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« Violent et extravagant ». C’est ce que l’historiographie a retenu de Charles IX (1550-1574). Devenu roi alors qu’il n’était qu’un enfant, il disparut avant son quart de siècle. De ses quatorze années de règne, on se souvient de sa passion pour la chasse, de son tempérament colérique et… du sang de la Saint-Barthélemy. Si l’histoire a souvent fait de lui un pantin entre les mains de sa mère Catherine de Médicis, l’histoire de l’art s’est peu attachée à son règne. Et pourtant, entre 1560 et 1574, les arts visuels, les lettres et la musique ont connu un véritable épanouissement en France. « D’un esprit prompt et vif, entre doux et colère » (Ronsard) le jeune roi, mélomane averti, fut écrivain et poète à ses heures. Les superbes portraits de Clouet gardent la mémoire de son visage et permettent de suivre les métamorphoses de ses traits au fil de sa brève existence. En même temps, tout un arsenal symbolique est déployé par les thuriféraires de la cour pour façonner l’image de la royauté qu’il est censé incarner. Ses adversaires en feront autant pour la détruire ou la détourner. Les études réunies dans ce volume mieux qu’esquisser les contours d’un hypothétique Charles IX mécène, ou que dresser un état des lieux des arts au temps du jeune souverain, étudient les nombreuses facettes, parfois contradictoires, de l’image du roi, réelles, symboliques ou imaginaires.
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Sommaire - L. Capodieci & I. His, "Avant-propos"; A. Fémelat, "La cavalcade des princes de Ferrare, de Modène et de Reggio : une série d’effigies équestres du Quattrocento"; S. Hendler, "Honor che conviene a un personaggio tale : nouvelles considérations sur Stefano Colonna, seigneur de Palestrina, à travers ses portraits par Bronzino et Varchi"; G. Brouhot, "L’art des nobles "deschicquetures" : jeux et enjeux d’une fantaisie textile dans le portrait de l’élite de la Renaissance"; C. Beuzelin, "Le fou, le nain et le chien : le monde à l’envers à la cour d’Antoine Perrenot de Granvelle"; E. Sallé de Chou, "La Porte Dorée du château de Fontainebleau : nouvelles hypothèses interprétatives de deu fresques peintes par Francesco Primaticcio"; B. Furlotti, "L’influence des mots, le pouvoir des images : acheter de l’art à distance en Italie aux XVIe et XVIIe siècles"; F. Lemerle, "Georges d’Armagnac et les arts"; Y. Pauwels, "Le mécénat architectural des Bourbon-Montpensier au milieu du XVIe siècle"; F. Gétreau, "Le luth et l’épée : portraits de condition et compagnies familières"; I. His, "Henri de La Tour, Vicomte de Turenne, duc de Bouillon, et la musique autour de six dédicaces musicales"; C. Diego Pacheco, "La noblesse castillane et la musique au XVIe siècle : enquête sur les méthodes et modèles d’apprentissage"; M. Gellard & J. Foa, "Mars transfiguré. Catherine de Médici et le règne de la danse"; V. Dorothée, "La noblesse frondeuse dans le miroir du spectacle lorrain : le «cas» du Combat à la Barrière (Nancy, 1627); J. Morales, "Le prince-cardinal Maurice de Savoie et les arts : une esthétisation de l’identité nobiliaire au palais Orsini de Montegiordano à Rome" Varia - A. Desbois-Ientile, "L’éclat de l’épithète dans les temples des grands rhétoriqueurs"; A.P. Pouey-Mounou, "Des mots qui font sens : pour une poétique de l’épithète (La Porte et la Pléiade)"; R. Behar, " Qu’estce qu’un terme "significatif"? Du bon usage de l’épithète poétique au XVIe siècle, entre Espagne, Italie et Allemagne";
T. Shishimi, "La Cyropédie en pierre de touche : débats sur l’histoire en
France et en Europe au XVIe siècle"; A.P. Pouey-Mounou, "Pierre de Ronsard : Les Amours. Bibliographie pour l’Agrégation des Lettres 2015"; J. Couleau & N. Khattabi, "Chronique musicale 2015".
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