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TABLE DES MATIÈRES
Préface
Introduction
PREMIÈRE PARTIE : INVENTIO : LA « SUITE » ET SA MATIÈRE
Chapitre premier : LES GENÈSES DE LA RÉPÉTITION
I. La mémoire des formes
Suites de fourberies
Suites de méprises
De la suite à la répétition : l’invention de la séquence
II. L’inventio par duplication : faire beaucoup de peu
1 Barbouillé · 3 = 1 Dandin
Amphitryon, ou la mythologie dupliquée
Un assèchement de l’inventio : une copia comique facilitée ?
III. L’inventio par sélection : la comédie au filtre de l’identité
Séries volées : les Ecole
La sélection par l’identité : L’Etourdi
Deux méthodes inverses
Chapitre II : L’« ÉGALITÉ » ABSOLUE, OU LE FANTASME DU PERSONNAGE RÉPÉTITIF
I. Une règle, enfin, pour la comédie
Arnolphe, nouvelle Chimène
Une règle spécifique à la comédie
Une règle unique : « soutenir son caractère »
De l’égalité à la répétition : le piège des caractérisations multiples
II. Qu’est-ce que la comédie de caractère ?
« Molière a tout donné aux caractères »
La caractérisation répétitive
III. Les deux espèces de la comédie de caractère
Première espèce : la mise en action d’un « ridicule »
Deuxième espèce : le personnage comme « suite »
IV. Caractères longs, caractères courts : la copia du caractère
Réduire le caractère
Déduire le caractère ? Personnage et duplication
Problèmes dramaturgiques de la comédie de mœurs
Chapitre III : LA RÉCEPTION DE LA SUITE : THÈME, VARIATION, RÉFÉRENCE
I. Référence / non-référence
II. Réception active / Réception passive
Chapitre IV : RHÉTORIQUE SÉRIELLE
I. L’exemplification sérielle
Le principe des déboires instructifs
Les exemples parallèles
Comédie de caractère et exemplification sérielle
II. Procédures herméneutiques
Comparaison signifiante
Equivalences formelles, équivalences sémantiques
SECONDE PARTIE : DISPOSITIO : LA MISE EN INTRIGUE DE LA SUITE
Chapitre premier : LA CONDUITE DU SUJET RÉPÉTITIF
I. La pièce à principe
Le valet et la répétition : d’un très ancien problème de motivation
Le « principe » de « ressemblance surnaturelle » : le cas Amphitryon
Deux manières de « conduire » le sujet répétitif
II. La pièce à relance
La querelle de la répétition : logique sérielle et logique dramatique
Instrumentalisation du dramatique et dysfonctionnements
Chapitre II : CONDUIRE LE CARACTÈRE : « MULTIPLIER LES TRAITS AVEC ART »
I. Conduire le caractère trait par trait
Le personnage aiguillon
L’universel complot
Le caractère opposant, ou la conduite au trait par trait généralisée
II. Régler globalement la conduite du caractère
Le projet consonant et le risque de l’« effet pamphlet »
Le projet dissonant
Chapitre III : ENJEUX ESTHÉTIQUES DE LA CONDUITE
I. Conduite et comique
II. Conduite, artifice, beauté
Chapitre IV : LIQUIDER LA SÉRIE : DE L’ART DE FINIR, OU DE NE PAS FINIR
I. L’art de ne pas dénouer trop vite : donner du temps à la « suite »
Dramaturgie de la tentative
Dramaturgie de l’action annulée
Dramaturgie implexe
Exceptions : dénouer grâce à la répétition (non ad lib)
II. L’art de dénouer en force : liquider la suite
Le renoncement au dénouement heureux
Le déplacement de l’inconstance
L’intrigue implexe
Dénouer par le carnaval
Chapitre V : NOUVELLES COHÉRENCES
I. La comédie au risque du comique : le principe de détour
II. La répétition et l’effet de cohérence
Cohérence effective, cohérence surjouée
Simplification de la cohérence et simplification de la disposition
III. La comédie répétitive et la question de l’ordre
Principes de variation
Gradation
Un succédané de causalité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I. Éditions des œuvres de Molière utilisées
II. Usuels et outils du moliériste
III. Œuvres littéraires
IV. Critique ancienne
V. Études modernes sur Molière
VI. Critique moderne
INDEX
TABLE DES MATIÈRES
Genre dramatique pour lequel les catégories classiques de la poétique sont inadaptées, la comédie a été perçue par une longue tradition critique comme un art relevant « purement du génie », sans règle ni méthode. Afin d’y apporter un brillant démenti, cet essai dégage les principales techniques de composition et les modes de fonctionnement des comédies de Molière. Au cœur de l’âge classique, celui-ci invente une manière de structurer la fiction qui rompt avec les fondements mêmes de la poétique aristotélicienne. Selon Jean de Guardia, c’est la notion de répétition qui se trouve au centre de ce dispositif. Le procédé stylistique n’est en effet chez Molière que la partie apparente d’un système d’écriture plus général, qui concerne tous les éléments de la dramaturgie, et notamment les grandes structures de la fable comique. Dès lors, le principe du théâtre ne consiste plus à engendrer de la différence (et, ce faisant, l’attente permanente du spectateur) par l’enchaînement nécessaire ou vraisemblable des événements, mais bien à créer de la similarité (c’est-à-dire la reconnaissance permanente) au moyen de la répétition.
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Genre dramatique pour lequel les catégories classiques de la poétique sont inadaptées, la comédie a été perçue par une longue tradition critique comme un art relevant «purement du génie», sans règle ni méthode. Afin d’y apporter un brillant démenti, cet essai dégage les principales techniques de composition et les modes de fonctionnement des comédies de Molière. Au cœur de l’âge classique, celui-ci invente une manière de structurer la fiction qui rompt avec les fondements mêmes de la poétique aristotélicienne. Selon Jean de Guardia, c’est la notion de répétition qui se trouve au centre de ce dispositif. Le procédé stylistique n’est en effet chez Molière que la partie apparente d’un système d’écriture plus général, qui concerne tous les éléments de la dramaturgie, et notamment les grandes structures de la fable comique. Dès lors, le principe du théâtre ne consiste plus à engendrer de la différence (et, ce faisant, l’attente permanente du spectateur) par l’enchaînement nécessaire ou vraisemblable des événements, mais bien à créer de la similarité (c’est-à-dire la reconnaissance permanente) au moyen de la répétition.