En dépit de leurs profondes divisions, les Français apprirent avec joie que Marie Antoinette allait devenir mère. Elle donna naissance à une fille à la fin de 1778 et, en souvenir affectueux de sa mère, lui donna le nom de Thérèse. L’événement qui devait susciter un intérêt tout différent fut la Révolution américaine. Elle suscita une vive curiosité pour le continent américain en général, pour son histoire, pour ses peuples et ses institutions. Le gouvernement français, ayant tout de suite montré de la sympathie pour les Américains, ne tarda pas à leur donner un soutien actif, ce qui provoqua la guerre avec l’Angleterre. A la même époque, on poursuivait avec énergie la discussion de la conduite de la guerre sous ses divers aspects – la tactique, les fortifications et les sièges, le rôle de l’infanterie, de la cavalerie et de l’artillerie. Le monde des lettres demeura riche et varié à d’autres égards. Il devait sa vitalité à des écrivains comme Diderot, Beaumarchais, Condorcet et Holbach. La vie culturelle continuait à s’enrichir de multiples traductions, en particulier de l’anglais et de l’allemand. En ce dernier quart du XVIIIe siècle, quelques grandes figures du Siècle des Lumières disparaissent. Mlle de Lespinasse mourut en 1776 et Mme de Geoffrin l’année suivante. Voltaire et Rousseau moururent tous deux en 1778, ayant vécu leurs derniers jours de manières singulièrement contrastées. Ils laissèrent un héritage qui allait enrichir les peuples de nombreux pays et pour bien des années à venir.