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Si la recherche sur Luther a consacré plusieurs études d’ampleur à la question des héritages médiévaux du Réformateur, il n’en va pas de même pour la recherche sur Philippe Melanchthon. Pourtant, les Loci communes fourmillent, dès la première édition publiée en 1521, de références variées aux « docteurs scolastiques », avec des focalisations parfois différentes de celles de Luther à la même date. L’idée que Melanchthon se fait de la théologie médiévale est-elle pour autant originale ? L’apparente radicalité de son rejet de la « scolastique », dans les écrits des années 1520, ne dissimule-t-elle pas, en réalité, d’importantes influences souterraines ? Et quelles sont les sources médiévales privilégiées de l’humaniste ? Cette étude tente de répondre à ces questions en interrogeant, en particulier à partir du concept d’imputation, les liens de Melanchthon avec la tradition scotiste et occamiste, autour des doctrines de la justification et du péché originel, de 1520 à 1535 environ.