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En étudiant l’esthétique de Clément Marot sous l’angle de sa dette envers trois Rhétoriqueurs de la génération précédente, ce livre remet en question l’idée d’une « révolution marotique », qui déterminerait, autour de 1530, en poésie française, la frontière entre Moyen Âge et Renaissance. Les deux premières parties, consacrées à la poésie épidictique de circonstance (déplorations funèbres et propagande historiographique), montrent comment les œuvres des trois Rhétoriqueurs sont en résonnance avec les changements qui affectent la culture et les devoirs attachés aux milieux de cour, changements qui annoncent et nourrissent les innovations de leur successeur. La dernière partie porte sur le témoignage que Marot donne lui-même de cette évolution, à travers des hommages réguliers aux trois maîtres, dans lesquels il manifeste sa dette ou s’en écarte, mais jamais de façon polémique. Par d’indéniables mutations des genres poétiques et par le récit personnel qui les met en évidence et leur prête parfois un sens rétrospectif, les poèmes de Marot construisent des scénarios et des poétiques de la filiation, qui se distinguent par la variété et la subtilité plutôt que par la rupture, qui caractérisera, à la génération suivante, la Pléiade.