Jamais le monde n’a changé, autant et aussi rapidement. Sa transformation précipitée est en passe d’affecter la répartition des langues à l’échelle planétaire et de modifier le rapport de force qu’elles entretiennent. La prédominance actuelle de l’anglais ne lui garantit pas une hégémonie pérenne, qu’un nouvel ordre linguistique mondial ne parviendrait à saper. Mohamed Benrabah apprécie l’étude commanditée dans les années 1990 par les autorités britanniques (British Council), laquelle prévoyait pour 2050 un système linguistique planétaire où l’anglais, toujours dominant, serait néanmoins concurrencé par le chinois, l’espagnol, le hindi/ourdou et l’arabe. L’émergence en ce moment même du chinois et de l’espagnol comme langues majeures semblent confirmer ces conjectures. Qu’en est-il de l’arabe ? Devenir langue dominante mondiale : un défi pour l'arabe répond à la question.
Mohamed Benrabah est professeur de linguistique anglaise et sociolinguistique à l’Université Grenoble III, France. Avant de rejoindre cet établissement, il a été en poste à l’Université d’Oran de 1978 à 1994. Il est membre du centre Linguistique et Didactique des Langues Etrangères et Maternelles (LIDILEM). Il a entre autres collaboré à l’ouvrage collectif Les Violences en Algérie (Editions Odile Jacob, 1998). Il a par la suite, publié Langue et pouvoir en Algérie (Editions Séguier, 1999), et une monographie en anglais The Language Planning Situation in Algeria (Multilingual Matters, 2005).