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A l’appui d’un document inédit, l’Explication des tableaux et statues exposées dans l’hôtel de Sennecterre, un livret décrivant sur quatre pages cent soixante-et-onze numéros de peintures et quelques sculptures, l’auteur révèle l’un des grands événements artistiques du règne de Louis XIV, jusqu’alors oublié : une somptueuse exposition publique, organisée à Paris durant l’automne 1683. Cette exposition, la première de ce genre qui ait eu lieu en France, dresse un large panorama de la peinture européenne, réunissant tableaux anciens et contemporains. On y trouve les «classiques», Raphaël et les maîtres bolonais, des Carrache à l’Albane, les grands maîtres vénitiens, avec Titien, Tintoret et Véronèse, les Français, de Poussin à Charles Le Brun, sans omettre les peintres du Nord, qu’il s’agisse de Rubens, Van Dyck ou Rembrandt. Au-delà d’une reconstitution minutieuse de cet événement singulier, étayée par une édition critique du livret, Mickaël Szanto situe l’exposition de 1683 dans les débats théoriques qui opposaient alors les Rubénistes aux Poussinistes, les uns partisans de la couleur, les autres ardents défenseurs du dessin. En considérant les enjeux de cette querelle, il montre comment ce Salon, derrière un éclectisme de bon aloi mêlant tableaux français et italiens, flamands et hollandais, cherchait à réaffirmer la suprématie de l’art italien dont la France se voulait être la digne héritière.