-
TABLE DES MATIÈRES
V. FERRER et J.-L. FOURNEL, Avant-propos
V. FERRER et J.-L. FOURNEL, "Penser et inventer la nouveauté, une vieille histoire"
PREMIÈRE PARTIE. CONSTRUCTIONS D'UNE CATÉGORIE
D. MAIRA. "Pourquoi Michelet n'a pas inventé la Renaissance"
P. PETITIER, "De l'effet d'un vitrail sur un historien"
J. VERGER, "Le XIIe siècle de Michelet"
M. A. RUEHL, "L'invention de la modernité: la Renaissance de Burckhardt reconsidérée"
J. VON MÜLLER, " 'Age of Sail': Renaissance and Modernity in the Work of Aby Warburg"
Ch. LUCKEN, "De la Renaissance au Moyen-Âge: appropriations médiévales d'une catégorie historiographique"
DEUXIÈME PARTIE. ITALIANITÉS DE LA RENAISSANCE ?
R. RUBINI, "Sacrifier Pétrarque et Croce: l'Homme de la Renaissance entre De Sanctis et Gramsci"
A. SALVO ROSSI, "Une Renaissance néo-gibeline ? Décadence et renouveau de la République dans les écrits d'Atto Vannucci"
L. FERRARO, "Cosa resta dell'Europa dopo la trincea ? Umanesimo e Rinascimento nel pensiero di Gisueppe Toffanin"
L. BAGGIONI, "Renaissance et politique: la 'redécouverte' de Leonardo Bruni (1910-1928)"
A. COTUGNO, "Rinascimento in traduzione della fortuna linguistica di un'idea"
TROISIÈME PARTIE. RENAISSANCES, UNE QUESTION EUROPÉENNE
E. REFINI, " 'Not a period, but a condition': The 'impressionist' Renaissance of Walter Pater and Vernon Lee"
B. ROECK, "Jacob Burckhardt and His Heirs: The Construction of the Renaissance in the German-speaking World"
G. PEDULLÀ, "La Renaissance de Johan Huizinga: relire Burckhardt soixante ans après"
E. DOUDET, "Traduire la Renaissance: le 'problème' de Johan Huizinga"
G. LECUPPRE, "L'idée d'une Renaissance du Nord dans l'historiographie belge au XXe siècle"
S. GAMBINO LONGO, "La Renaissance du Nord et l'historiographie scandinave à l'épreuve de l'idéal burckhardtien"
Ch. MARGUET et Ph. RABATÉ. "Les métamorphoses de la Renaissance en Espagne ou brève histoire d'une catégorie instable"
F. ALAZARD, "La Renaissance à l'épreuve de la 'World History'
Ch. LUCKEN, "Intermezzo"
Index
Table des auteurs
Table des résumés
Relative et mobile, polysémique et malléable, variant selon les siècles, les disciplines et les pays, la catégorie de renaissance n’a cessé de faire débat depuis son invention au XIXe siècle. Sans chercher à ressusciter des querelles dépassées, ni à défendre ou déconstruire la notion, les études pluridisciplinaires ici réunies se proposent de reprendre à neuf le discours de la renaissance, de reconsidérer sa généalogie en insistant sur sa pluralité, en somme de repenser la catégorie à partir d’une approche transnationale et comparatiste qui l’aborde comme un phénomène polycentré, pluriséculaire et plurilingue. Elles forment le premier volume d’une série de quatre consacrés successivement à la construction et à la circulation de la catégorie aux XIXe-XXIe siècles (I), à la préhistoire de la catégorie du XIIe au XVIIIe siècle (II), à ses usages didactiques et ses enjeux disciplinaires depuis le XIXe siècle (III) et à ses réactualisations dans les productions artistiques contemporaines (IV).
-
Si Agrippa d’Aubigné représente pour la postérité l’auteur à contre-courant des Tragiques, il était reconnu par ses pairs comme l’un des poètes de la fin du siècle chantant l’amour ou maniant la satire dans l’esprit du temps. Les manuscrits conservés à Genève réunissent un ensemble remarquable de poèmes profanes dont certains connurent une diffusion autonome avant d’être pensés sur le tard comme un recueil répondant au nom de Printemps. Dans la continuité de l’édition critique du Printemps, parue en 2019, ce livre entend remettre à sa juste place un corpus encore méconnu, longtemps desservi par une publication parcellaire, étouffé par l’œuvre albinéenne elle-même et minoré, de surcroît, par une histoire littéraire frileuse. De la fabrique du recueil à celle du texte, des sociabilités littéraires aux modèles d’écriture, des identités féminines à la représentation de soi, de la fureur de l’amant au rire de l’auteur, il espère embrasser, dans sa diversité déconcertante, l’expression poétique de « l’amoureuse rage ».
