Depuis le gothic novel de la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux créations récentes au cinéma en passant par les phénomènes du Musée Spitzner, l’horreur fait recette. Depuis longtemps, lecteurs et spectateurs manifestent une fascination certaine devant les outrances dont la nature mais surtout l’homme est capable.
Didactique dans les contes de fées, l’horreur peut devenir prophylactique dans un contexte médical lorsqu’elle projette le déclin du corps malmené par un manque d’hygiène. L’horreur métaphysique déployait au moyen âge ses visions de l’enfer ; de nos jours, elle se fait apocalyptique lorsqu’elle s’inspire de pans d’histoire particulièrement traumatisants, individuels ou collectifs.
L’horreur du corps blessé ou malade est au coeur de notre réflexion. De manière fondamentale, ce recueil s’interroge sur la légitimité de la représentation de l’horreur et du plaisir qu’elle peut susciter auprès des lecteurs. Plaisir suspect pour une écriture qui ne l’est pas moins : la dénonciation de la violence et de l’horreur est souvent un moyen habile pour faire étalage de boucher tout en se prémunissant contre les reproches touchant la littérature du sensationnel.