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Le quatrième tome de L’Histoire de France de La Popelinière poursuit le récit, entamé au tome précédent, des faits survenus lors de la première guerre de religion. Les livres 9 et 10 sont centrés sur la bataille de Dreux (décembre 1562), l’assassinat du duc de Guise devant Orléans (février 1563) et l’édit d’Amboise (mars 1563), qui clôt le conflit et permet aux sujets de Charles IX, à nouveau unis, d’assiéger Le Havre afin d’en chasser les Anglais. Pour les années 1564-1566, l'auteur évoque rapidement le « Tour de France » royal, mais détaille les affaires européennes : crise écossaise, siège de Malte, dernière campagne de Soliman et expédition française sur Madère.
L’appareil critique continue d’enrichir la connaissance des lieux, des protagonistes et des faits. Il explicite aussi la sélection opérée par l’auteur par rapport à ses sources. Ce patient travail permet de relativiser l’impartialité affichée par La Popelinière qui profite de son récit pour régler quelques comptes personnels.
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Ce troisième tome de L’Histoire de France de La Popelinière, parue en 1581, est centré sur deux années cruciales, 1561 et 1562, qui voient le déclenchement des guerres de Religion. Il fait le récit des principaux événements de l’avènement de Charles IX jusqu’à l’automne 1562 : les Etats généraux et le colloque de Poissy, l’édit de Janvier, le « meurtre » de Wassy, les déclarations du prince de Condé et ses négociations avec les princes allemands, l’engagement puis les hésitations de la noblesse réformée, et s’attarde sur quelques épisodes de la première guerre civile (particulièrement Angers et Toulouse). Hors de France, il s’intéresse aussi à la résistance armée des vaudois du Piémont contre le duc de Savoie, et décrit la « république des Suisses ». Les notes critiques s’attachent principalement, comme dans les volumes précédents, à retrouver les sources utilisées et à éclairer le travail de recomposition et de neutralisation de l’historien sur ses sources.
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Ce second volume de L’Histoire de France de La Popelinière, parue en 1581, offre dans les livres 5 et 6 un récit des années 1557-1560. La Popelinière compose un vaste récit de la période qui mène de la fin du règne du roi Henri II à la mort de François II : outre les événements du royaume (tels que le traité de Cateau-Cambrésis, l’affaire Anne du Bourg, la montée des mécontentements politiques et religieux, la conjuration d’Amboise), il accorde une place importante à l’intervention française en Ecosse. Surtout, il s’intéresse à l’Amérique, à travers l’expédition de Villegagnon au Brésil, qu’il reprendra et développera l’année suivante dans Les Trois Mondes. Puisant principalement ses sources dans les écrits protestants, il les coupe et les réorganise à son gré, les neutralise en enlevant appellations injurieuses et jugements partiaux. Il les enrichit enfin de précisions et de nombreux documents, afin d’atteindre son but : écrire une histoire non partisane. Comme dans le premier volume, les notes critiques identifient personnages et lieux, éclairent la chronologie et analysent l’utilisation des sources.
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Parue en 1581, L’Histoire de France de La Popelinière n’avait jamais été rééditée.
Cette ample entreprise, qui a l’ambition de retracer les guerres civiles françaises et leurs causes, s’insère dans le double courant des récits protestants des troubles religieux et de la réflexion de l’époque sur l’écriture de l’histoire et sa méthode. Concernant des événements encore brûlants, La Popelinière, à la fois historien et acteur des guerres dans le camp réformé, y affirme son absence de partialité, revendiquant une indépendance absolue vis-à-vis des partis comme à l’égard des princes.
Le premier volume couvre les événements du premier XVIe siècle, jusqu’en 1558. L’introduction analyse la construction progressive et la composition d’ensemble de l’œuvre, et propose une biographie de l’auteur. Les notes critiques identifient lieux et personnages, éclairent la chronologie, et signalent les principales sources.
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L'histoire de France se drape-t-elle de blanc ? C'est que le blanc contribue à la réflexion sur l'identité politique et religieuse française ainsi qu'à son élaboration sémiotique pendant les guerres de religions. De la confrontation des sources textuelles et iconographiques, Denise Turrel jalonne l'enquête jusqu'au terme de l'Ancien Régime : elle examine, en premier, l'identification des insignes militaires pendant les guerres civiles (la croix et l'écharpe blanche) ; puis leur utilisation politique par la population, chacune des forces en présence s'efforçant de rassembler les Français autour de son emblème et de discréditer celui de l'ennemi ; enfin l'évolution des valeurs attribuées à la couleur blanche, de Charles IX à Louis XIII : elle incarne successivement la bonne conscience de la prise d'armes des huguenots en 1562, le sentiment national sous le premier Bourbon (le blanc français contre le rouge espagnol), avant de devenir avec Louis XIII la couleur identitaire de la monarchie catholique. Ce lien entre le blanc, la monarchie bourbonienne et la France, ourdi durant les guerres de Religion et noué par la détermination et le destin particulier d'Henri IV, ne se rompra qu'à la Révolution.