Ouvrage

Equivoques de la pudeur

Fabrique d'une passion à la Renaissance

Prix de l'essai et de la critique littéraires 2016 décerné par l'Institut National Genevois
120,00$US
Ajouter au panier
96,00$US
Ajouter au panier
144,00$US
Ajouter au panier
(Fichier volumineux transmis sous 48 heures)
(Fichier volumineux transmis sous 48 heures)
Publication en ligne (en libre accès ou sur abonnement) :
https://humanisme-renaissance.droz.org/book/9782600017879
Titre : Equivoques de la pudeur Sous-titre : Fabrique d'une passion à la Renaissance Année : 2015 Pages : 904 Collection : Travaux d'Humanisme et Renaissance ISSN : 0082-6081 Numéro : DXLIII
Support : Livre broché ISBN-13 : 978-2-600-01787-9
Support : PDF ISBN-13 : 978-2-600-11787-6
Support : Livre broché + PDF ISBN-13 : 978-2-600-21787-3
  • Présentation
  • Sommaire
  • Presse et annexes gratuites

« Qu’a fait l’action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire, et si juste, pour n’en oser parler sans vergogne », s’indigne Montaigne qui ne se prive pas, quant à lui, de mettre la pudeur au service de l’économie sensuelle de son œuvre. Car qui « n’y va que d’une fesse » y va tout de même. Aussi fallait-il dégager la pudeur d’une approche anthropologique naïve, pour souligner l’ambiguïté d’une passion où le retour de l’obscène le dispute sans cesse au refoulement vertueux. Mesurer également combien la Renaissance dut repenser cette ambivalence, en confrontant l’héritage antique et médiéval à ses propres découvertes. Du De verecundia de Salutati (1390) jusqu’à l’officialisation du mot au XVIIe siècle par Vaugelas, s’invente en effet, au fil d’un débat où se croisent médecine, morale et rhétorique, un usage retors de la pudeur, à la fois épistémologique et poétique. Son enjeu n’est rien moins que le rôle assumé par les écritures du corps dans l’élaboration d’un savoir sexuel où la production de vérités conjugue toujours art érotique et art de ne pas dire.

Table des matières

Remerciements

Liste des abréviations

Introduction Le « grant paradoxe » Pudeurs renaissantes Périodisation La Renaissance obscène La Renaissance pudique Historicisation de la pudeur Le modèle foucaldien : le contrôle incitateur Corpus : médecine, pudeur et rhétorique L’agir du texte De la pudeur des corps à celle du style Le processus de civilisation et le retour de l’érotique Le médecin « pornographe » Trajet Premier temps Deuxième temps Troisième temps Enjeux et méthodes

Première Partie Le Sacre ambivalent de la "pudeur" Son nom, sa valeur, ses usages

Chapitre premier De la "honte" à la "pudeur" Naissance d'un nouveau mot

L’indistinction entre Honte et Pudeur Les doublets grecs et latins Thomas d’Aquin : la sexualisation de verecundia Nudités coupables : les traductions de la Bible « Pudorité » Naissance du mot « pudeur » Montaigne : l’ébranlement des valeurs La promotion de « pudeur » ou les vertus de la civilité La Civilité puérile La pudeur : une nouvelle définition de l’intimité

Chapitre II Les vices de la "pudeur"

La pudeur : vice ou vertu ? Le De Verecundia de Coluccio Salutati Traités renaissants : le pharmakon de la pudeur Le choc des pudeurs : l’émergence du relatif Erasme : le supplice du caleçon Le paradigme en question : chastes nudités Un labyrinthe relativiste : la Forest nuptiale (1595) Exotisme paillard Honte à la France Le monde de l’autre La pudeur à l’épreuve du scepticisme Un vice moral : la pudeur du langage La pudeur : un pas vers la folie Rhétorique de la pudeur