-
Sommaire / Contents : S. BOKDAM, « Quelques remarques d'introduction sur l'Antéchrist au xvie siècle » ; G. L. POTETSTÀ, « Eschatologie en fresque. L'Antichrist selon Luca Signorelli » ; T. VIGLIANO « “La première bête est déjà venue” : Lefèvre d'Étaples commentateur de 2 Th 2 » ; P.-V. DESARBRES, « Postel et les quatre Antéchrists : “La destruction du fauls Empire romain...” et le Thresor des propheties » ; O. MILLET, « L'Antichrist dans la Christianismi restitutio de Michel Servet » ; C. POSTH, « Entre tradition et transformation : l'Antéchrist dans le théâtre catholique du xvie siècle » ; A. BOUREAU, « Les labeurs ambitieux d'un polémiste : Florimond de Raemond et l'Antéchrist » ; J.-R. ARMOGATHE, « Une géographie de l'anti-monde : le De Antichristo de Thomas Malvenda » ; M. CLOSSON, « L'Antéchrist révélé par les diables » ; M.-M. FRAGONARD, « Une si sainte famille : l'Antéchrist selon Marie de Sains » ; C. BOURGEOIS, « L'Antéchrist à la lettre : histoire et anagogie dans le Théâtre de l'Antéchrist de Nicolas Vignier » ; T. VICTORIA, « Muse théologienne et Muse de la tragédie : l'Antéchrist dans Le Grand Tombeau du monde de Jude Serclier ».
-
Durant la Renaissance, la France, l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie, la Pologne, la Suisse produisent des penseurs qui deviennent de plus en plus conscients de la proximité des événements politiques susceptibles d’influencer leurs réflexions. Nul n’échappe à l’emprise de l’histoire immédiate qui structure et détermine toute démarche intellectuelle. L’image du penseur ou du savant, distant du tumulte du monde, retiré dans son cabinet et étudiant les textes classiques, est fortement remise en cause. Pour certains, l’écriture est un engagement, pour d’autres un refuge ; mais, dans tous les cas, la pensée se définit presque toujours par rapport à des actions sur le terrain qu’il est impossible d’ignorer. Même les silences peuvent être interprétés comme des actions. Cet ouvrage propose de reprendre à neuf le débat entre pensée et action en l’examinant à la lumière d’une histoire en proie à des transformations spectaculaires sur le plan politique et économique et tourmentée par des guerres violentes sous couvert de religion.
-
La puissance fulgurante des Tragiques a longtemps éclipsé l’étrange beauté du Printemps. Maintenu sous le boisseau jusqu’au XIXe siècle, condamné depuis à des publications tronquées, le grand recueil profane d’Agrippa d’Aubigné a souffert d’une histoire éditoriale parcellaire autant que de la trop forte personnalité de son puîné. Pourtant, Le Printemps procède d’un épisode cardinal de la vie de l’auteur : sa brève histoire d’amour avec Diane Salviati (1571-1573) consacre son avènement poétique en lui donnant l’opportunité de prendre rang dans une tradition lyrique où il s’impose avec son style à rebours, entre rage et mignardise, fureur et ingéniosité, tragique et satire. Comme le Canzoniere de Pétrarque, Le Printemps accompagne la vie du poète, dont il enregistre les secousses et les changements : jusqu’à sa mort, il écrit, réécrit, complète et corrige ses pièces profanes qu’il envisage sur le tard de rassembler en recueil sans pouvoir mener à terme son projet.
À partir des manuscrits conservés à Genève, la présente édition propose une hypothèse herméneutique, dûment étayée, qui permet d’embrasser la production amoureuse d’Agrippa d’Aubigné et d’apprécier son insolente variété. Conformément aux principes de la collection, elle met à la disposition du lecteur deux versions du texte : à droite, le poème restitué dans son orthographe d’origine et sans ponctuation ; à gauche, les vers modernisés et ponctués.
