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TABLE DES MATIÈRES
NOTE ÉDITORIALE
INTRODUCTION
Enjeu national : essai de définition
PREMIÈRE PARTIE
Fleurs de poesie françoyse. De l’ailleurs à la France, de la cour à la ville
Introduction de la première partie
Chapitre premier. UN RECUEIL DOUBLE ET BINATIONAL
Des fleurs italo-françaises
La terza rima : de Lemaire de Belges aux Fleurs de Poesie Françoyse
« Débander l’arc ne guérit point la plaie » : odyssée d’un vers
Le patrimoine français sur l’étal de Galliot Du Pré
« Bons maistres modernes » ou « anciens bons autheurs » ?
Un Prologue « archaïque »
« Archipoëte françoys » : la piste impériale
Fleurs fraîches ou fleurs fanées ?
Chapitre II. RECUEIL AULIQUE ET ROYAL
Sodalitium métis, naturalisé et théâtralisé
Disciple de l’archipoète, coryphée du recueil
Marot, « archipoète » et « prince des poètes françoys »
François Ier, « le plus noble et plus perfaict des vrays amans »
Une écriture royale
Un parfait amant, pas si parfait
Marguerite de Navarre, Minerve et « pedisseque de Pallas »
Causes et effets d’une mascarade hiérarchisée
Mellin de Saint-Gelais et Claude Chappuys en retrait
Les périphrases et leur public
Chapitre III. DE LA COUR VERS LA VILLE
Les « fleurs de poesie françoyse », une vitrine royale
Familiarité et cohésion sociale
« Par vertu donc la noblesse est acquise » : noblesse, vertu, amour, socles de la nation
Réception multiple : un travail d’équilibriste
La querelle des dames des villes dans les Fleurs
Antécédents
Réactivations
Conclusion de la première partie. Un recueil entre deux mondes
DEUXIÈME PARTIE
Blasons anatomiques. Corps social, régional et national
Introduction de la deuxième partie
Chapitre IV. JOUTE INTER ET INTRA-NATIONALE
Un concours ?
L’Italie francisée
Des blasons anatomiques et français
Survivances féodales et héraldique française
Portrait du blasonneur en héraut d’armes
La féodalité dans tous ses états
Chapitre V. GÉOGRAPHIE DES SOCIABILITÉS, DE MAROT AUX JEUX FLORAUX
Impulsion marotique
Cartographie problématique
Configurations in absentia autour de 1536
Les interventions postérieures
Infléchissement méridional du blason : Jean Rus et les Jeux floraux
Chapitre VI. BLASONNEURS, (PSEUDO)QUERELLEURS ?
La Hueterie et Sagon, alliés de fortune
Jean de Vauzelles : badinages d’un homme d’église
Gilles Corrozet et ses Blasons domestiques
Corrozet, bourgeois de Paris
Les « Blasons domestiques » et la hiérarchie sociale
Ambiguïtés face aux blasons anatomiques
Jean Visagier et Jean Le Blond : escarmouches discrètes
Eustorg de Beaulieu, détracteur converti
Beaulieu, martyr ou faussaire ?
Blasonner par monts et par vaux
Blasonner en roi : François Ier et le « blason du corps »
Conclusion de la deuxième partie
TROISIÈME PARTIE
La querelle Marot-Sagon. À chacun sa nation
Introduction de la troisième partie
Chapitre VII. UNE FRANCE POLYSÉMIQUE ET POLÉMIQUE
La France des sagontins
Religion et hérésie : « Fiae catholicae parricida »
Les institutions royales, piliers du pouvoir national ?
Avilissements de Marot : hiérarchie sociale et langage
Le « valet du valet des valetz »
Jargon de cagnard marotique
Une langue babélienne
Sagon, secrétaire et vrai « François »
La France des marotins
Retournement des accusations sagontines : trahisons nationales
Contre-avilissements des sagontins
Sagon et La Hueterie, secrétaires-protonotaires bouffons
Jeux de mains, jeux de vilains
s« Sur le throne d’eloquence françoyse »
Nouveauté : de l’avorton au glouton
Figure de l’inventeur : rhétoriqueur, rhétoricien, rimeur, orateur ou poète ?
Le français, fer de lance marotique
Le roi embrigadé
Vernacule contre vernaculaire
Chapitre VIII. TOPOGRAPHIES DE LA FRANCE : POÈTES « AOC »
Sagon de Rouen
Sagon, cousin germain du valet gascon
Défense et illustration de « la foy de la gent sagontine »
Marot de Cahors
Jean Marot, chassé de Caen
Généalogie de Frippelippes : viles origines marotiques
Cahors, version sagontine
Cahors, version marotine
Clément Marot, fils de plusieurs pères et père de plusieurs fils
La Neustrie sagontine : le Nord-Ouest de la France
Le nombre avant tout ?
Géographie et historiographie : les Rhétoriqueurs, morts ou vifs, au service de la ligue
Sociabilité mancelle
Ambivalence d’Angers : cas Germain Colin-Bucher
Rouen et les puys : porte-drapeaux des sagontins
La Normandie maculée : latin écorché, français huilé
Dissension normande : la « trahison » des Conards de Rouen
De Paris à l’Italie
« Paris sans per »
Deux soeurs « savoysiennes » ou parisiennes ?
Italie fragmentée : Marot, « bon Lombard mauvais Français »
Conclusion de la troisième partie
QUATRIÈME PARTIE
Querelle des amies. La nation en creux ?
Introduction de la quatrième partie
Chapitre IX. MISE AU POINT ET COUP D’ENVOI
« Querelle des femmes » : la querelle-mère
Bertrand de La Borderie, bailleur de l’échange
Turbulences dans la hiérarchie sociale : luxe, liberté et volupté
Liberté, libéralité et « franc vouloir »
« Énigme » : l’esteuf et la joute
Chapitre X. RECHAS ET REBONDS
La contr’amye : réponse de Fontaine
« Fille de marchand » : pour une éthique de la pauvreté
Le coup d’essai de Paul Angier
Avocat de l’Amie et ma®tre d’éloquence
Hiérarchie sociale
Angier dans les traces de Sagon: France et Normandie
À la recherche des soutiens (bientôt perdus)
Du Coup d’essay à L’experience, résonance normande
Angier, disciple du « Poëtastre et zoïle Sagon »
Désertion et « avilissement taisible »
Almanque Papillon « rouennisé »
Prérogative royale et société pyramidale
Conclusion de la quatrième partie
CONCLUSION. Finir, non finir
BIBLIOGRAPHIE
Littérature primaire
Éditions anciennes
Éditions modernes
Littérature secondaire
INDEX NOMINUM
Le règne de François Ier, poète et musagète, marque une étape cruciale dans la constitution de la nation française. Autour de lui, se déploie une vive sociabilité qui agit comme véritable moteur de la création, dont témoigne une prolifération de concours et de querelles poétiques. L’hypothèse qui fonde le centre de cette enquête est que ces joutes, tantôt ludiques, tantôt virulentes, s’inscrivent au cœur de la définition de la nation et qu’elles contribuent à en dessiner les contours. L’enjeu national permet d’explorer la façon dont les acteurs du livre, de l’auteur au libraire, négocient les différentes composantes de cette France inchoative – roi, institutions, langues, religion, géographie, origines, hiérarchie sociale – pour en imposer leurs propres définitions. L’articulation des trajectoires individuelles et collectives révèle de complexes stratégies socio-poétiques qui font émerger des valeurs nationales (telles que la grâce, la fidélité, l’unité ou la liberté) dans cette France en pleine mutation.