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Cet ouvrage rassemble, en mémoire de Dominique Sourdel (1921-2014), quinze contributions qui reprennent l’itinéraire scientifique de cet éminent orientaliste depuis son étude de la grande époque bagdadienne du vizirat abbasside jusqu’à la publication des « Papiers de Damas » à laquelle il consacra les dernières années de sa vie. Bagdad, Alep, Damas, Jérusalem, Le Caire et Kairouan sont quelques-unes des étapes de ce livre illustrées par des études qui portent sur l’histoire du monde musulman médiéval, ainsi que sur l’archéologie, l’islamologie et la linguistique. A travers la présentation d’un matériel inédit ou d’approches originales, ses amis, élèves et disciples inscrivent ici leurs travaux dans la continuité des enseignements et de l’œuvre de ce savant.
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L’oasis du Fayyoum en Egypte a révélé de nombreux documents papyrologiques, témoignages uniques sur l’Antiquité gréco-romaine et le Moyen Age. En 1997, un lot exceptionnel d’archives familiales d’époque fatimide fut mis au jour dans le cadre des fouilles du monastère de Naqlūn conduites par l’université de Varsovie. Comportant une cinquantaine de documents sur parchemin et papier, cet ensemble d’actes juridiques, fiscaux et de correspondance commerciale du riche agriculteur copte Ǧirǧah b. Bifām et de ses frères reflète la constitution en vingt ans d’un patrimoine composé de maisons, de vergers et de terres arables. Edités ici dans une première partie, ces documents livrent une moisson importante de personnages, d’informations toponymiques, de données sur la vie villageoise et les relations intercommunautaires.
Cette documentation, étudiée en seconde partie avec celle d’autres villages voisins de l’oasis, nous plonge dans la vie quotidienne de la société rurale du Fayyoum au tournant de l’an Mille, encore dominée par de fortes communautés chrétiennes. Toutefois, le lent processus d’arabisation et d’islamisation de cette contrée égyptienne est en marche, notamment par l’installation au cœur même de l’espace villageois de populations bédouines qui deviennent, par leur emprise foncière et le droit de protection qu’elles imposent aux habitants, les nouvelles élites locales.