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Le cinquième tome des Mémoires-Journaux du règne de Henri IV couvre les années 1604 à 1606, riches en événements qui menacent la stabilité du royaume (tentative d’assassinat du roi, affaire Lhote, retour des jésuites). Sur la scène internationale, le complot des Poudres en Angleterre, le conflit entre Venise et la papauté et les ingérences espagnoles dans le royaume accentuent encore le sentiment d’insécurité générale. Parallèlement à ces dangers, L’Estoile enregistre aussi le décès d’amis et de proches et consigne avec un soin tout particulier les calamités qui affligent les contemporains (crimes, monstres, dérèglements météorologiques…). Mais sous l’influence de la lecture de Montaigne, le Journal se constitue peu à peu en lieu de recentrement sur les activités quotidiennes du diariste, lecteur et collectionneur (livres, médailles, estampes, monnaies), dont les achats, prêts et échanges, renseignent sur sa méthode de travail et l’organisation de sa bibliothèque.
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Le quatrième tome des Mémoires-Journaux du règne de Henri IV tenus par Pierre de L’Estoile relate de bonnes nouvelles ! En 1598, la paix avec l’Espagne et la signature discrète de l’édit réglant la coexistence entre huguenots et catholiques, en 1601, la paix avec la Savoie, le mariage de Henri IV, bientôt suivi de la naissance d’un Dauphin : une paix qu’on n’avait pas vue depuis 1562, une naissance qu’on n’avait pas vue depuis 1548, signes d’une rénovation des forces nationales par la pratique et par le symbole. La politique extérieure s’estompe, exceptées la conspiration d’Essex ou la mort d’Elizabeth, laissant place aux mécontentements dispersés, des tentatives de régicides aux rivalités dans la faveur du roi, qui n’empêchent pas la vie du royaume de se dérouler selon les catégories d’une rubrique mondaine : amours, mariages, naissances. L’écriture du Journal peut enfin jouer de la variété : morts subites, événements étranges ou prodiges retiennent l’attention, avec quelque mélancolie mêlée d’ironie.
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Ce sont de longs mois d’enfermement et de résistance de la capitale parisienne que Pierre de L’Estoile raconte dans ce volume. Entre 1592 et 1594, une fièvre obsidionale s’empare des ligueurs qui font régner un climat de terreur dans Paris. Les prédicateurs parisiens s’en prennent au roi Henri IV, mais aussi aux catholiques discrètement favorables à sa conversion et à sa reconnaissance. La délation, le soupçon, la violence, le désordre social règnent dans la capitale. Le mémorialiste décrit la violence verbale des curés ligueurs et se fait l’exégète de leurs dérives doctrinales grossières. Il évoque le déroulement des Etats généraux de la Ligue de 1593 qui se terminent dans la confusion. Après deux sièges, de nombreuses négociations et menées secrètes, une conversion encadrée par de doctes théologiens, le souverain fait son entrée dans Paris. A la répression et à la vengeance, le roi préfère sans nul doute user du rire et se moquer finement ou ouvertement de ses anciens ennemis. Ce diaire, établi conformément aux manuscrits originaux, se caractérise par son exceptionnelle richesse située à la croisée des savoirs les plus variés. Il justifie la démarche interdisciplinaire de l’édition, à laquelle participent des spécialistes en histoire, en littérature et en lexicographie.
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S’il ne résistait pas aux nouvelles sensationnelles diffusées par les libelles qu’il collectionnait, Pierre de L’Estoile, Grand audiencier au parlement de Paris, ne marquait pas moins un goût comparable pour l’observation de l’actualité et les curiosités de la vie politique de Paris. La période abordée par ce premier volume du Registre-journal du règne de Henri IV couvre les années 1589-1591. L’auteur ouvre son récit sur les conséquences du régicide et les circonstances du siège militaire de la capitale jusqu’à la fin de l’année 1591 avec la reprise en main de la ville par le duc de Mayenne. Au gré des événements qui bouleversent les représentations traditionnelles de l’ordre social et judiciaire, mais avec une lucidité particulière, L’Estoile nous dévoile un univers dangereux et sectaire. La cité ligueuse, plongée dans le chaos, forme un monde clos, travaillé par la peur, les inimitiés, l’opportunisme et les ambitions déçues.
Ce diaire, établi conformément aux manuscrits originaux, se caractérise par son exceptionnelle richesse située à la croisée des savoirs les plus variés. Il justifie la démarche interdisciplinaire de l’édition, à laquelle participent des spécialistes en histoire, en littérature et en lexicographie.