-
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos
Michel Jeanneret : Pilote hauturier
Frank Lestringant : une vie, une œuvre
VOYAGES
Jean-Claude Laborie : Le Brésil de Frank Lestringant
Andrea Daher : L’invention capucine du sauvage
Vincent Masse : Détournement joyeux de l’Indonésie portugaise et des Antilles espagnoles : "les Letres des ysles & terres nouvellement trouvées" (c. 1536)
Myriam Marrache-Gouraud : Le meuble doré de la cosmographie ou comment Thevet sauva ses curiosités
Phillip John Usher : L’intertexte virgilien dans les "Singularités de la France Antarctique"
(1557) d’André Thevet
Nicolas Fornerod : Lisières d’un nouveau monde : l’inscription du littoral américain dans les récits de Colomb et Vespucci ou le choix des échelles
Frédéric Tinguely : Mytho-logiques. Parler des Sept Cités en Nouvelle-Espagne
Jean-Claude Arnould : La rébellion du cacique Enriquillo et sa réinvention par François de Belleforest
Alexandre Tarrête : D’un souvenir à l’autre. Le parcours du chapitre « Des Cannibales »
Réal Ouellet : Le plaisir du voyage. En Nouvelle-France et aux Antilles (XVIIe- XVIIIe siècles)
Marie-Christine Pioffet : Duels de plume et rivalités de pouvoir en Nouvelle-France. Autour des premiers missionnaires récollets et jésuites (1625-1637)
Andreas Motsch : Les images d’Amérindiens dans les Historiæ Canadensis de François Du Creux
André Zysberg : Le corsaire et l’astronome
Marie-Christine Gomez-Géraud : En passant par l’Italie. Reliques, ruines et vides sur la route du Grand voyage Olivier Millet
Poétique et politique d’une étape de voyage : le sonnet 133 sur Venise dans Les Regrets de Joachim Du Bellay
Philippe Desan : Le Journal du voyage de Montaigne est-il un journal de voyage ?
ESPACES
Grégoire Holtz : « Cosmopolite » ? La redécouverte d’un concept antique dans la France du XVIe siècle
Jörg Dünne : La ligne et le corps. Passages de l’équateur de Jean de Léry à Miguel de Cervantès
Isabelle Pantin : Une maladie nouvelle au miroir d’un nouveau monde : l’unité du genre humain selon la "Syphilis" de Fracastor
Jean Céard : Les lieux du diable
Thibaut Maus de Rolley : La cosmographie du diable : démonologie et géographie à la Renaissance
Adeline Lionetto : Représenter « l’eau informe et multiforme ». La mer et ses créatures dans quelques fêtes de cour françaises de la seconde moitié du XVIe siècle
Georges Tolias : Seuils de l’espace – seuils de pouvoir : les détroits dans la pensée cosmographique
Richard Cooper : Anton Francesco Doni et Gabriel Chappuys, cosmographes des Enfers, entre Venise et Lyon. "I Mondi"
Bernd Renner : Cartographie satirique : la rhétorique de l’espace dans la guerre picro- choline (Gargantua, chap. 33)
Anne-Pascale Pouey-Mounou : Un insulaire systématique ? Singularités lexicales de l’Île Sonnante
Brenton Hobart : La peste terrestre anthropomorphe à la Renaissance : l’exemple du "Pantagruel" de Rabelais
Loris Petris : Géographie, politique et religion aux portes de Rome : Jean Du Bellay et les Marais pontins (1548-1560)
Marie-Claire Thomine : Du jardin d’Eutrapel au jardin d’Olivier de Serres
Nicolas Kiès : Espace et sociabilité du voisinage chez quelques conteurs français du XVIe siècle
Tom Conley : Banderoles fluviales : « Les Fers » (1615) en vue du "Théâtre François" (1594)
RELIGIONS
Denis Crouzet : Aux premiers temps de la guerre de Smalkalde, une affaire de poison ou les débuts de la fin de Babylone
Guy Demerson : Allégorie satirique et allégorie heuristique. Rabelais et les combats religieux de son temps
Jean-Claude Ternaux : Le jeu des allégories dans L’homme justifié par Foy
Max Engammare : Du Livre des martyrs de Crespin (1554) aux Poemata de Bèze (1597), l’étonnant destin d’une silve de Jean Tagaut
