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Depuis l’Antiquité, les hommes ont interprété la numération des années de leur vie, tel l’empereur Auguste, autre manière de retenir le temps qui fuit. Des théories médicales ont ainsi avancé que la matière se renouvelait toutes les sept ou neuf années. Le produit de ces deux chiffres (l’un dévolu au corps, l’autre à l’esprit) donne soixante-trois, et la soixante-troisième année de la vie humaine, grande climactérique, était regardée comme très critique. C’est sous le signe du nombre et du temps que Max Engammare fait l’histoire de l’intérêt inquiet pour cette année qui reprend vigueur à la Renaissance, avec Pétrarque, mais surtout avec Marsile Ficin. On croisera la plupart des grands noms du temps, dont des théologiens, à l’instar de Philipp Melanchthon, le bras droit de Luther, et de Théodore de Bèze, celui de Calvin, mais aussi de Rabelais, celui qui a introduit le mot en français. La question du soixante-troisième roi de France, Henri III ou Henri IV, sera également posée par des Ligueurs qui ne savaient pas en 1587 ou 1588 que les deux mourraient assassinés, et l’on jouera même au jeu de l’oie. Il s’agit de comprendre l’arithmétique de ces peurs antiques réactualisées dès la fin du XVe siècle et qui n’ont pas complètement disparu aujourd’hui, preuve en est Sigmund Freud ou la soi-disant malédiction des 27 répertoriant tous les artistes célèbres morts à l’âge de vingt-sept ans (trois fois neuf).
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De l'œuvre de Lycophron, l'un des sept poètes de la "Pléiade alexandrine", seul l'Alexandra, poème tragique, nous est parvenu intégralement. Conçu comme un discours énigmatique rapportant une prophétie de Cassandre, le poème déroule un tissu d'énigmes qui, au cours des siècles, a fasciné des lecteurs comme Virgile, Stace, Eustathe, cependant qu’il s’attirait la critique de certains autres comme Lucien de Samosate ou Clément d’Alexandrie. L'obscurité de ce discours prophétique, tantôt glorifié, tantôt honni, a valu au poète le qualificatif de "Mallarmé de l'antiquité".
Le présent volume offre au lecteur le résultat de plusieurs années de recherche et réunit un ensemble de réflexions menées sur l'oeuvre de Lycophron. Il donne ainsi des clefs pour la compréhension de ce texte complexe, mais également pour en apprécier la poésie.
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A l’issue d’un XIXe siècle épris de science, une nuée d’«amis de l’enfance» s’unissent pour construire un nouveau champ de savoir dédié à l’éducation. Nombre d’Etats occidentaux le dotent des emblèmes classiques d’un champ disciplinaire : chaires, laboratoires, facultés, revues. Dans ce sillage, Genève – au cœur de cet ouvrage – se révèle un véritable creuset des sciences de l’éducation : pédagogues, philosophes, psychologues, médecins, biologistes, mais aussi syndicalistes, politiciens, mécènes, y édifient, en 1912, le «premier temple tout entier voué à la connaissance de l’enfant»: l’Institut Rousseau/Ecole des sciences de l’éducation.
Sous l’égide des illustres Baudouin, Bovet, Claparède, Descoeudres, Dottrens, Ferrière, l’Institut se profile comme capitale de l’Education nouvelle. Après les «années folles de la pédagogie», il s’académise avec Piaget, qui y trouve les ressources pour renouveler la psychologie de l’enfant, reconfigurant ainsi l’«Ecole de Genève».
Par-delà son destin particulier, Genève exemplifie une dynamique plus ample: ce livre permet ainsi d’analyser les tensions qui affectent nombre de sciences, aux prises avec des pressions sociales, professionnelles, politiques et économiques, dans un contexte où les frontières entre disciplines évoluent sans cesse, contribuant à donner naissance à de nouveaux champs de savoir.
