-
Table des matières
Danielle Jacquart, doyen de la section des Sciences historiques et philologiques
Michel Hochmann, doyen de la section des Sciences historiques et philologiques
Direction d’études de Danielle Jacquart « Histoire des sciences au Moyen Âge ». Programme de la conférence 1990-2016
Bibliographie de Danielle Jacquart
Introduction
Nicolas Weill-Parot, Mireille Ausécache, Joël Chandelier, Laurence Moulinier-Brogi, Marilyn Nicoud
I. Science grecque, science arabe et science latine
Unité des savoirs et création terminologique entre arabe, grec, latin et français
Joëlle Ducos
Averroes comes to Montpellier
Michael McVaugh
Comment Averroès a empoisonné Avicenne : histoire d’une légende
Joël Chandelier
II. Nombres, lignes et lumière
Les premiers témoins de l’Arbor Boecii de Jean de Murs : deux contextes distincts pour l’enseignement de l’arithmétique spéculative à Paris au XIVe siècle
Matthieu Husson
Alhacen on Magnification in Convex Spherical Mirrors
A. Mark Smith
Le Timée de Platon-Calcidius et la réapparition de l’optique géométrique en Occident (XIIe-XIIIe siècles)
Colette Dufossé
III. Sphères, astres et influences astrales
Les modèles cosmologiques à huit, neuf et dix sphères célestes concentriques au XIIe siècle
Barbara Obrist
Michel Scot, le théologien
Oleg Voskoboynikov
Naissance et conception : autour de la proposition 51 du Centiloquium attribué à Ptolémée
Jean-Patrice Boudet
Astrology for the Doctor in a Work Addressed to Robert, Earl of Leicester
Charles Burnett
Un extrait de la Compilacions de le science des estoilles
Laurence Moulinier-Brogi
Astrologie et morale à la fin du Moyen Âge : le cas du manuscrit Cgm 5185 de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich
Arthur Hénaff
IV. Médecins et philosophes face aux mondes animé et inanimé
Le mélange et la complexion chez les médecins du XIIe siècle
Irene Caiazzo
Diagrammes visuels de l’Isagoge Iohannitii dans le ms. 322 de Berne
Nicoletta Palmieri
Diagnostic et prise en charge médicale des morts apparentes à la fin du Moyen Âge
Laetitia Loviconi
Jean Fernel (1497 ?-1558) et la science des maladies
Joël Coste
Le projectile, l’aimant et la doctrine de l’impetus dans la physique du XIVe siècle
Nicolas Weill-Parot
L’essor de l’intérêt pour la plante à la fin du Moyen Âge
Ariane Forot
V. Contours et confins de la médecine : poésie, amour, alchimie et cuisine
Sémiologie et poésie : le De pronosticis metrice attribué à Gilles de Corbeil
Mireille Ausécache
Etiche non cristiane in testi del XII e XIII secolo: il caso della lirica cortese
Adolfo Tura
Mélancolie et maladie d’amour au Moyen Âge
Azélina Jaboulet-Vercherre
Le Liber experimentorum attribué au médecin Arnaud de Villeneuve
Antoine Calvet
La cuisine est-elle un art ou une science ? Retour sur un vieux problème
Bruno Laurioux
VI. Médecins, cours et villes
Un médecin d’Afrique du Nord à la cour capétienne
François-Olivier Touati
Innocent III, la médecine et le corps
Agostino Paravicini Bagliani
Un « uomo di poche lettere » ? Benedetto Reguardati, la cour et l’écrit
Marilyn Nicoud
Ad omnes ex æquo. Un médecin au service de la ville d’Arles, François Vallériole (ca 1500-1579 ?)
Marie Madeleine Fontaine
Index des noms
Liste des auteurs
Tabula gratulatoria
De 1990 à 2016, Danielle Jacquart, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, à la section des Sciences historiques et philologiques, a, dans sa conférence, exploré la science et la médecine du Moyen Âge à travers une grande variété de thèmes qui très souvent s’interrogeaient sur la façon dont l’homme, corps et âme, avait été au cœur des préoccupations intellectuelles et pratiques des savants à travers des savoirs mettant en jeu sa place dans la nature et, au-delà, dans le monde. Ce volume d’hommage réunit les contributions d’élèves et d’amis de ce séminaire, donnant un aperçu de la richesse de cet enseignement. Spécialistes de l’histoire des sciences, de la philosophie ou de la littérature médiévales, ces derniers évoquent la transmission de la science grecque et arabe au monde latin, abordent des savoirs scientifiques spécifiques – mathématiques et optique, cosmologie et astrologie –, se penchent sur la théorie médicale et la philosophie naturelle, s’aventurent dans des domaines sollicitant le discours scientifique – cuisine, alchimie, réflexions littéraires –, ou bien cernent le milieu médical dans les cours ou dans les villes.
-
En 1220, alors que la majorité des médecins d’Occident se fondent désormais sur l’examen des urines de leurs patients pour poser un diagnostic et donner un pronostic, un praticien du nom de Guillaume, originaire d’Angleterre et établi à Marseille, publie un écrit au titre provocateur : son traité De urina non visa, « De l’urine non vue », entendait en effet donner à ses homologues les moyens d’émettre un jugement sur l’état d’un malade en se fondant non sur son flacon d’urines, mais sur la configuration du ciel au moment de la consultation. Par ce pavé dans la mare écrit à la demande de condisciples, il entendait livrer un « mémorial » à la postérité, et ses vœux furent apparemment comblés puisque son livre figura entre autres parmi les lectures au programme à la faculté des arts et médecine de Bologne en 1405. Mais ce traité, copié, cité et utilisé sans discontinuer jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà n’a jamais pour autant été édité, de même que les trois autres œuvres dues à Guillaume, qui renvoient elles aussi un reflet de la circulation de nouveaux savoirs autour de la Méditerranée au début du XIIIe siècle, en deçà du monde universitaire. Cet ouvrage propose donc la première édition, accompagnée d’une traduction française, de ce singulier opuscule, et retrace sa fortune en se fondant sur l’histoire de nombreux manuscrits récemment détectés, dont est dressé un inventaire.