Chapitre III La difformité des signes

Un vice de la rhétorique : le kakemphaton La place de l’obscénité dans la rhétorique renaissante Le double visage de Virgile : vierge ou pornographe Les fantaisies érotiques d’Annaeus Cornutus Le Cento Nuptialis d’Ausone La pudeur de Montaigne

Chapitre IV L'obscénité mise à l'index construction d'une catégorie

Index Index français Listes noires Rigueurs censoriales : l’établissement des dix règles Le vernaculaire fustigé La censure du style : l’index de 1596 Obscénité et hérésie Les failles de la censure Le Décaméron expurgé : les métamorphoses d’Alibech et Rustico Défense de l’Eglise L’indécence expurgée La diffusion éditoriale : Boccace moralisé Des effets pervers de la censure La censure des livres « scientifiques » Les critères questionnés : auteur hérétique, ouvrage savant Impudicité du savoir : Cardan, Amatus Lusitanus, Fuchs

Deuxième partie Hippocrate en chair

Ouverture

Corpus Le style en question Trajet

Chapitre premier Contagions

De la puissance érotique des représentations Du pouvoir « magique » de la parole Les traités sur la maladie d’amour De l’oeil corporel à l’oeil intérieur : les perversions de l’imagination Les lieux de l’imagination : la séparation entre imagination et raison Le procès de l’imagination : le courant néo-platonicien L’imagination comme pharmakon : du bon et mauvais usage des phantasmes Images perverses, lectures perverses Faire l’amour avec l’image : rituels de fécondation La vision : un acte physique

Chapitre II Médiations

Les « secrets » des femmes révélés. La traduction du savoir gynécologique en français (XIVe-XVIe siècles) Invention d’un genre : les secrets des femmes Fortune et infortunes du De secretis mulierum La tradition vernaculaire des Secrez des Dames (XIVe -XVe siecles) L’art des préliminaires Le Trotula ou les mutations du savoir gynécologique Le Trotula et ses avatars au XVIe siecle Agnodice mise au secret Traductions stylistiques : la gynécologie galante Le médecin en « transcrivain » : Laurent Joubert et ses erreurs populaires Laurent Joubert : une figure médiatrice « Culture populaire » et « culture savante » : un savoir partagé Une fiction burlesque : les dépositions des matrones La Muse médicale rhabillée ou l’édition amendée de 1579 Hippocrate et Vénus

Chapitre II Le corps raconté : mises en récit

L’anatomie par le rire Cadavres exquis Le travestissement comique ou la farce médicale Des contes « pour rire » : les affabulations du populaire La séduction par le rire : l’intertexte fabulaire De l’invention du cas Modèles logiques et rhétoriques La figuration de l’intériorité Le Traité du Ris : une poétique des Erreurs populaires Lecteur complice ou lecteur victime ? Du rire médical à la médecine ridicule Le récit de cas : entre nouvelle et (auto-)biographie Crimes, stupre et dérèglements : les « Observations Anathomiques » de Cabrol Poétique du récit de cas Le cas Moyse de Marnas : enjeux de pouvoir et ruses du savoir Un patient « réglé » : mélancolie et menstruation Une thérapeutique subversive : cautères et speculum matricis Défaite théorique, échec thérapeutique et domination rhétorique Le « genre » incertain : de l’hermaphrodisme littéraire et médical Un traité hybride, un public hétérogène Cas légal et cas médical Le modèle de l’anagnôrisis Le toucher de la lecture L’interprétation des signes Une rhétorique « hermaphrodite » Le dessous des mots Portrait de l’auteur en hermaphrodite La fonction auteur

