Le dénouement de la guerre d’indépendance américaine fit monter l’intérêt que la France portait à la nouvelle république et suscita la publication d’une multitude de travaux. La guerre que se livrèrent l’Angleterre et la France prit bientôt fin. Lassés par ses efforts, la France se trouvait chargée de nouvelles dettes. A Genève, le conflit politique atteignit une telle intensité que la guerre civile sembla inévitable. Elle fut évitée de justesse par la ferme intervention de la France, de la Sardaigne et du canton de Berne. Pendant ce temps, en Autriche, Joseph II modifia sa politique religieuse en proclamant un édit de tolérance, la liberté du culte, confisqua des propriétés ecclésiales et ferma des établissements religieux qu’il jugeait superflus. Rencontrant Pie VI, venu à Vienne, il resta inflexible. Quoique l’intérêt suscité par ces différents mouvements révolutionnaires fût grand, il ne surpassa pas l’enthousiasme qui accueillit le lancement des ballons de Montgolfier en 1783. D’une façon moins spectaculaire, d’autres savants contribuaient alors aux progrès scientifiques, notamment Buffon, Lacépède et Lavoisier. Deux œuvres littéraires remportèrent, lorsqu’elles parurent en 1782, un succès considérable qui ne s’est pas démenti depuis: Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos et les Confessions de Rousseau. Les idées que Voltaire et Rousseau avaient défendues trouvaient une application dans les ouvrages d’écrivains aussi divers que La Harpe, Mirabeau, Marmontel, Mercier et Rétif de La Bretonne. Toutefois, la condamnation de l’injustice, l’idée dominante de l’œuvre de Voltaire et de Rousseau, trouve sa plus puissante expression dans les Mémoires sur la Bastille (1783) de Linguet.