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La « scalarité », ou la référence à une échelle de valeurs, est un concept abstrait, qui peut être exprimé de diverses façons dans le langage humain, par exemple à travers le contenu lexical de prédicats gradables, avec des adverbiaux de degré, plus implicitement avec des pronoms indéfinis, métaphoriquement à l’aide de prépositions et d’adverbes aspectuels ou spatiaux...
Sémantiquement, le concept de scalarité se trouve associé à des notions comme l’addition, la quantification, la télicité, la gradation, l’intensité et la comparaison. La question qui se pose est de savoir si la scalarité peut être posée comme sous-jacente à ces phénomènes et si, dans le cas d’une réponse positive, elle permettrait d’unifier le traitement de structures à première vue très divergentes.
En présentant un état des recherches en cours, cet ouvrage a pour objectif d’apporter des éléments de réponse à cette question. Différentes approches scientifiques sont prises en considération : études typologiques ainsi que descriptions ponctuelles qui portent sur le français, l’anglais, l’italien, le latin, le russe, le coréen, l’espagnol et le yoruba, allant de la morphologie à la pragmatique, en passant par des études lexicales, syntaxiques ou discursives, et proposant des explications tant synchroniques que diachroniques.
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Les réseaux de communication globalisent le monde contemporain. Internet est un réseau de l’esprit. Cette composante culturelle de notre modernité s’enracine certainement dans les Réseaux de l’esprit qui sous l’Ancien Régime unissent les académies, les hommes de lettres, les sociétés littéraires et les savants. Institutions, imprimés, pratiques culturelles : la sociabilité de l’esprit dessine le champ problématique et comparatiste qu’explorent les Actes du Colloque international de Coppet, réunis par Michel Porret et Wladimir Berelowitch et signés par seize spécialistes de l’histoire intellectuelle, littéraire et socio-culturelle.
Entre commerce épistolaire, circulation des imprimés, politique éditoriale, journalisme, voyages et fréquentation des universités, des bibliothèques, des cercles lettrés ou des cabinets de lecture, les réseaux de l’esprit tirent force et légitimité des mailles intellectuelles tissées à travers l’Europe des érudits, des diplomates, des savants, des philosophes, des intellectuels, des littérateurs et des francs-maçons. Les réseaux de l’esprit sont mondains ou discrets. Leur histoire reste celle d’une modernité culturelle et d’un idéal égalitaire. Au temps des Lumières, la fraternité intellectuelle anime - parfois de manière utopique - la République des Lettres comme tribunal de l’opinion éclairée.
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Mario Roques aurait dit un jour à Jean Rychner: “il n’y a pas les fabliaux, il y a des fabliaux”, De la même manière, on serait tenté de dire qu’il n’y a pas le rêve au Moyen Age, mais uniquement des rêves dans la littérature médiévale. Des rêves ou, plus exactement encore, des récits de rêves.
C’est effectivement la variété des visions oniriques dans la littérature du Moyen Age qui est à l’origine de cette étude. Du Xe au XVe siècle, du latin au catalan, en passant par le moyen haut-allemand et bien sûr l’ancien français, les contributions réunies par Alain Corbellari et Jean-Yves Tilliette explorent moins une introuvable norme de l’imaginaire onirique du Moyen Age que le dynamisme d’une pulsion narrative faisant de chaque récit de rêve une aventure du sens et de la raison aux prises avec ce que l’on n’appelait pas encore le “refoulé”. Loin d’être toujours un message de l’autre monde, le rêve consigne, dans la littérature du Moyen Age, une réflexion sur le pouvoir et l’ambiguïté de l’art narratif. En dépit de sa prestigieuse filiation avec la prophétie, il n’échappe que rarement aux dangers du double sens et de l’illusion. Face à des manifestations aussi contrastées de l’imaginaire, l’on se prend à songer moins à une “modernité” problématique du rêve médiéval qu’au fondamental archaïsme des mécanismes remis en lumière par Freud.
