L’état du trésor royal continuait à se détériorer et, chaque année, un nouveau déficit venait s’ajouter aux précédents. Calonne, contrôleur général des finances, pensait qu’un impôt foncier constituerait un palliatif efficace. Pour cautionner cette politique, le roi convoqua en 1787 les représentants du clergé et de la noblesse, les grands propriétaires fonciers, à une Assemblée des notables. En l’occurrence, les nobles lui refusèrent leur appui. Les parlements en firent autant. L’autorité du roi souffrit une défaite de taille.
La réforme de la situation des protestants s’avéra moins difficile. En novembre 1787, fortement influencé par des juristes, Louis XVI signa un décret qui conférait un état civil à ses sujets protestants. Après de vigoureux débats, l’édit devint loi le 29 janvier 1788 avec la sanction que lui accorda le Parlement de Paris.
On continuait de manifester beaucoup d’intérêt pour la nouvelle république des Etats-Unis d’Amérique, pour sa population et ses institutions. Mais, trop souvent, on offrait aux lecteurs une image flatteuse du pays, très différente de la réalité. Cependant, Brissot de Warville, avec une intelligence certaine de cette dernière, en rendit compte plus correctement.
Joseph II poursuivait ses réformes dans les différents territoires mis sous son autorité, notamment aux Pays-Bas autrichiens. Malheureusement, il voulut faire vite, sans égard pour les sentiments de ses sujets ni pour leur attachement à des int©rêts particuliers. L’opposition fut générale. Finalement, des émeutes éclatèrent à Bruxelles en mai 1787. L’entrée en vigueur des réformes fut immédiatement suspendue.
En France, le monde des lettres changeait rapidement. A mesure qu’emp?rait la situation, la nécessité de trouver des remèdes s’imposait. Les écrivains, comme Mirabeau, accordèrent une attention accrue aux affaires publiques dans l’espoir de les réformer et d’influencer l’opinion.