Littérature
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Roman déconcertant, Jehan de Saintré d'Antoine de la Sale a souvent été considéré comme un pastiche de roman arthurien, mettant en scène un chevalier épris de valeurs dépassées. Or une comparaison entre le destin de Saintré et celui de héros de biographies chevaleresques, comme Jacques de Lalain ou le maréchal Boucicaut, suggère que, loin d'être perdu dans un monde qui n'est plus fait pour lui, Saintré se meut au contraire avec une aise remarquable dans la société de cour et qu'il incarne peut-être un nouveau type de chevalerie. Cette chevalerie mondaine, préoccupée de son apparence, ne se sent plus guère investie d'une mission sociale et se contente de graviter autour du prince. Plus proche de la biographie chevaleresque que des autres romans du XVe siècle, qui, eux, préservent peu ou prou le modèle du chevalier arthurien, Saintré dessine la carrière non d'un chevalier courtois mais d'un courtisan.
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