L’Académie royale de Peinture et de Sculpture a régi les arts en France pendant un siècle et demi. Or l’institution demeure largement méconnue et continue d’être présentée aujourd’hui encore en fonction des discours, élogieux ou critiques, qui ont été portés sur elle, tant durant son existence que depuis sa suppression.
Christian Michel fait son histoire et en retrace l’évolution à l’aune des rapports de pouvoir et des querelles de goût qui agitèrent la société française entre 1648 et 1793. Une histoire de l’Académie permet en effet d’apprécier la définition de l’art qu’elle mit en œuvre sous l’Ancien Régime. Sont successivement étudiés les conditions de sélection de ses membres, la façon dont elle construisit sa réflexion sur l’art et comment elle enseigna celui-ci, la fonction des Salons, l’élaboration des critères de fabrication pour qu’une pièce, d’objet manufacturé, pût être élevée au statut d’œuvre d’art, les effets économiques et sociaux qu’eut, pour les artistes, l’appartenance au corps et, enfin, la place que l’Académie tint dans le système des arts en France et en Europe.
Si l’histoire sociale et politique est interrogée par ce livre, son principal enjeu relève de l’histoire de l’art : il entend montrer comment la production artistique a été marquée par l’Académie.