Alessandra Preda : Autour du purgatoire. L’écroulement de la forteresse de Bernardino Ochino à Jean-Baptiste Trento
Marie Madeleine Fontaine : Guerres civiles avec spectateur. Le Printemps d’Yver entre Ronsard et Montaigne
Bruna Conconi : Sancerre en Europe : les traductions de l’Histoire memorable de Jean de Léry
Michele Mastroianni : La tragédie « Valois » entre France et Angleterre. La mise en scène de l’assassinat politique
Wes Williams : « Monstres veuz de nostre temps » : rendre témoignage en situation de guerre (Ronsard, Thevet, Montaigne)
Christophe Bourgeois : L’échafaud de l’Histoire : Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et le
Théâtre de l’Antéchrist de Nicolas Vignier
Daniel Ménager : Le rire et le tragique dans Les Aventures du baron de Faeneste d’Agrippa d’Aubigné
Amy C. Graves-Monroe : Mort à crédit : être au cachot dans le martyrologe huguenot
Véronique Ferrer : Penser le martyre sous le régime de l’Édit de Nantes. L’exemple du Triomphe de l’Église sous la croix ou la gloire des Martyrs de Charles Drelincourt
Sylvain Ledda : Charles IX, de Chénier à Chéreau : l’homme blessé du romantisme
ÉCRITURES
Michel Jeanneret : Vanitas. Voyages de Folengo et Montaigne vers le vide
Jean-Charles Monferran : « Deuil ou plaisir ». Sur le troisième chapitre de Pantagruel (1532)
George Hugo Tucker : Espaces de l’exil, espace de l’écriture : amour, amitié et desiderium chez Muret expatrié
Mireille Huchon : Images captieuses de l’Hercule Gaulois
Julien Gœury : L’atlas anatomique d’Eustorg de Beaulieu
Rosanna Gorris Camos : « Une Muse perfette » : Jacques Grévin entre poésie, science et religion
Cornelia Klettke : La table ronde des parents spirituels. Au sujet de la Conversation de Lucien, Érasme et Rabelais dans les Champs-Élysées de Voltaire
André Guyaux : Octave de Musset, ou la vengeance en travesti
Antoine Compagnon : D’une plume de fer
Thomas Hunkeler : Lointains échos d’un « barde priapique ». Samuel Beckett se souvient de Ronsard
Ann Blair : Les locutions latines dans Astérix
INDEX NOMINUM
INDEX LOCORUM
TABULA GRATULATORIA
Explorateur curieux et audacieux, Frank Lestringant n’a cessé, dans son œuvre au long cours et à large envergure, d’ouvrir des horizons nouveaux sur la littérature de la Renaissance, quitte à bousculer une critique parfois sédentaire, voire frileuse dans ses sujets et ses méthodes. Affectionnant les espaces de plein vent, où l’Europe du XVIe siècle cherche à étendre sa puissance par-delà les mers, fasciné par les scènes sanglantes de l’histoire, celle qui se joue dans les feux et les fers d’une France déchirée, il nous mène d’île en île, d’un texte à l’autre, sur les traces de ses auteurs de prédilection.
Le volume que lui offrent ses collègues, ses élèves et ses amis, spécialistes de littérature française ou comparée, d’histoire ou de géographie, entend rendre hommage à la richesse et à la diversité de son œuvre critique, ainsi qu’à son énergie sans pareille au service des études seiziémistes. Rassemblés autour des quatre centres d’intérêt majeurs de la recherche de Frank Lestringant – les récits de voyage, la cosmographie, la littérature des religions, les pratiques d’écriture –, ces mélanges sont autant de témoignages d’amitié, d’admiration et de reconnaissance.
-
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements
Véronique Ferrer et Jean-René Valette
Ecrire et réécrire la Bible
PREMIÈRE PARTIE
LA LANGUE DE LA BIBLE
Véronique Ferrer et Jean-René Valette
La Langue de la Bible. Les traductions en français
Jean-Marie Fritz
La « Saincte escripture en romans » : comment traduire intellegere dans les bibles françaises du Moyen Age ?
