"Le mariage de l'Estude du Droict avec les Lettres humaines"
L'œuvre de Louis Le Caron Charondas
https://humanisme-renaissance.droz.org/book/9782600062343
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Louis Le Caron (1534 ?-1613), dit Charondas, est un écrivain de la Renaissance injustement méconnu. Poète véritable et admiré par ses contemporains, philosophe stimulant et auteur d’audacieux Dialogues et de différents Panégyriques, Louis Le Caron est aussi un homme de loi des plus compétents qui commente les textes (la Coustume de Paris notamment), produit une œuvre juridique de premier plan (auteur des Pandectes du droict français) et exerce une charge de magistrat à Clermont-en-Beauvaisis. Pris dans la tourmente du temps, il plaide et œuvre — avec une constance proprement stoïcienne — pour un renforcement du pouvoir royal qu’il voit vaciller jusqu’à l’affermissement providentiel et l’arrivée d’Henri IV au pouvoir. Emblématique de la génération des juristes lettrés (Étienne Pasquier, Claude Fauchet et bien d’autres), il ne cesse de célébrer ce mariage des lettres et des lois qui est une spécificité de ce siècle. Juriste dans ses œuvres littéraires, il est aussi homme de lettres dans ses œuvres de droit. Humaniste « antiquaire », cherchant à « dégloirer l’Italien », il se détourne de l’héritage latin pour se consacrer plus particulièrement au legs français (en droit comme en littérature). .
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
PROLÉGOMÈNES BIOGRAPHIQUES
PREMIÈRE PARTIE. LES CHOIX DE LOUIS LE CARON
Chapitre premier. L'HUMANISME DE LOUIS LE CARON, « CE FUT UNE BELLE GUERRE QUE L'ON ENTREPRIT LORS CONTRE L'IGNORANCE »
« Es traces de la divine vertu » : le savoir vertueux et l'idéal encyclopédique
L'excellence admirable de l'homme
La non moins admirable excellence de la femme
Le développement d'un discours en faveur des pauvres
Encyclopédie versus « amas de disciplines »
Le refus du catalogue et la « delectation » de savoir
Le plaisir d'apprendre
L'admiration pour François Ier, vrai Père des Lettres
La visite à Michel de L'Hospital et la mission humaniste
La transmission du savoir, le souci pédagogique
Contre l'imitation stérile des Anciens, le choix du présent
Le refus du retrait studieux
La haine de la posture cynique
Accompagner « l'heur de son tems », « laudamus veteres, sed nostris utimur annis »
Manifeste en faveur de l'audace intellectuelle, « Dicam tamen quod sentio »
« Mos gallicus », « méthode » juridique, philologie et systématisme
Études berruyères : l'influence de François Le Douaren et de François Baudouin
Le désir de restitution, « retirer des tenebres d'oubliance »
Une « méthode » pour un droit « perfaite Idée de l'equitable bon »
La croyance dans le progrès
Chapitre II. LE NÉOPLATONISME DES ANNÉES 1550, PRISCA THEOLOGIA, PHILOSOPHIA PERENNIS, PRISCA JURISPRUDENTIA
L'héritage néoplatonicien
Une profession de foi assumée
De Moïse à Platon via Hermès
Le Christ « Démon » platonicien
La gageure d'une poésie platonicienne
La poésie énigmatique, les « sacrez misteres » et la fureur
Faire disparaître le corps, les stratégies à l'oeuvre
Chapitre III. LA CHRISTIANISATION DES ANNÉES 1580
Une christianisation sensible du discours.
De la Philosophie (1555) aux Discours philosophiques (1579-1583).
Une réécriture manifeste
L'évolution des temps, des « signaux faibles »
« Dieu veult estre regardé », de la Fortune à la Providence
L'« admirable disposition » du « théâtre » du monde
« Qui reçoit la fortune, rejecte la providence »
« Selon l'immuable et infallible ordonnance de Dieu »
Les « effects de la providence divine »
Cas pratiques
Chapitre IV. L'INFLUENCE DÉTERMINANTE DU NÉOSTOÏCISME
Précautions liminaires
Un précurseur néostoïcien
Un des premiers néostoïciens ?
