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Ce troisième et dernier tome du Journal de Gouverneur Morris pendant la Révolution française couvre la période d’avril 1791 à janvier 1793, marquée par la fuite du roi à Varennes et le déchaînement de la violence, avec les massacres de septembre et la plongée dans la Terreur. Morris assiste, impuissant et dépité, au spectacle d’une révolution qu’il avait pensée légitime et susceptible d’inaugurer une période faste pour la France, à l’instar de ce qu’il avait connu dans son pays d’origine. Le Journal décrit cette lente et irréversible descente dans les affres d’un inconnu qu’il redoute autant qu’il l’avait prédit, car il se convainc que le peuple français n’est pas mûr pour la forme républicaine. C’est à ce moment-clé de l’histoire qu’il est nommé, par le président Washington, ministre plénipotentiaire des États-Unis en France, poste occupé avant lui par Franklin et Jefferson. Non sans courage, il accomplit son devoir de diplomate dans un monde en pleine décomposition. Le Journal devient alors un objet encombrant pour celui qui avait continué à penser et à agir pour l’établissement d’une monarchie modérée, à même de répondre aux attentes d’un peuple qu’il avait appris à aimer. Le journal s’étiole et Morris y met fin le 5 janvier 1793. Il assistera à la décapitation de Louis XVI qu’il décrira avec émotion dans un courrier envoyé à Jefferson.