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Hélène GERMA-ROMAN
Du "bel mourir" au "bien mourir" : le sentiment de la mort chez les gentilshommes français (1515-1643)
Travaux d'Humanisme et Renaissance
La mort occupe une place importante dans le système de valeurs des gentilshommes français des XVIe et XVIIe siècles. Il ne s'agit pas de n'importe quelle mort : le noble privilégie la "belle mort", c'est-à-dire la mort au combat. Il est celui qui regarde la mort en face parce qu'elle est une dispensatrice essentielle, incontournable et impartiale d'honneur. Ne pas craindre la mort et la défier en toutes circonstances apparaît alors comme une vertu d'ordre. Se met en place un modèle de la belle mort qui s'organise autour de critères profanes et religieux. Si elle apparaît comme la plus désirable, on perçoit déjà une évolution en faveur de la "bonne mort", c'est-à-dire la mort dans son lit. Celle-ci est favorisée par la mutation de l'art de la guerre, à quoi s'ajoute l'altération que font subir les guerres de religion au modèle d'une "belle mort" idéalisée. Enfin, la politique de "domestication" de la noblesse entreprise par les rois, relayée par l'Église, pour transformer la mort comme don de soi en mort au service du prince achève cette offensive multiforme.
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