Prenant la suite de Paul Eluard et la peinture surréaliste (1910-1939) (N° 204), cet ouvrage se propose d'éclairer les rapports du poète et des peintres, de leur oeuvre et de la sienne, durant la période qui couvre le Front populaire, la drôle de guerre, la Résistance et la guerre froide. Il s'assigne donc un double objectif, biographique et historique d'une part, exégétique et esthétique de l'autre.
Il cerne avec une extrême précision l'amitié d'Eluard et de Picasso, qui devient en 1936 l'étalon même auquel le poète mesure l'activité picturale, l'archétype du créateur exemplaire. Cette enquête biographique - étendue aux rencontres nouvelles et à la continuation des anciennes amitiés - sert de substrat à une exégèse qui affronte sans dérobade tous les textes - parfois hermétiques - qu'Eluard a consacrés aux peintures dans la période considérée : poèmes et proses sur Picasso, mais aussi sur Chagall, Gris, Léger, Beaudin, Dominguez, Vulliamy, Dubuffet, Fautrier, Villon, Labisse, Magritte, Delvaux, Balthus, Chastel, Ubac. Sont également analysés les rapports du texte à l'image dans A l'intérieur de la vue en collaboration avec Max Ernst, et Perspectives avec Flocon : Le dernier chapitre étudie la genèse et le sens de l'Anthologie des écrits sur l'art, qu'Eluard laissa inachevée.
