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Bien que La Fontaine ait placé ses Contes dans la lignée du Décaméron, des Cent Nouvelles Nouvelles ou de l’Heptaméron, on connaît mal la transmission de ces modèles prestigieux jusqu’au poète, par le biais de compilations anonymes, tout comme l’influence, sous-estimée, de cette production récréative européenne sur l’autre versant de l’œuvre de l’écrivain : celui des Fables. Il était donc nécessaire de confronter celles-ci et ceux-là, abordés de manière solidaire, à un corpus d’une centaine de recueils de narrations brèves à visée divertissante (XVe-XVIIe siècle), pour cerner ce que les Fables et les Contes leur doivent précisément. La relation entretenue par La Fontaine avec ce patrimoine pluriséculaire, associée à une Renaissance gaillarde, permet de saisir les rapports ambivalents de l’âge classique avec un passé perçu comme plus rieur. Sont ainsi posés les fondements d’une esthétique de l’influence, articulant recherches génétiques, analyses littéraires et histoire des représentations.