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Aggravant aujourd'hui la répression dans les Etats occidentaux au nom de la tolérance zéro et de la défense sociale, la récidive est mal connue sur le plan historique. Entre doctrine pénale et pratique judiciaire du Moyen Age à l'époque contemporaine, chacun des chapitres que renferme ce livre interroge les qualifications de la « récidive » et du « récidiviste », ainsi que les pratiques judiciaires qui en résultent. Si la récidive constitue la hantise sécuritaire du droit pénal contemporain, l'originalité de Récidive et récidiviste du Moyen Age au XXe siècle réside dans la réponse complexe qu'il offre à la problématique de l'échec correctif des institutions pénales. Au-delà du problème judiciaire (« comment qualifier la récidive ? »), l'ouvrage montre que la récidive et les récidivistes illustrent les thèmes actuels de l'historiographie de la justice et du droit de punir dans sa pratique d'hier et d'aujourd'hui. Identification des « criminels d'habitude » selon les « progrès » de l'anthropologie criminelle, traitement judiciaire des délinquants « endurcis dans le crime » selon les normes juridiques, morales sexuelles ou sociales, causalité proche ou lointaine de la récidive, milieu familial, social, politique ou institutionnel favorable à l'endurcissement criminel : dans une perspective comparative d'histoire de la répression pénale en Europe, les objets examinés donnent à lire une page complexe d'histoire de la sensibilité sociale et des seuils de tolérance pénale face à l'homo criminalis.
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Koryphaioi andri.: «Pour un homme des cimes». Sous ce titre, soixante-quatre études sont réunies à l’occasion du soixante-cinquième anniversaire d’André Hurst, professeur de grec à l’Université de Genève de 1983 à 2003. Le dédicataire est en effet un habitué des sommets, ceux de la littérature grecque à laquelle il a voué l’essentiel de ses recherches, mais aussi ceux de la montagne qui lui est chère et, enfin, ceux de l’Université de Genève, dont il est recteur depuis 2003. Des amis, des collègues, des élèves, partageant un intérêt commun pour l’antiquité, attestent de son rayonnement par la diversité des horizons dont ils proviennent et par la variété de leurs approches. Les contributions, regroupées en cinq chapitres – «La poésie et ses échos» (28 articles), «Religions» (8 articles), «Les idées, les mots et leur histoire» (15 articles), « Autres histoires et realia» (11 articles), « Renaissance» (2 articles) –, offrent au lecteur des analyses et des synthèses originales, des commentaires, des publications d’inédits.
Antje Kolde, Alessandra Lukinovich et André-Louis Rey, éditeurs du volume, enseignent la langue et la littérature grecques à la Faculté des lettres de l’Université de Genève.
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Pour fixer la trace interroge des écrits qui, au XIXe siècle, partagent un objet commun, non-littéraire, la photographie. Cette dernière inaugure un type de représentation, apparemment opposé à celui que propose la littérature. Des textes d’écrivains, d’historiens, de critiques, contribuent directement ou indirectement, à questionner cette rencontre problématique. Autour de Maxime Du Camp et de son Egypte, Nubie, Palestine et Syrie – le premier livre français illustré de photographies, se constitue un champ intellectuel qui mérite d’être cerné. Creuset d’une réflexion « littéraire » sur la photographie, il impose un éclairage nouveau sur des œuvres littéraires connues. La situation de Maxime Du Camp dans le monde lit©raire et éditorial, ses prises de position théoriques sur les arts et la littérature, permettent de comprendre la place de la photographie dans l’histoire culturelle du XIXe siècle.
De la confrontation de grands textes de fiction, de récits de voages, de travaux d’histoire, de commentaires d’épreuves photographiques se dégage une sensibilité commune, de l’ordre d’un modèle culturel, que la photographie structure de manière spécifique. Un motif traverse ce corpus de textes émanant pourtant de sources diverses : celui du « faire-vivre ». Il définit la spécificité ontologique de la photographie, tout en posant une question fondamentale à l’écriture de type historique et fictionnel. Il est au cœur de l’écriture du voyage. Autour de lui se cristallise la tension entre réel et imaginaire d’une part, entre photographie et texte descriptif d’autre part, dont il s’agit de définir les termes dans l’épistémologie du siècle des Lumières et d’étudier les variations jusque dans le discours de la critique littéraire de la fin du XIXe siècle. Le « faire-vivre » régit aussi stylistiquement un genre que la photographie renouvelle : l’ekphrasis, ou les moyens que s’offre un texte pour restituer par la parole les qualités de présence et d’attestation propres à la photographie.