Chapitre IV Splendeurs et misères des figures

Les tribulations du français médical Un travail de distinction : la création d’un vocabulaire Une ascèse rêvée Obstacles : la fête des mots Adaptation au public : la médecine mondaine Le style médical en question « Balbutier en tropes » : l'inventaire de Jourdain Guibert Le travail figural des anatomistes Euphémismes anadyomènes De la lamproye au verglas : la matrice dans tous ses états Un monstre de langage : l’anatomie de Quaresmeprenant Crypto-listes Vertiges analogiques et homophoniques Le nu et le couvert : le déshabillage des figures Grandeur et indignité du terme propre L’autre de la langue La couverture euphémisante Entre « rose » et « couillon » : le scandale du Roman de la Rose Le « très vicieux Roman de la Rose » De la moralisation a son échec : l’intentio lectoris « Mettre le diable en enfer » : le médecin en Rustico Le « propre » et le « couvert » : élucidation des notions L’euphémisme à la question Culpa lectoris

Chapitre V « Medica Musa » : De la chair au poème

Savoir de la chair et érotique du savoir La médecine dans le débat sur la poésie de la nature Le bannissement de Nicandre Pétrarque critique de la médecine Imagination et raison L’essor de la poésie naturelle en France : la confraternité des disciplines Consécration d’une tradition Rime, mémoire, savoir L’ethos du poète médical a la Renaissance Voyage au coeur de la chair : la poésie de Bretonnayau Voyages anatomiques La Fable mythologique La Fable a ses raisons De la vision à l’étreinte Subversions simiesques La grivoiserie thérapeutique : vers hygiénistes, burlesques et satiriques Bombance du verbe et diète des corps Hippocrate en style burlesque La satire scandaleuse : Thomas Sonnet de Courval Muse médicale contre Muse lascive : les « médecins de la Pléiade » Grévin : le Nicandre français La conversion Jean Lebon, juge de Ronsard La critique de l’obscénité

Troisieme partie D’éden en luxure La chute des corps

INTRODUCTION

Chapitre premier Le regard interdit

Adam et Eve : modèles de corps, modèles de regard Voir par la lorgnette du sexe : la tradition des feuilles volantes anatomiques Guldenmundt pornophile L’obscénité sanctionnée Permissivité de l’image Pudenda voilés : une diabolique Invidia Baubô : le sexe fait visage Rendre visible l’invisible: Vierges ouvrantes et corps ouverts La sexualisation du savoir La différence sexuelle Le regard concupiscent La nudité du nu Estampe érotique et planche anatomique Berengario da Carpi : le corps comme oeuvre d’art Poétique de la fenêtre Eve (im)pudica : la tradition vésalienne Postérité de Vésale : variations L’anatomie vésalienne a l’Académie de dessin Recyclage érotique : la mater pudica de Valverde Nuditas criminalis : le scandale Crooke Le théâtre anatomique de Leyde : mort, sexe et pudeur Actéon, le regard interdit

Chapitre II La révolte du membre. épopée organique et dissidence stylistique

« Monsieur ma partie… » : la geste de la mentule Le corps-objet : blasonneries impudiques Le corps-sujet : les mouvements involontaires du sexe et du rire Une épopée médico-burlesque : la Mentule au pays de Penthésilée Montaigne : la rébellion du « cas » Poétique de l’insurrection : de l’impudeur naturelle des femmes Fureurs utérines Poétiques animalières Une obscénité thérapeutique : la masturbation Insurrections clitoridiennes : la femme virile Epilogue. Pour une histoire décentrée du sexe et de la langue

Conclusion

Poétique de la pudeur dans les textes de médecine Y a-t-il un style médical ? Le statut cognitif des analogies La scène originelle de la pudeur Trouble dans le sens ? L’obscénité fantôme Fabrique du corps, fabrique du discours

Annexe :Les points litigieux de l'affaire Paré

I. Propos concernant les parties, les fonctions et les plaisirs sexuels II. Propos insultant la religion III. Propos insultant le roi IV. Propos concernant la prescription des drogues Bibliographie Sources Sources manuscrites et archives Sources imprimées Textes de médecine, de philosophie et d’histoire naturelles Autres textes Dictionnaires Etudes critiques

INDEX NOMINUM

  • Présentation
  • Sommaire
  • Presse et annexes gratuites