Gilbert Dahan
Réécritures de quelques récits « mythiques » de la Genèse
Colette Van Coolput-Storms
« Raconter la loi ». La paraphrase biblique en vers du ms. Paris, BnF, fr. 763
Julia C. Szirmai
Un épisode « Shylock » dans la Bible anonyme (BnF fr. 763) et dans la Bible des sept estaz du monde de Geufroi de Paris (BnF fr. 1526)
Geneviève Hasenohr
Entre Bible et liturgie : les traductions des épîtres et évangiles des dimanches (XIIIe-XIVe siècle)
Max Engammare
Pour le mot, pour le Verbe, pour l’Eglise. Traductions de la Bible en français au XVIe siècle
Olivier Millet
Créer un nouveau lectorat vernaculaire. L’Instruction des enfans (1533, puis 1537) et la Bible française d’Olivétan (1535)
Carine Skupien-Dekens
Sébastien Castellion traducteur et écrivain : le diable se cache dans les détails
Marie-Christine Gomez-Géraud
Une Bible à mettre entre toutes les mains ? Les Dialogues sacrés de Sébastien Castellion
Marie-France Monge-Strauss
Les traductions françaises du Livre de Jonas au XVIe siècle
Marie-Christine Gomez-Géraud
D’une traduction l’autre : les humanistes devant la « jalousie » divine
Max Engammare
La Trinité à l’épreuve du texte. Traduction et annotation du comma Johanneum (1 Jean 5, 7) dans les bibles genevoises du XVIe siècle
DEUXIÈME PARTIE
BIBLE ET LITTÉRATURE
Véronique Ferrer et Jean-René Valette
La Bible « littéraire »
Gilbert Dahan
Réécritures théâtrales : du texte biblique au jeu scénique à travers trois drames religieux du Moyen Age en France
Dominique Boutet
Récritures littéraires du paradis : des Bibles en langue vulgaire aux fictions du XIIIe siècle
Marie-Pascale Halary
Quand Renart rencontre la Genèse
Bénédicte Milland-Bove
La Bible dans le roman : variations énonciatives dans les récritures bibliques du manuscrit Bodmer 147
Patrick Moran
La Bible a-t-elle servi de modèle au cycle du Lancelot-Graal ? Effets d’écriture vs effets de lecture
Isabelle Fabre
« Le cerf à la fontaine » : dérivation d’un thème psalmique dans les pièces françaises du recueil de Chypre (Turin J.II.9)
Anne-Laure Metzger-Rambach
Quelle place pour les Proverbes dans les Nefs des fous ?
Isabelle Garnier et Jean Vignes
Nommer Dieu dans la poésie française de la Renaissance : héritage biblique et innovation
Bruno Petey-Girard
Bible et vers chrétiens dans les recueils poétiques des années 1580
Josiane Rieu
« L’écriture artiste » dans la poésie biblique : César de Nostredame
Amy Graves Monroe
La Bible en amont et en aval : La Sepmaine de Du Bartas et son commentaire
Christophe Bourgeois
« Voicy l’Eglise encor en son enfance tendre » : herméneutique et poétique de l’evidentia dans Vengeances d’Agrippa d’Aubigné
Michele Mastroianni
La tragédie sainte : genèse et avatars d’un genre littéraire
Annie Noblesse-Rocher
Saül le furieux de Jean de La Taille : du roi épique au héros tragique, procédés dramaturgiques
TROISIÈME PARTIE
BIBLE ET HISTOIRE
Véronique Ferrer et Jean-René Valette
La Bible en devenir. Ecritures de l’histoire
Guy Lobrichon
Réécritures d’une guerre apocalyptique : la Femme et le Dragon
(Apocalypse 12) aux XIe-XIVe siècles
Anne Rochebouet
Structure narrative, mise en page et modèle biblique dans l’Histoire ancienne jusqu’à César
Florence Tanniou
Lieux bibliques et écriture historique dans la Chronique d’Ernoul et de Bernard le Tr©sorier
Anne Salamon
Palingénésie des premiers livres bibliques dans quelques histoires universelles du XVe siècle
Marielle Lamy
Aux origines des Vies de Marie et de Jésus : La Conception Nostre Dame de Wace et la Bible d’Herman de Valenciennes
lsa Kammerer
Ardeur et copia. La Passion de Jésuchrist de l’Arétin dans la traduction de Jean de Vauzelles (Lyon, 1539)
Daniel Ménager
La Bible, les monarchomaques et l’institution de la royauté
Cécile Huchard
Justifier l’injustifiable. Quelques interprétations de textes bibliques dans les pamphlets protestants des guerres de religion
Charlotte Bouteille-Meister