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Est-elle bonne ? Est-elle mauvaise ? Aveugle et sourde, ou simplement indifférente ? Arc-boutée sur la manivelle qui actionne la roue des destinée humaines, Fortune fait et défait les rois et les royaumes. Des expressions comme " fortune de mer " ou " à la fortune du pot " font retentir l’écho assourdi de son pouvoir capricieux. De l’Antiquité à la Renaissance, l’art et la philosophie n’ont cessé d’interroger cette puissance, divinité ou allégorie, et de la remodeler aussi, au gré des positions idéologiques et des enjeux esthétiques.
Les études rassemblées par Yasmina Foehr-Janssens et Emmanuelle Métry sont le fruit du dialogue interdisciplinaire qu’engagèrent à Genève un groupe de littéraires, linguistes, historiens, historiens de l’art, théologiens et de philosophes afin de scruter les mille et un visages de Fortune.
Quels rapports Fortune entretient-elle avec ses cousins Chance, Hasard ou Destin et quel rôle peut-elle jouer dans un monde réglé par les décrets immuables de la providence divine ; d’où vient l’image de la célèbre roue, dont les loteries renvoient encore le reflet bariolé ; quelles inflexions originales la poésie et les beaux-arts imposent-ils au traitement d’une thématique d’origine savante ? Telles sont quelques-unes des questions que ce volume pose et qu’il entend résoudre.
Sommaire: Y. Foehr-Janssens et Emmanuelle Métry, "Introduction : “Ensi Fortune se desguise”"; N. Hecquet-Noti, "Fortuna dans le monde latin : chance ou hasard ?"; E. Norelli, "Les avatars de Fortune dans les Actes apocryphes des Apôtres : Une comparaison avec les Métamorphoses d’Apulée"; E. Métry, "Fortuna et Philosophia : une alliance inattendue. Quelques remarques sur le rôle de la Fortune dans la Consolation de Philosophie de Boèce"; A.-L. Rey, "Tychè et Pronoia : notes sur l’emploi de Fortune et Providence dans l’historiographie byzantine ancienne"; J.-Y. Tilliette, "Eclipse de la Fortune dans le haut moyen âge ?"; J. Wirth, "L’iconographie médiévale de la roue de Fortune"; Y. Foehr-Janssens , "La maison de Fortune dans l’Anticlaudianus d’Alain de Lille"; Ch. Lucken, "Les Muses de Fortune. Boèce, le Roman de la Rose et Charles d’Orléans"; J.-C. Mühlethaler, "Quand Fortune, ce sont les hommes. Aspects de la démythification de la déesse, d’Adam de la Halle à Alain Chartier"; J. Lecointe, "Figures de la Fortune et théorie du récit à la Renaissance". études portant sur des poèmes particuliers: A. Carlini, "Gli studi critici sul Pastore dopo la pubblicazione di PBOD 38 e la presenza delle Visioni di Erma nei testi poetici del Codex Visionum"; Th. Gelzer, "Zur Frage des Verfassers der Visio Dorothei Pieter W. van der Horst and Martien F.G.Parmentier A New Early Christian Poem on the Sacrifice of Isaac"; A.-L. Rey, "Le traitement du matériau homérique dans l’Adresse aux Justes"; A. Hurst, "En d’autres termes... Les Paroles d’Abel entre récriture et paraphrase"; E. Norelli, "Quelques conjectures sur le Poème au titre mutilé".
