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Remède qui « se prend par la bouche, ou qui s'applique par dehors pour la guérison », le médicament occupe une place essentielle dans les soins du corps et de l’esprit avant la biomédecine. Alternativement soutien face aux difficultés quotidiennes et source d’espoir en cas de malaise inquiétant, entre le XIe et la fin du XVIIIe siècle, il est produit et consommé dans des espaces privés et publics, réinvesti sans cesse par des malades comme des soignants. Placé dans cet ouvrage au centre de l’investigation historique, le médicament révèle des appropriations culturelles et des réalités sociales complexes. Ce livre propose une série d’études qui interrogent à la fois les sources d’autorité et les modalités de justification qui permettent de redéfinir sans cesse ce qu’est un médicament reconnu dans une communauté, de retrouver la rationalité de produits apparemment fantastiques, d’interroger les liens entre culture savante et culture orale, de reconsidérer la réception faite à des nouveautés et de reconstituer les lieux de son élaboration, son économie, son appropriation en fonction du genre et sa place centrale dans l’histoire des métiers de la santé.