La traduction française du Christus Triumphans, comoedia apocalyptica de John Foxe : une (re)lecture biblique de l’actualité des conflits religieux
Ruth Stawarz-Luginbühl
La Babylone de Louis Des Masures (1563) : entre polémique religieuse et tentation millénariste
Gilbert Dahan
Postface – Réécrire l’Ecriture
Orientations bibliographiques
Index des noms d’auteurs et d'oeuvres anonymes
Index des manuscrits
Index des références bibliques
Les traductions de la Bible en français – partielles ou complètes, littérales ou transposées – marquent un tournant dans l’histoire de l’un des textes fondateurs de l’Occident. Non seulement le Livre saint participe à l’enrichissement dune langue en devenir, mais il entre sur la scène de l’histoire littéraire et sociale en suscitant de nouveaux textes dérivés qui sont autant d’appropriations humaines de la parole divine. Du Livre aux livres, de l’Ecriture à ses réécriture secondes, tel est l’espace que cet ouvrage entend explorer en une conjoncture donnée – le Moyen Age et la Renaissance –, à un moment où se forme la langue française, où se développe une littérature et où se constitue une société. La première partie, « La langue de la Bible », aborde l’histoire des traductions du Moyen Age à la Renaissance en s’attachant tout particulièrement à ses enjeux sociolinguistiques. La deuxième partie, « Bible et littérature », s’intéresse aux réécritures poétiques, romanesques et théâtrales ainsi qu’aux réflexions esthétiques que le Livre sacré a suscitées suivant les périodes envisagées. Enfin, la troisième partie, « Bible et histoire », interroge le rôle qu’a pu jouer l’Ecriture dans la conception d’une pensée et d’une poétique de l’histoire du Moyen Age à la Renaissance.
-
Table des matières
Véronique Ferrer et Rosanna Gorris Camos
Poésie et théâtre de la Réforme entre France et Italie
Première partie
Poésie et Réforme
Mario Richter
Poésie et Grâce chez les poètes calvinistes du XVIe siècle
Véronique Ferrer
Parler à Dieu, édifier les fidèles. La poésie au service de la Réforme
Max Engammare
Des vers ajoutés aux versets. Poèmes dans les éditions protestantes de la Bible au XVIe siècle
Jean Vignes
Y a-t-il une poétique réformée de la paraphrase des Psaumes ? L’exemple du psaume 3
Letizia Mafale
«De l’inspiration divine à l’inspiration humaine ». Guillaume Guéroult et ses chansons spirituelles
Mariangela Miotti
« Recueillant le fruit de Ronsard et sa Muse, / Ailleurs je l’employray ». La ricerca di André de Rivaudeau
Concetta Cavallini
Vittoria Colonna, femme-poète « spirituale » et les Rime spirituali di sette poeti illustri de Scipione Ammirato (1569)
Davide Dalmas
Letture e riscritture “riformate” della canzone alla Vergine di Petrarca nel Cinquecento
Anna Bettoni
Des huitains puisés au trésor des Psaumes. Les Perles d’eslite de François Perrot (Genève, 1577)
Bruno Petey-Girard
Poupo, le sonnet et la Bible
Isabelle Garnier
Engagement et irénisme autour d’Henri IV. Les Poesies Chrestiennes d’Odet de La Noue, un dialogue posthume avec Ronsard
Frank Lestringant
Le Songe du Vieillard Océan. Une églogue marine en épilogue d’un livre de massacres. Les Tragiques, V, « Les Fers », 1447-1564
Michele Mastroianni
Una spiritualità tra Roma e Ginevra? Lettura teologica di due testi di Jean-Baptiste Chassignet
Seconde partie
Théâtre et Réforme
Olivier Millet
Poétique de la moralité réformée francophone, de Neuchâtel à Genève. L’exemple de La Vérité cachée
Eugenio Refini
D’Oxford à Genève en passant par Bâle. Allégorie et jeu comique dans le Triomphe de Jésus Christ de Jacques Bienvenu
Filippo Fassina
Cristianizzazione del linguaggio tragico nei volgarizzamenti
francesi del Cinquecento
Jean-Claude Ternaux
La déconfiture de Goliath et le genre tragique
Riccardo Benedettini
“L’innocence est sujette à l’oppresse de l’homme”. Il tema della salvezza nel David di Louis Des Masures
Daniele Speziari
La voix et la Parole dans la Tragi-comedie d’Antoine de la Croix