De Poullangis sur Marne aux rives de la Meuse, l'invention du jardin néostoïcien
« Seigneur de ses passions », un enseignement essentiel
Faire tomber les « masques » des « fausses visions »
Vers l'éradication des passions
« Sagesse extrême » et « sagesse ordinaire »
Intertextes stoïciens
La lecture des auteurs antiques, Zénon, Épictète et Sénèque
La lecture des modernes, Guillaume Du Vair et Juste Lipse
« Non moveri, l'escu Palladien, que je porte pendu devant la poictrine »
Portrait de l'auteur en stoïcien
La « tranquilité » versus la perturbation démoniaque
Une double référence
Le choix du chancelier Philippe Hurault de Cheverny comme dédicataire
Plus un Discours sur le proces criminel faict à une Sorciere
Évolution personnelle
« Hors de trouble et detresse », les « étrennes » au roi de France
« Constamment porter tout ce qu'ordonne Dieu »
La « constance » des nombres, la méditation mathématique
La promotion de l'obéissance
Signes et indices, éléments de sémiotique stoïcenne
SECONDE PARTIE
LA LITTÉRATURE, FASCINATION ET PARADOXES
Chapitre V. « CHARONDAS » FACE À SES MODÈLES
La construction littéraire d'un nom propre
Un nom en construction
La fabrique d'un patronyme « humaniste »
Un enjeu de « taille », Louis Le Caron héritier de l'une des plus vieilles familles de France…
De « Bel Tenebroso » à Solon, l'invention d'une persona
Une extraction ressentie comme « insuffisante »
Pour la noblesse de robe, contre la noblesse des « port'esp©es »
Storytelling. Mises en scène
Les racines du mal, Louis Le Caron « abandonné »
Portrait de l'auteur en Claude Fauchet
Les joies du calendrier
Autopromotion
La mise en place d'un réseau
Des modèles entre droit et littérature
Le casparticulier de Montaigne
Un faisceau de présomptions
Détour. Faire parler le silence
Les raisons d'un silence
L'interprétation fautive
d'un Louis Le Caron sceptique
« Le sot projet de se peindre », une « fantastique contemplation »
« Machiaveliser », un risque du scepticisme montaignien
Spectres, sorcières et boiteuses
Chapitre VI. UN VA-ET-VIENT CONSTANT ENTRE DROIT ET « LETTRES HUMAINES »
Histoire du droit et histoire de la littérature
« Le mariage de l'Estude du Droict avecques les lettres Humaines »
Croiser droit et littérature
La Claire ou de la prudence de droit
Les jeux de l'antanaclase, les lois du coeur et les lois de la cité
Le direct Paris-Bourges, métaphore du projet humaniste
« Puella ficta »
Chapitre VII. POUR UNE LITTÉRATURE VERTUEUSE
L'exemplarité, l'élégance et la maxime
Un catalogue de situations existentielles
L'exemplarité et les effets favorables de la littérature édifiante
La littérature pour « faire passer la pillule »
Du recueil des « excerpta » à l'écriture de la maxime
La « biendisante faconde », clarté de la vertu
Apologie de la clarté
Contre les « ruses et afeteries d'eloquence »
Des valeurs pour le Prince
Les vertus cardinales en temps de ruine
Le Prince, exemplaire à imiter
Le courtisan-marmouset
L'espoir déçu d'une relation personnelle
Dialogue, devis et dispute, des vérités à transmettre plus qu'à débattre
Dialogue et dialogisme
Le « dialogue » chez Louis Le Caron, entre « devis » et « dispute »
Chapitre VIII. LE PLAISIR DE RACONTER DES HISTOIRES, DE L'ILLUSTRATION À L'INVENTION
L'évolution vers la « gravité » et la nécessité de trouver une place autre à la littérature
La littérature, des « juvenilia » ?
