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Dans les dernières décennies du XVIe siècle, s’épanouit une histoire « à hauteur humaine », par l’objet qu’elle se donne – l’ensemble de ce qui est relatif aux femmes et aux hommes du passé – et par les limites qu’elle se fixe – les capacités humaines d’intelligence du monde. La fortune, à la fois lieu commun et objet polémique, contribue au développement de cette pratique d’écriture qui se veut séculière, quoiqu’elle prenne toujours en considération la volonté divine. Dans les livres d’historiens comme dans les Mémoires, toujours niée mais fréquemment mentionnée, elle est un outil contribuant à établir les structures logiques et temporelles des récits, leurs stratégies argumentatives, leur valeur édifiante ou pratique. Elle permet de penser l’adversité comme obstacle et comme limite aux entreprises humaines, de concevoir l’action entre calcul raisonnable et pari audacieux, ainsi que de s’approprier le passé, en conférant aux histoires singulières des caractéristiques communes.