La Finlande se caractérise par une longue histoire luthérienne. Jusque 1809, le pays dépendait du royaume de Suède, puis de 1809 à 1917 ce fut un grand-duché contrôlé par l’Empire russe. Le tsar Alexandre Ier reconnut le luthéranisme et l’Église luthérienne demeura religion d’État. Le statut de la minorité orthodoxe fut également garanti. Jusqu’aux années 1860-1880, les citoyens finlandais devaient donc appartenir à la confession luthérienne ou orthodoxe. Seuls les étrangers pouvaient pratiquer d’autres religions. La loi ecclésiastique de 1869, et plus explicitement encore, la loi relative aux minorités protestantes, permirent aux Finnois de rejoindre d’autres Églises protestantes. En 1917, la Finlande obtint son indépendance. Bien que la loi ecclésiastique de 1869 introduisît une séparation entre l’Église et l’État, dans les faits elle demeura un État confessionnel luthérien jusqu’à la nouvelle constitution de 1919. Au xxe siècle, les dirigeants religieux préférèrent recourir au terme d’Église du Peuple. Mais comme l’Église orthodoxe fut aussi confirmé, les deux Églises furent reconnues comme Églises officiellement établies. La liberté religieuse ne fut introduite qu’en 1923.<