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Ce troisième et dernier volume des Chroniques de François Bonivard relate l’une des périodes les plus importantes de l’histoire de Genève, celle où, ayant scellé son destin helvétique en s’alliant avec Berne et Fribourg, elle s’est résolument émancipée de la maison de Savoie et de l’évêque et où, à l’instar de sa puissante alliée, Berne, elle a adopté la Réforme. Le récit de François Bonivard, témoin contemporain et avisé dès 1536, conteur insurpassable, nous fait vivre les années calviniennes balisées de luttes acharnées aussi bien internes qu’externes, jusqu’à la victoire des partisans du Réformateur en 1555 et à l’heureuse inauguration d’une ère de paix.
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Écrites au moment des grands bouleversements politiques et religieux du XVIe siècle, les Chroniques de Genève constituent la première histoire en date de la cité. Outre une indéniable qualité littéraire, leur intérêt documentaire est considérable puisque leur auteur, François Bonivard, se trouve être un personnage central de la République et le témoin, sinon un des acteurs, d’une époque cruciale pour Genève, celle du passage à la Réforme et de l’installation d’une société d’inspiration calvinienne. Bonivard a donné des Chroniques deux versions : l’une officielle, commandée par le Conseil, n’a pas été retenue pour la publication ; l’autre, qui fait l’objet de cette édition critique, est plus tardive et poursuit ainsi le cours des événements jusqu’en 1563. Rédigée en secret, elle dénote un jugement plus libre, dont le ton est souvent personnel. Ce témoignage d’une séduisante complexité s’inscrit à la croisée de l’humanisme classique, de l’historiographie germanique et d’une culture religieuse alors en pleine mutation. Ce premier tome, des trois que comprendra l’édition, court jusqu’en 1504.