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À la fin du XVe siècle, l’Europe voit surgir une maladie nouvelle, la vérole, et avec elle son lot de questions. Mal français, italien ou américain, comment nommer un fléau mondial qui fait fi des frontières géographiques ? Comment traiter une affection inconnue des Anciens ? Comment prendre en charge des malades honteux et rebutants ? Si la vérole a suscité la panique et la condamnation morale, la confrontation des discours littéraires et médicaux produits entre 1495 et 1633 fait apparaître des réactions affectives complexes voire contradictoires à l’égard des victimes de la première épidémie vénérienne de l’âge moderne. À côté des plaintes et des admonitions sur les dangers du coït, bien des textes font résonner un rire servant tour à tour d’outil parodique, d’arme polémique et d’étendard obscène à opposer au bon goût. Illustrant la plasticité du stigmate vénérien, les auteurs interrogent les fonctions de l’écriture lorsque la sexualité, notamment masculine, se trouve mise en péril.