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De l’oeuvre de Bruno Neveu, dont au printemps 2004 une fin prématurée a brutalement interrompu la quête érudite, les Mélanges ici réunis honorent trois faces qui par leur réunion décrivent ce que furent une personnalité scientifique et un itin©raire intellectuel hors du commun. C’est à l’historien du pontificat romain que s’adressent les six premières études, dont le propre est d’aborder, à partir d’angles visuels très variés, les tensions et les conflits qui sont nés aux tems modernes des revendications et des décrets du siège apostolique. L’historien des relations diplomatiques se retrouve dans un deuxième ensemble qui illustre les difficiles rapports entre religion, Église et diplomatie, met en évidence les ambiguïtés de l’art de la négociation et joue, comme le reste du volume, sur les trois espaces entre lesquels Bruno Neveu n’avait cessé de se mouvoir – la France, l’Angleterre et l’Italie. Enfin le spécialiste des cultures savantes des temps modernes revit à travers une série de contributions qui convoquent la Rome des empereurs et celle des papes, placent au centre de l’attention la République des Lettres, et suivent la fortune souvent inattendue connue par des auteurs aussi différents que Le Nain de Tillemont, Gravina, Quesnel ou Seroux d’Agincourt. L’ensemble est précédé de deux études sur Bruno Neveu historien de l’érudition ecclésiastique et de l’orthodoxie religieuse, et sur Bruno Neveu historien des relations diplomatiques. Il se clôt par une brève évocation du « cardinal vert », qui à la vérité cardinal ne fut point, mais perça mieux que personne les ressorts intimes du catholicisme romain.