Littérature
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Pierre-Jean DUFIEF, Présentation
I. Le Philosophe figure littéraire
Christine FERLAMPIN-ACHER, Aristote au Moyen Âge, un personnage littéraire (XIIe-XVe siècles)
Pierre CAMPION, La vie de Descartes (1691). Notes sur quelques aspects de "l'effet Baillet"
Sabine CHAOUCHE, "Nous philosopherons tout notre soûl". La philosophie au service de la comédie chez Jean-François Regnard
Audrey MIRLO, Le coeur à l'ouvrage : philosophes diligents dans le récit de Fénelon à Voltaire
Sébastien ROLDAN, Le Petit Chose au pays des philosophes : lectures croisés d'Alphonse Daudet et de Félix Ravaisson
Jean-Charles AMBROISE, Louis Guilloux entre Palante et Cripure
II. Les Philosophes et la pensée des écrivains
Jookyoung SOHN, La figure de Platon dans les Amours de Ronsard : autour du thème du vide
Viviane MELLINGHOFF-BOURGERIE, Soleil et Amour divin. François de Sales lecteur de Marsile Ficin.
Paul PELCKMANS, Ernest Renan et l'Evangile éternel de Marc-Aurèle
Pauline BRULEY, De la situation faite au mot par Péguy philosophe
Serge DURET, Romain Rolland et la figure d'Empédocle
Marie-Josette LE HANS, Simone Weil et Joë Bousquet : correspondance
Dandan JIANG, La posture "pensante" de Jaccottet : réflexion critique sur "le berger de l'être"
Carole AUROY, Vers "'cela' qui déborde tout concept". L'exercice de la pensée symbolique dans Tobie des marais de Sylvie Germain
III. Les Philosophes et l'histoire littéraire
Richard CRESCENZO, Le Lysis de Des Périers à Vigenère : enjex linguistiques, religieux, politiques
José Manuel LOSADA-GOYA, Littérature et philosophie. Le règne de Descartes
Catherine THOMAS-RIPAULT, Du révolutionnaire à l'homme galant : la figure du philosophe des Lumières dans les oeuvres littéraires au XIXe siècle
Sébastien BAUDOIN, De la philosophie en Amérique : Chateaubriand, Tocqueville et Thoreau à l'épreuve du wilderness
Constantin MAKRIS, Une rencontre tardive, mais inéluctable : Fourier et le surréalisme
Philippe ZARD, L'arbre et le philosophe. Du platane de Barrès au marronnier de Sartre
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Table des matières
En prenant cette année comme thème d'études "la littérature française et les philosophes", les Travaux de littérature poursuivent leur réflexion sur l'histoire des représentations et sur le dialogue de la littérature et des disciplines soeurs. Littérature et philosophie se sont constamment influencées, et cet ouvrage entend étudier à la fois la figure du philosophe dans la littérature française et la trace d'une philosophie dans une oeuvre littéraire, la marque d'un philosophe sur un écrivain, la relation d'un écrivain et d'un philosophe. Les écrivains font du philosophe un héros ou un comparse de leurs oeuvres de fiction. Le roman de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle voit se multiplier les figures de professeurs de philosophie, échos souvent assez directs de souvenirs scolaires. Le personnage du philosophe n'investit pas seulement le roman ; on le retrouve aussi dans la poésie et les pièces de théâtre. N'existe-t-il d'ailleurs pas, au fond, un lien entre la philosophie et le théâtre, qui permet par les jeux du dialogue, de disputer, d'opposer des conceptions diverses de la vie, des philosophies différentes ? Les poètes, chassés de la cité par le philosophe, l'ont pourtant évoqué dans leurs poèmes. L'inspiration du philosophe dans l'oeuvre littéraire appelle de nécessaires aménagements, des adaptations. La littérature ne saurait développer une pensée systématique dans des romans ou des pièces de théâtre par essence polyphoniques. L'écrivain serait alors plus proche de l'essayiste qui montre une pensée en train de se construire, dans ses hésitations et ses tâtonnements que du métaphysicien traditionnel ; proche du réel, l'écrivain développe volontiers une philosophie modeste du quotidien. Ecrivains et philosophes sont des hommes de l'écriture et de la parole, mais la question de la langue les oppose bien souvent. Du côté du philosophe, la précision, le goût des concepts, signes du primat de la raison ; du côté de l'écrivain, des images, des ornements, des symboles, qui marquent la place de l'imaginaire dans la fiction. L'écrivain accède par le symbole à des domaines fermés à la raison et interdits au pur philosophe et il exprime des expériences privilégiées qui lui ont permis d'accéder à la transcendance. Le dialogue fructueux de l'écrivain et du philosophe ne saurait se réduire à l'ostracisme initial mais nullement fondateur du poète par le philosophe ; il doit être envisagé dans la durée d'une histoire littéraire qu'il éclaire.
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