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Emmanuelle KAËS
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Emmanuelle KAËS
Proust à l'École
Histoire des Idées et Critique Littéraire
TABLE DES MATIÈRES Introduction Préambule. Un parcours scolaire Chapitre premier. 1884-1888: de l'amplification à la dissertation Le primat de la « narration française » Petite histoire d’un sujet d’amplification : « Scipion Émilien à Carthage » Écho romanesque I : comment Jean Santeuil compose une narration La rupture de l’année de rhétorique (1887-1888) : le règne de la dissertation Écho romanesque II : la composition de Gisèle dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs Chapitre II. La symbolisation d'une vocation « Les sentiments qui s’épurent et qui s’élèvent » : la représentation de la vocation dans les copies Le « poétique » et le « philosophique » Passage de classe : de la rhétorique à la philosophie, un imaginaire poétique des disciplines La « leçon de choses » de Beulier : de l’esprit des réformes à la leçon de style L’écrivain et l’écolière : la correction du « cahier de français » d’une petite bretonne Chapitre III. La copie ou le conflit des modèles Une composition « libre » : « Histoire de Denis Revolle » De Bernardin de Saint-Pierre à Baudelaire : « Les Nuages »,classe de seconde (1886) Chapitre IV. La « belle langue » de l'École Langue « élégante » et imaginaire de la langue littéraire Sur quelques modèles de phrase longue et complexe Du rôle des « patrons » dans la formation du style Du « patron » scolaire au style d’auteur : l’exemple de l’épithète Chapitre V. La « narration française » comme laboratoire du roman : représenter la vie intérieure Rapporter les paroles Les pensées rapportées ou « l’amplification intérieure de l’événement psychologique » De l’oratio obliqua au roman contemporain : le discours indirect libre Effets de point de vue Chapitre VI. L’École au prisme du roman Une microsociologie des professeurs : Jean Santeuil Les représentations de l’École dans La Recherche Chapitre VII. L’inconscient scolaire de Marcel Proust L’École comme mode de pensée Exercices scolaires et « mise à nu » de la pensée Conclusion Annexes Bibliographie Index
La singularité de l’œuvre de Proust ne saurait être un obstacle à la mise au jour de ce qu’elle doit à l’École : c’est aussi par sa formation scolaire qu’un écrivain participe de sa génération et de son époque. Cet ouvrage entend montrer ce que Proust fait de l’École, mais aussi ce que l’École fait à Proust. Alors qu’elle a pu être définie comme le « récit de l’apprentissage d’un homme de lettres », la Recherche évince la « matière » biographique de la formation scolaire. Elle intègre cependant l’École à la description romanesque des logiques sociales, tandis que Jean Santeuil, que Proust entreprend après la fin de ses études, recueille toute la substance imaginaire et affective de son expérience scolaire. Dans une période de bouleversement de l’enseignement du français (1880-1890), ses copies de lycéen, dont on retrace ici la généalogie, donnent à voir combien les exercices de l’amplification et de la dissertation ont nourri sa vocation et favorisé l’émergence de certains traits de son style.
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