Littérature
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Ce livre se présente comme la suite et le prolongement de La Machine à rire (Droz, 1984), qui avait déterminé la farce médiévale comme genre, en établis-sant les règles syntaxiques permanentes qui régissent la composition des œuvres de ce répertoire. Molière et la farce reconsidère aujourd’hui la production de l’auteur des Fourberies, en distinguant les farces et les comédies à partir des lois propres qui les fondent. Jusqu’ici, la seule référence était celle d’une « qualité littéraire », aussi incertaine que subjective, prêtée à la « grande comédie », tandis qu’une écriture dramatique plus fruste, porteuse de gros effets, eût été le propre du répertoire farcesque. A rebours, ce livre dégage un certain nombre de critères objectifs qui permettent de définir la farce molié-resque comme un système dramatique original et fécond. Le génie créateur de Molière renouvelle, dès ses premières œuvres, la tradition française, à laquelle il insuffle le rythme de la Commedia dell’arte, découvert à l’école des Italiens. Une fois éprouvé le succès de cette union, Molière, conscient d’être devenu, à son tour, maître dans son art, va exploiter toutes les possibilités de la machine à rire hérit©e de Moyen Age, ouvrant ainsi au genre de la farce, à chaque nouvel essai, un espace inexploré. Bien loin de révéler une œuvre «machinée», réduite à l’application d’un système, cet ouvrage délivre, au contraire, à l’œuvre farcesque d Molière, sa dimension de liberté, en révélant un visage, demeuré jusqu’ici dans l’ombre, de l’auteur du Misanthrope.
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