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Table des matières
Introduction : David figure biblique aux visages multiples
PREMIÈRE PARTIE
DAVID, UN MODÈLE CIVIQUE ET UN MIROIR POUR LES PRINCES
Dominique VINAY
Charles VIII et David au temps des guerres d’Italie
Pina RAGIONIERI
Il David di Michelangelo come simbolo delle più alte virtù civili
Corinne Meyniel
David ou l’adultère d’Antoine de Montchrestien (1601) : roi d’Israël, « ça ne donne pas le droit au bonheur »
Gilles Bertheau
Jacques VI/Ier et David : l’exemplarité en question
Michel Senellart
Figures du bon gouvernement dans la Biblische policey (1653) de Dietrich Reinkingk
Dénes Harai
Saül et David dans la pensée politique de l’élite protestante hongroise au début du XVIIe siècle
DEUXIÈME PARTIE
DAVID, UN HÉROS CHEVALERESQUE ET UNE FIGURE TRAGIQUE
Noëlle-Christine Rebichon
Du « sains peschieres » au « prodon » : la figure du Preux David dans les cycles peints en Italie
Alain Bègue, Emma Herrán Alonso
La figure de David dans la prose espagnole du XVIe siècle : l’exemple du Libro de cavallería celestial de Jerónimo de Sampedro
Jean-Luc Nardone
Goliath, le David de Leone Santi. Sur le Gigante (1632) et le David (1637), deux tragédies jésuites en une seule
Jean Duron
David, Jonathas, une amitié de collège ? Réflexion autour du David & Jonathas de Marc-Antoine Charpentier (1688)
TROISIÈME PARTIE
DAVID LE PSALMISTE, UNE AUTORITÉ ET UN MODÈLE
Giuseppe Ledda
La danza e il canto dell’«umile salmista» : David nella Commedia di Dante
Sabrina Ferrara
La « trinité » politique de Dante entre personnages bibliques et quête identitaire
Renato Meucci
Re David « violista da gamba » nell’iconografia musicale del primo Cinquecento italiano
Sonia Cavicchioli
Re David nella decorazione dell’organo dell’abbazia benedettina di San Pietro a Modena (1524-1546)
Camilla Cavicchi
L’autoportrait de Garofalo en roi David
Elise Boillet
David, personnage et masque de l’Arétin entre XVIe et XVIIe siècle
Marco Faini
La figura di David nei poemi biblici italiani tra Cinque e Settecento
QUATRIÈME PARTIE
DAVID ET BETHSABÉE, ENTRE PÉNITENCE ET LIBERTINISME
Max Engammare
Bethsabée, des Mystères du XVe siècle à Pallavicino et Racine
Joséphine Le Foll
La Bethsabée au bain de Véronèse ou la place de David
Jean-Francois Lattarico
Du Livre au livre libertin. La Bersabee de Ferrante Pallavicino (Venise, 1639)
Sources bibliographiques
Etudes bibliographiques
Index des noms
Table des illustrations
Table des matières
La figure de David, prophète et roi, pécheur et pénitent, aède et psalmiste, est une figure complexe et même ambiguë, particulièrement emblématique des tensions et des croisements fertiles entre les champs du profane et du sacré, du politique et du religieux. Les lettres et les arts de la Renaissance donnent ainsi à voir et à entendre l’audace pugnace et soumise du berger devenu champion de son peuple et du mercenaire ayant reçu l’onction divine, l’inconvenance révérencieuse du roi dansant devant l’arche d’alliance et la faiblesse adultère et meurtrière dans laquelle le jette l’oubli de ses devoirs civils et religieux. Et, dans les poèmes, les tragédies et les romans, les gravures et les peintures, les pièces de musique, une foule de figures qui lui disputent souvent le premier plan, de Saül à Bethsabée en passant par Jonathan. Ces représentations littéraires et artistiques font écho à la pensée politico-théologique qui se forge dans le contexte européen de l’affirmation des Etats régionaux et nationaux, des guerres d’Italie qui voient s’affronter les nouvelles grandes puissances et des guerres de Religion qui opposent souverains et peuples catholiques et protestants. Cette pensée, multiple dans ses développements, à la fois dissèque la singularité exemplaire du parcours politique et du cheminement spirituel de David et cherche le sens de sa destinée, au-delà de la galerie médiévale des preux, dans la lignée des juges et rois fondateurs de la monarchie d’Israël.
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En moins d’un an, de juin 1534 à mai 1535, entre Réforme et Contre-Réforme, Pierre l’Arétin publie à Venise La Passion de Jésus, Les Sept Psaumes de la pénitence de David et L’Humanité du Christ. L’idée érasmienne de la divulgation du message évangélique dans le respect de sa simplicité, déjà approuvée par les premières traductions bibliques d’Antonio Brucioli, justifie l’Arétin dans sa réécriture en prose italienne de textes de la Bible. Fondant cette œuvre sur les thèmes de la Passion rédemptrice du Christ et de l’infinie miséricorde divine, il s’emploie à perpétuer une doctrine de conciliation de la grâce et du mérite dans le mystère de la Rédemption.
Le dessein de l’Arétin n’est au reste pas dénué d’ambition, dans la mesure où il poursuit indéniablement par cette campagne de parutions l’espoir d’une reconnaissance culturelle et matérielle, notamment de la part de l’Église romaine. Aussi il n’hésite pas à se mesurer à une littérature religieuse prestigieuse, celle du poème biblique – renouvelé par Sannazaro et par Vida en latin comme par Teofilo Folengo en langue vulgaire –, ou celle du commentaire et de la paraphrase des psaumes.