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La comédie de L’Esprit fort a été représentée à l’Hôtel de Bourgogne vers 1630, et publiée en 1637. Son auteur, avocat au Parlement de Paris, est surtout connu pour avoir participé à la «Querelle du Cid», contre Corneille. Il semble que les contemporains de Claveret et les critiques plus récents ne lui aient jamais pardonné d’avoir pris ce parti. La pièce raconte, sous la forme d’une pastorale actualisée, mais sans chaîne amoureuse, les amours des trois filles du gentilhomme campagnard, Cloridan, qui vit près de Versailles, avec quatre jeunes nobles. L’un d’eux est l’Esprit fort, venu de Paris. L’intrigue est basée sur la tromperie du héros, Orilame, qui, pour conquérir l’une des sœurs, feint d’aimer les deux autres, ce qui provoque quiproquos et situations amusantes, dont une montre de poche, qui trahit l’esprit volage, est la malicieuse héroïne. La comédie présente deux personnages particularisés: le gentilhomme campagnard et ancien combattant, Cloridan, et l’Esprit fort, «galant de la Cour», et «homme à la mode», en 1630. Claveret est un des premiers à avoir respecté avec soin les unités de temps et de lieu et, si son intrigue n’est pas unifiée au sens classique du terme, elle est souvent comique et plaisante.