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SOMMAIRE
Romain MENINI, Introduction
Luigi-Alberto SANCHI, Guillaume Budé et la littérature grecque : lecture humaniste et usages philologiques
Christine BÉNÉVENT, Défense et illustration de la langue grecque dans L’Institution du prince de Guillaume Budé
Romain MENINI, Du nouveau sur la bibliothèque de Guillaume Budé (à propos de deux aldines annotées)
Jean-Marie FLAMAND, Modestissimus eruditissimus : l’enseignement de Jacques Tusan, dit Toussain, premier lecteur royal de grec en 1530
Claude LA CHARITÉ, Rabelais et l’ionien. À la recherche de la langue originelle d’Hippocrate
Nicolas SOUHAIT, εἰς κελτικῆς γλώσσης Ἀπολογίαν : Dorat et la défense (1549-1550). Autour de quelques poèmes à Du Bellay et Ronsard
Olivier PÉDEFLOUS, Græca munera : Dorat, l’hellénisme et le don des livres
Philippine AZADIAN, Adrien Turnèbe à l’œuvre : typographie et enseignement au service de la philologie
Lorenzo CITRARO, Un cours d’Adrien Turnèbe sur le pseudo-platonicien Axiochos d’après un exemplaire annoté (BnF, RES-R-727)
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- A.-P. Pouey-Mounou, "Mouches et escarmouches, moines, culs et cagots : de quelques jeux de langage rabelaisiens"
- R. Menini, "Rabelais et Aulu Gelle, de l’atelier de Gryphe aux fèves en gousse"
- A Mangili, "Un physetère contre la lecture du monde, ou l’aporie herméneutique démystifiée. Lecture des chapitres XXXIII et XXXIV du Quart Livre"
- D. Di Mauro, "Que doit l’apologie du Pantagruélion au brief recit de Jacques Cartier ?"
- C. La Charité, "Rabelais, lecteur de Bembo d’après l’exemplaire des Opuscula (Lyon, S. Gryphe, 1532) de la bibliothèque universitaire de médecine de Montpellier"
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Platon, que la Renaissance ne manque jamais de qualifier de « divin », est l’auteur le plus souvent cité par Rabelais. Découvert, dans les années 1520, au couvent de Fontenay-le-Comte par un jeune François tout aussi helléniste que franciscain, le philosophe grec n’a jamais cessé de prodiguer sa vénérable « authorité » — le plus souvent en son nom — tout au long de la carrière d’écriture du recréateur de Pantagruel. Comment Rabelais a-t-il lu Platon ? Il faut, pour répondre à cette question, ne pas réduire la figure de l’Antiquité aux seuls « beaulx dialogues », mais prendre en considération cette symphonie platonicienne qu’à la suite de Marsile Ficin, les Humanistes pouvaient entendre. Grâce à une telle entente, toute syncrétique, Rabelais fait résonner dans son œuvre une autorité (néo)platonicienne qu’il ne s’agit plus de percevoir comme une simple « source », mais comme un foisonnant intertexte dont la relecture, directe ou indirecte, est une perpétuelle récriture, qui ne cesse de varier entre 1532 et 1552.