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L'imaginaire des langues

Représentations de l'altérité linguistique et stylistique (XVIe-XVIIIe siècle)

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Titre : L'imaginaire des langues Sous-titre : Représentations de l'altérité linguistique et stylistique (XVIe-XVIIIe siècle) Année : 2019 Pages : 322 Collection : Cahiers du GADGES ISSN : 1950-974X Numéro : 15
Support : Livre broché ISBN-13 : 978-2-364-42081-6
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Dans son acception conceptuelle large, qui se développe depuis la fin du XIXe siècle, la notion d’imaginaire s’est étendue ces deux dernières décennies au champ de la linguistique. L’imaginaire des langues a suscité des recherches novatrices portant aussi bien sur l’historiographie du discours de promotion de la langue française et sur les représentations des styles littéraires, que sur le pluri- et multilinguisme dans les territoires de la francophonie ou encore la pratique des langues régionales. L’on ne peut toutefois envisager un imaginaire identitaire, quel que soit son champ d’application, sans le penser en regard d’une altérité linguistique. Or, entre le début du XVIe siècle et la fin du XVIIIe, se développe une intense réflexion sur les langues suscitée par la convergence de divers faits politiques et culturels : reconnaissance en Europe des langues vernaculaires comme langues nationales, concurrence du latin comme réceptacle et véhicule de la culture lettrée, confrontation avec les langues « exotiques » mises en lumière par la vaste entreprise de colonisation et d’évangélisation des espaces amérindien, asiatique et africain. Autant de situations propices à la perception d’une altérité dans la mise en contact des langues que de cas constitutifs de l’identité linguistique. Cette tension entre identité et altérité affleure dans les traités de l’époque destinés à promouvoir la langue vernaculaire ou, au contraire, à légitimer la diversité linguistique. Elle s’éclaire aujourd’hui, dans un anachronisme fécond, des réflexions sur la polyglossie et le multiculturalisme. Elle se prolonge, ou se redouble, à l’intérieur du même espace linguistique, par les partis pris lexicaux, stylistiques, génériques qui constituent autant de langages singuliers diffractant en de multiples éclats une même langue. Ce volume permettra dès lors d’explorer le champ de déploiement de l’imaginaire des langues, dans ses modes de représentation de l’altérité linguistique, sur un plan à la fois linguistique, culturel et littéraire, qu’il s’agisse de revendiquer, voire de construire, une langue identitaire et distinctive, d’accepter ou de refuser la pluralité linguistique, d’envisager dans la rivalité ou l’harmonie la langue de l’autre ou encore de construire par l’écart ou l’acquisition une identité linguistique.

TABLE DES MATIERES

Sabine Lardon, Michèle Rosellini Introduction

I. Les mythes fondateurs Sabine Lardon Cultiver la langue : défense de la langue vernaculaire et métaphore horticole en France au XVIe siècle.

Véronique Ferrer « La langue de Canaan » : une nouvelle langue sacrée ?

Michèle Clément Dire ce que la langue ne peut pas dire : l’expérimentation d’une langue mystique en français vers 1520.

Élise Pavy Le mythe des hiéroglyphes au XVIIIe siècle : la langue et la crypte.

II. L’imaginaire des langues au défi du plurilinguisme

Ariane Bayle Nommer la vérole. Quelques enjeux linguistiques et littéraires d’une maladie nouvelle au XVIe siècle.

Gilles Guilhem Couffignal Autour de l’imaginaire linguistique « gascon ».

Bénédicte Louvat-Molozay Diglossie et représentation de la diglossie dans le Théâtre de Béziers.

Michel Jourde Qu’y a-t-il d’imaginaire dans le Thresor de l’histoire des langues de cest univers de Claude Duret (1613) ?

III. L’imaginaire linguistique et stylistique comme marque de fabrique des genres

Florence Bonifay L’imaginaire groupal autour de la « Pléiade ».

Céline Paringaux La représentation des langues sur la scène comique à l’âge classique.

Michèle Rosellini Comment nommer « la chose » ? Puissance imaginaire de l’obscénité verbale dans les écrits licencieux du XVIIe siècle, du satyrique au galant.

Mathieu Bermann « Vieux langage » et érotisme dans les Contes de La Fontaine.

Audrey Faulot Présence et absence de la formation linguistique dans quelques romans-mémoires (1731-1750) : des styles « épistémologiques » ?

Bibliographie indicative

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