Religion
La fracture définitive de la chrétienté entérinée par le concile de Trente s’accompagna, au sein de l’Eglise catholique romaine, d’une volonté de promouvoir la prédication quotidienne et de redéfinir les mécanismes rhétoriques qui devaient en régler le fonctionnement. Sous l’inspiration des directives tridentines, théoriciens et praticiens de la chaire s’attachèrent à poser les principes d’une nouvelle éloquence chrétienne, retrempée aux sources de la tradition patristique et épurée des abus qui en avaient dénaturé les finalités premières.
Bien connu pour son œuvre de prédicateur et d’ardent controversiste anti-protestant, le mineur franciscain Francesco Panigarola (parfois francisé dans l'historiographie en François Panigarole) fut l’une des figures de proue du catholicisme militant de la Contre-Réforme. Théologien respecté et apologiste du Saint-Siège, il a surtout laissé son empreinte comme théoricien et orateur. Considéré comme l’initiateur italien de cet asianisme moderne dont Giambattista Marino sera, au début du siècle suivant, le plus célèbre interprète, il exerça une influence durable sur la tradition oratoire postérieure, contribuant, par l’originalité de ses procédés stylistiques et rythmiques, à fixer le sermon en genre littéraire.