Les XVIe et XVIIe siècles, traversés par de nombreux soubresauts historiques, voient se renouveler et prospérer la réflexion politique pendant qu’en France, la monarchie impose l’absolutisme. Discours politique et genres littéraires s’interroge sur le rôle qu’ont pu prétendre jouer les Lettres dans la représentation de l’État et la diffusion du discours politique. Si la littérature relaie parfois la propagande officielle, n’est-elle pas aussi disposée à suggérer les limites du pouvoir, à redessiner les contours de son exercice ou à inspirer d’autres choix ? Les fluctuations génériques, les brouillages de l’énonciation, le croisement des perspectives apparaissent alors comme autant de prises de position en ce qu’ils défendent le droit à la liberté intérieure et à la pensée contradictoire.
Les diverses contributions réunies sous la direction de Sabine Gruffat et Olivier Leplatre éclairent la plasticité des relations qui se nouent aux XVIe et XVIIe siècles entre genres littéraires et discours politique, entre la conscience, la voix d’un individu et l’idéologie dominante.