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Aurélie CHEVANELLE-COUTURE
Médée, mémoire du théâtre
Une poétique du mal (1556-1713)
Travaux du Grand Siècle
Table des matières Introduction. Médée, le théâtre et le mal Chapitre premier. Médée de Jean de La Péruse ou la fureur originelle Médée furieuse : spectacle du mal, perversion du logos La femme ardente et le chaos du monde La tragédie et l’invention de la Sorcière Chapitre II. Médée de Pierre Corneille ou le scandale du mal admirable Furieuse, orgueilleuse, héroïque La grandeur du mal et le pathétique d’admiration Le plaisir transgressif à l’ombre de la règle L’ennemie de la Ci(vili)té : une politique de la maîtrise Chapitre III. La Conquête de la Toison d'or de Pierre Corneille ou la machine contre le mal La défaite d’une déesse La machine en scène : la magie désenchantée La machine souveraine Le souverain machiniste Épilogue : Médée à l’opéra Chapitre IV. Médée d’Hilaire de Longepierre ou le souvenir du mal L’ombre du passé L’horreur ancienne Permanence du mal : Médée chez les Anciens Le jeu du sablier : mémoire du mal, force de changement Conclusion. Les deux corps du théâtre et le temps de la tragédie Bibliographie Index
De la Renaissance à la fin du règne de Louis XIV, la poétique dramatique française se développe et se transforme au rythme des apparitions de Médée. La première tragédie à l’antique imprimée en français, la pièce fondatrice du tragique cornélien, l’œuvre emblématique du théâtre à machines, la riposte des Anciens aux Modernes : toutes mettent en scène la barbare magicienne. Toutes convoquent une figure du mal. Si Médée participe aussi activement à la définition du théâtre, c’est qu’elle en incarne la mémoire. En matérialisant ses sortilèges, sa passion et ses crimes, l’art dramatique joue sur le plan de l’autoréférentialité : il (se) rappelle qu’il jaillit d’une brèche dans les fondations de la polis, qu’il puise sa force vitale à l’ombre des règles pensées pour délimiter l’acceptable. Et de cette réminiscence, il tire l’énergie nécessaire pour se redéfinir : rappeler le chaos originel, c’est aussi repenser son mode de répression.
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