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L’énigme des " Papyrus Bodmer " est-elle résolue ? On sait que cette prestigieuse collection, acquise par Martin Bodmer en 1952 au Caire, contient l’essentiel de ce qui fut, dans l’Antiquité, une bibliothèque ; faite de textes écrits en grec et en copte, elle comporte notamment le célèbre Codex de Ménandre et le Codex des Visions. Mais qui l’a constituée ? Et pourquoi ?
Le Codex des Visions apporte des éléments de réponse. Copié au tournant des IVe et Ve siècles de notre ère, ce livre réunit des textes grecs : les trois premières visions du Pasteur d’Hermas, un texte que l’on connaissait par ailleurs et qui fut en son temps considéré à l’égal des Evangiles, mais aussi, et surtout, des poèmes qui étaient demeurés inconnus. L’examen du Codex jette un jour nouveau sur les hommes qui ont rassemblé la bibliothèque, sur le type de christianisme qu’ils pratiquaient, sur leur culture, leurs craintes et leurs espoirs.
Le Codex des Visions, dont les inédits ont été publiés par des hellénistes genevois, a provoqué un vif intérêt dans la communauté savante, pour son apport historique, théologique et littéraire : voici les contributions qu’il a suscitées au " Colloque Charles Bally " organisé à Genève, avec une large participation internationale, au lendemain de la parution des derniers inédits.
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Jasna ADLER,
Wagih AZZAM,
Jacques BERCHTOLD,
Marie BORNAND,
Anke BOSSE,
Marta CARAION,
Danielle CHAPERON,
Alain CORBELLARI,
Alexandre DAUGE-ROTH,
Jérôme DAVID,
Françoise DUBOR,
Yasmina FOEHR-JANSSENS,
Adrien GÜR,
Dominique KUNZ,
Brooks LA CHANCE,
Christopher LUCKEN,
Pierre MONNOYEUR,
Philippe MORET,
Loris PETRIS,
Michael RINN,
Patrick SUTER,
René WETZEL,
Dagmar WIESER
De quelle manière la référence historique, aussi bien l'histoire que l'historiographie, intervient-elle dans vos recherches et dans vos enseignements ? Telle était la question adressée aux jeunes chercheurs de la "relève" universitaire suisse dans le domaine des études littéraires réunis en colloque à Genève les 6 et 7 juin 1997. Témoignant de la fécondité de cette question dans leurs travaux actuels, leurs interventions présentent, malgré leur diversité, de nombreux points de convergence. Sur le plan théorique comme sur le plan critique, le "retour" de l'histoire dans la littérature s'accompagne cependant d'une réévaluation des relations entre les deux disciplines, de sorte que les travaux d'"histoire littéraire" et d'"histoire de la littérature", aujourd'hui, se démarquent des projets positivistes du siècle passé et intègrent, en particulier, les enseignements de l'analyse formelle des œuvres.
Articles de Alain Corbellari, Yasmina Foehr-Janssens, Wagih Azzam, Christopher Lucken, Alexandre Dauge-Roth, Michael Rinn, Marie Bornand, Dominique Kunz, Adrien Gür, René Wetzel, Jacques Berchtold, Pierre Monnoyeur, Loris Petris, Dagmar Wieser, Philippe Moret, Jérôme David, Brooks La Chance, Anke Bosse, Françoise Dubor, Jasna Adler, Patrick Suter, Danielle Chaperon et Marta Caraion.
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Quel orgueil pousse donc l’écrivain à bâtir avec des mots sa propre demeure ? Tel un palais de rêve construit lettre après lettre, surgi d’un monde aboli dans son propre Néant pour être recréé au fil des pages. Musicalement. “ Tout, au monde, existe pour aboutir à un livre ” (Mallarmé). Un livre, sinon rien. Un lieu pour l’esprit. Comme une nouvelle tour de Babel. “ Oui, que la Littérature existe et, si l’on veut, seule, à l’exception de tout ”. L’orgueil de la littérature. C’est sous ce titre que la Faculté des Lettres de l’Université de Genève organisa une journée en l’honneur de Roger Dragonetti, Professeur de littérature médiévale française, spécialiste de Dante et de Mallarmé.