Une époque qui prend fin
Le goût de la fiction
Fictionnalisation et illustration des cas
Frapper les esprits, l'art de la mise en scène
Entre discours public et parole intime
« Enigma ». Louis Le Caron auteur masqué ?
Une nécessaire prudence
Des livres perdus ? des références fictives ?
Les très pratiques « vieil practicien » et « vieil poëte » ou comment toujours avoir sous la main une citation ad hoc
Louis Le Caron mystificateur ? L'auteur des Comptes du monde aventureux (1555) ?
La (très mystérieuse) piste Raphel Micheli
TROISIÈME PARTIE
MENACES SUR L'UNITÉ DU ROYAUME. LOUIS LE CARON « POLITIQUE »
Chapitre IX. LA FRANCE MENACÉE ENTRE LES « PARTIALITEZ »
Le risque du naufrage
La réalité de la situation versus l'« image peincte »
Le délitement du royaume et la lecture du De gubernatione Dei de Salvien
La course effrénée aux offices
Le débat entre « Monarchie » et « Anarchie »
La menace de la Ligue
Contre les ligues, contre la Ligue
La Ligue et l'« éversion » de l'État
La lutte sur le terrain des idées
De la plainte à la Realpolitk
Rhétorique de la plainte, « Las pauvre France »
La Realpolitik, du bon usage de la diversion
Chapitre X. REFONDER L'UNITÉ NATIONALE AUTOUR D'UN POUVOIR FORT
Un sénat fort, la défense contre Jean Bodin du système de la monarchie mixte
Le « Senat » de France
La méfiance face au pouvoir d'un seul, « aussi souvent les Rois changent de volontez »
La monarchie mixte et la fonction des contrepoids
Se rendre volontairement sujet aux lois, surcroît de grandeur Le refus de la raison d'État
Un roi fort, pour empêcher les dissensions
Le souhait de la « constance » politique et la préférence pour la Monarchie
L'amour du Prince versus la servitude
La clémence d'Auguste
La justice du roi, le souvenir de saint Louis
Chapitre XI. REFONDER L'UNITÉ NATIONALE À PARTIR DE LA LANGUE FRANÇAISE
L'illustration de la langue française, un projet pour la cohésion nationale
Restituer « la grace et naïveté Françoise »
Contre le « Grec enflé de vanterie, et le superbe Romain »
« Préférer la fidelité du Gentil-homme François à l'inconstance de l'estranger »
Illustrer le français, dans les pas de Tory, Rabelais et Du Bellay
Les illustres devanciers
Une langue pour renforcer le sentiment d'appartenance nationale
Défendre l'origine française des termes
Chapitre XII. REFONDER L'UNITÉ NATIONALE AUTOUR D'UN DROIT FRANÇAIS
Agir mais avec prudence
Un droit clair, un droit stable
À la recherche de « la simplicité de l'ancien droit François »
La place problématique du droit romain
La loi universelle et royale plutôt que la coutume particulière et populaire
Un peuple unique, un roi unique, une loi unique
« Je compare la loy au Roy, et la coustume au tyran »
« Horresco referens », petit florilège de coutumes iniques
L'origine populaire de la coutume
L'apparent paradoxe de la coutume de Paris, un « droit civil français »
Chapitre XIII. UN CHOIX « POLITIQUE », POSTPOSER LA QUESTION RELIGIEUSE
Un parcours personnel : du refus de la liberté de conscience à l'acceptation « politique » de la tolérance
Les dangers d'une totale liberté de conscience
L'acceptation « politique » de la tolérance
Le gallicanisme de Louis Le Caron
Le milieu parlementaire
Les méfaits de la papauté
Plaidoyer pour la loi salique au nom de l'unité du royaume
La pragmatique sanction, « palladium Franciæ »
Contre les jésuites
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINUM
-
Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance (2021) vol.3, p. 582-585.
-
Revue d'Histoire littéraire de la France, N° 3 (2022), p. 717-720
-
Revista de estudios histórico-jurídicos, N° 44 (2022), p. 938-940
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