Cet ouvrage présente une étude détaillée des pronoms démonstratifs variables celui-ci et celui-là déployés en tant que marqueurs référentiels dans le discours direct de type romanesque. Les données empiriques rassemblées proviennent du dépouillement d'un corpus composé d'une centaine d'œuvres de fiction. Le long parcours descriptif qui constitue la partie centrale du livre vise à dégager le jeu des facteurs sémantiques, syntaxiques et pragmatiques qui préside au déploiement de celui-ci et/ou de celui-là. Les concepts mis en application dans cette partie descriptive de l'ouvrage s'inspirent pour une large part de la théorie de "l'hybridité instructionnelle" formulée par Georges Kleiber en 1991. Des outils d'analyse empruntés à d'autres horizons de recherche sont greffés sur ce dispositif de base pour rendre compte notamment des aspects déictiques et énonciatifs de la mise en œuvre des marqueurs référentiels en question. La démarche descriptive choisie amène également à poser le problème de l'interprétabilité des expressions déictiques déployées dans des situations de communication non pas réelles mais fictionnelles. Il s'avère, en effet, que bon nombre des occurrences discursives littéraires de celui-ci / celui-là imposent des stratégies d'interprétation qui ne correspondent à aucun fonctionnement non-fictionnel de ces mêmes marqueurs. Par sa conception même, l'étude apparaît comme une tentative énergique de mise à l'épreuve d'un dispositif théorique cohérent. Elle aboutit à la conclusion que la théorie de Kleiber résiste, moyennant quelques remaniements, aux feux croisés des théories concurrentes et des faits empiriques.
