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Les Regrets, même à la lecture des études les plus récentes, restent une œuvre énigmatique. Comment l’expression élégiaque, l’écriture mêlée à la satire et la rhétorique de l’éloge, autant de techniques renouvelées par Joachim Du Bellay, peuvent-elles se concilier? Comment cette poésie, nourrie d’intertextualité, peut-elle se proclamer "prose en ryme" ou " ryme en prose", "papiers journaulx" ou bien "commentaires" ? Comment apprécier le statut du Je par delà la fable et les sources d’inspiration dominantes ?
L’auteur, suppléant le défaut d’études linguistiques consacrées à l’œuvre du poète, a donc voulu étudier les formes de la subjectivité lyrique et de la textualité littéraire afin de mettre en évidence les traits constitutifs du discours poétique dans Les Regrets. Elle s’attache, d’une part, à caractériser la langue naturelle de Du Bellay dans ses lettres, dont elle a aussi analysé l’orthographe manuscrite, et, d’autre part, à en étudier l’application stylistique dans le recueil. Grâce à une analyse statistique des faits syntaxiques et métriques, elle dégage ainsi les dominantes de l’écriture épistolaire et met en lumière la clôture harmonieuse des Regrets dans un mouvement ascendant allant de l’obscurité à la lumière.
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Près de trente études composent l’hommage que rendent d’éminents seizièmistes à Claude-Gilbert Dubois, professeur émérite de l’université Michel de Montaigne à Bordeaux, spécialiste bien connu des rapports qu’entretiennent l’histoire et la littérature à la Renaissance, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et de très nombreux articles.
La première partie du recueil traite de l’abondance des techniques d’écriture de l’histoire – celles du récit et du songe, de la chronique et de la nouvelle, du pamphlet et de l’éloge. La seconde estime le concert de l’humanisme et de la création artistique dans l’œuvre de Montaigne : les réflexions sur la chevalerie et l’humanisme, la culture philosophique et médicale, le féminisme et la philosophie, l’humanisme et l’histoire, le mythe et la poésie, l’architecture et la musique se complètent et sollicitent les travaux de Claude-Gilbert Dubois tout en les prolongeant.