Fruit d’un travail collectif mené par les meilleurs spécialistes européens, japonais et américains, voici une étude qui donne à voir l'effervescence intellectuelle régnant au Japon, alors que la société pacifiée par les Shoguns Tokugawa était le théâtre d'une expansion sans précédent de l'économie marchande. Dans l’éventail des questions discutées par les maîtres-penseurs de l’époque, certaines reviennent avec une remarquable constance : comment donner un sens à un ordre politique qui ne reflète plus — ou si peu — la réalité sociale ? Comment gouverner quand les richesses du pays sont détenues par les marchands ? D’autres, plus sourdes, n’en sapent pas moins les fondations du régime : qu’est-ce que le savoir véritable ? Comment concilier l’érudition héritée des Anciens avec les nouvelles connaissances nées de l'observation de la nature et des contacts avec l'Europe ?
Autant de réflexions que mène l’ouvrage, tout en permettant d’apprécier le rôle moteur qu'a joué la construction d’une identité nationale chez les intellectuels japonais, ballottés qu’ils furent entre l’imposant héritage venu de la Chine et la séduction exercée par l’Occident.