Bibliographie
Index nominum
Non seulement la Réforme eut des retentissements politiques, sociaux et culturels sur l’Europe du XVIe siècle, mais elle marqua de son empreinte la littérature de son temps. Si elle engagea la poésie dans la tourmente de l’histoire, dont elle répercuta les querelles théologiques, les débats politiques et les passions polémiques, elle fut aussi à l’origine d’une réforme aussi bien spirituelle que formelle des lettres, en particulier du théâtre et de la poésie. Ce volume se propose dexaminer les choix esthétiques et thématiques retenus par les écrivains réformés, qu’ils soient poètes ou dramaturges, de prendre en considération leurs ambitions pastorales et militantes, en tenant compte des enjeux socio-historiques et confesionnels des pratiques littéraires. Dans le domaine poétique sont principalement envisagés les divers courants de la production religieuse (poésie spirituelle, inspirée des Psaumes et des cantiques bibliques, poésie sapientiale, poésie doctrinale, poésie militante) ainsi que les milieux socio-culturels où elle s’épanouit. Dans le domaine théâtral, il s’agit de s’interroger sur le renouvellement formel de la tragédie, sur son adaptation à la situation existentielle et spirituelle du croyant réformé, enfin sur les solutions envisagées pour concilier les règles d’un genre et les exigences d’une doctrine.
-
Sans prétendre à l’exhaustivité, cette étude se propose de retracer l’histoire littéraire du livre de piété en prose dans le milieu réformé européen francophone, des origines de la Réforme jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes, en accordant une place de choix à la méditation, qui domine la production de ces ouvrages. Il s’agit de replacer les expressions de la dévotion dans leur contexte socio-historique, en lien avec l’histoire singulière d’une communauté de croyants. La littérature de piété n’est pas strictement spirituelle, elle est aussi existentielle et résolument militante. Opter pour la Réforme dès son origine, c’est entrer de plain-pied sur la scène de l’Histoire : prendre position dans la cité, s’exposer à payer le prix de ses croyances et de sa manière particulière d’aimer Dieu. Ce n’est pas seulement à l’aune de critères esthétiques que sera interrogé le concept d’identité confessionnelle appliqué à la littérature, mais aussi sous l’angle de l’histoire politique, religieuse, sociale et littéraire. Après un premier regard portant sur les origines du livre réformé tel qu’il s’affirme à partir des années 1550, l’ouvrage s’attache à dégager une typologie des pratiques de dévotion : la préparation à la mort, la méditation pénitentielle, la méditation sur les Psaumes, la préparation à la cène et les recueils méthodiques. Les derniers chapitres proposent, quant à eux, des synthèses sur les problématiques soulevées par le livre de piété : le militantisme dévotionnel, le langage de la piété, l’auctorialité, enfin le lectorat. Au fil de ce parcours, il s’agit de montrer le rôle primordial que joue le livre de piété dans la vulgarisation des pratiques et des savoirs religieux comme dans la constitution d’une langue littéraire repensée à partir de nouveaux critères rhétoriques.
-
Irena BACKUS,
Matteo CAMPAGNOLO,
Emidio CAMPI,
Marianne CARBONNIER-BURKARD,
Charles-Antoine CHAMAY,
Christophe CHAZALON,
Alain DUFOUR,
DUNCUMB,
Max ENGAMMARE,
Olivier FATIO,
Véronique FERRER,
Hervé GENTON,
Jean-François GILMONT,
Marie-Christine GOMEZ-GÉRAUD,
Christian GROSSE,
Luka ILIC,
Robert M. KINGDON,
Karin MAAG,
Scott MANETSCH,
Tadataka MARUYAMA,
Paul-Alexis MELLET,
Daniel MÉNAGER,
Olivier MILLET,
Béatrice NICOLLIER-DE WECK,
Béatrice NICOLLIER-DE WECK,
Peter OPITZ,
Béatrice PERIGOT,
Pierre PETITMANGIN,
Olivier POT,
Jill RAITT,
Bernard ROUSSEL,
Catherine SANTSCHI,
Don SINNEMA,
Daniela SOLFAROLI CAMILLOCCI,
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL,
Christoph STROHM,
Kirk M. SUMMERS