Renaissance
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Publiée à Paris en 1574, la Confusion de la secte de Muhamed se présente comme la traduction française, par l’humaniste Guy Le Fèvre de La Boderie, d’un court écrit de controverse religieuse espagnol. Ce texte, d’abord paru sous le titre Confusión de la secta mahomatica y d’l alcorán, en 1515, à Valence, est signé du néo-converti espagnol Juan Andrés. Largement tributaire des lieux communs sur l’islam hérités du Moyen Âge, l’ouvrage affiche pourtant une originalité qui piquera la curiosité des lecteurs occidentaux pendant plusieurs siècles, lui assurant un succès durable. Du fait de la double identité confessionnelle de Juan Andrés, la Confusion se présente comme une porte d’entrée nouvelle et directe vers le monde islamique et son corpus théologique, ainsi que vers la langue arabe. La traduction française de La Boderie éditée ici est enrichie de nombreuses annotations et permet de découvrir ce texte singulier qui témoigne de l’intérêt que l’islam a suscité chez les chrétiens dans l’Europe du xvie siècle.
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Pendant soixante-dix ans, Jean Paul Barbier-Mueller a aimé la poésie et les livres. En quarante ans, il a publié le catalogue de la plus importante collection de livres de poésie de la Renaissance jamais constituée, Ma bibliothèque poétique. Ce catalogue est devenu un usuel dans de très nombreuses bibliothèques. Aux descriptions bibliographiques précises, Jean Paul Barbier-Mueller a toujours ajouté des éléments biographiques et historiques à ses notices, et il a souhaité développer dans un dictionnaire une masse de renseignements tirés de documents rares, de pièces liminaires, d’épîtres dédicatoires… Avec le concours de Nicolas Ducimetière et de Marine Molins, il a donc rédigé un Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle, qui comptera près de cinq mille pages en six volumes. Il a ainsi sorti de l’ombre un grand nombre de poètes peu connus du XVIe siècle, plus de cinq cents, tout en donnant une quarantaine de grandes notices sur des poètes majeurs. Sa contribution sur Louise Labé, remarquable, nourrie de toute la recherche contemporaine et livrant une interprétation personnelle, risque de s’imposer parmi les seiziémistes. Chaque auteur est replacé dans le contexte historique de sa vie d’adulte et de sa région (situation politique, guerres de religion, etc.). Des généalogies et des notes biographiques de personnages influents, français et étrangers, ou de chefs militaires, chantés par « ses » poètes, sont données. Il s’agit du complément naturel et indispensable à Ma bibliothèque poétique.
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Sommaire : ARTICLES – O. PÉDEFLOUS, « Nouveaux regards sur l’entrevue de Marseille en 1533. Sociabilités lettrées et diplomatie culturelle entre France et Italie » ; M. ENGAMMARE, « Calvin et les livres apocryphes à l’épreuve de Judith. Lefèvre 1530 / Olivétan 1535 / Calvin 1546 » ; A. DE ROSA, « Appunti su Giovanni Marquale libraio e un’ipotesi sul volgarizzamento dell’Emblematum liber di Alciato (1549) » – NOTES ET DOCUMENTS – S. HELLIN, « Jean de Vauzelles, ou la vie d’un humaniste lyonnais à travers son testament et quelques actes notariés » ; S. ALYN STACEY, « Du nouveau sur la bibliothèque de Jean de Piochet. Un tome annoté du Perceforest (Gilles de Gourmont, 1532 ; Archives départementales de la Manche, BIB ANC C257) ; J. NATHAN, « Un Arnétois à Bâle. Lieu de naissance de Bonaventure Des Périers » ; T. MARTÍNEZ MANZANO, « Los libros del humanista : autógrafos de Antonio De Nebrija en humanística cursiva » ; A. GODERNIAUX et A. PETIT, « Antoine de Nervèze dans la tourmente des guerres de Rohan. Le Triomphe des justes armes du roy (1622) » – EN MÉMOIRE DE MARIE MADELEINE FONTAINE – R. COOPER, « Marie Madeleine Fontaine (1940-2024) ; E. KAMMERER, A.-H. KLINGER-DOLLÉ, M. MOLINS et A.-P. POUEY-MOUNOU, « Paroles d'élèves » ; M. M. FONTAINE, « La bonté du rire. Entretiens avec Pierre Tchernia » – COMPTES RENDUS.
Sommaire : ARTICLES – O. PÉDEFLOUS, « Nouveaux regards sur l’entrevue de Marseille en 1533. Sociabilités lettrées et diplomatie culturelle entre France et Italie » ; M. ENGAMMARE, « Calvin et les livres apocryphes à l’épreuve de Judith. Lefèvre 1530 / Olivétan 1535 / Calvin 1546 » ; A. DE ROSA, « Appunti su Giovanni Marquale libraio e un’ipotesi sul volgarizzamento dell’Emblematum liber di Alciato (1549) » – NOTES ET DOCUMENTS – S. HELLIN, « Jean de Vauzelles, ou la vie d’un humaniste lyonnais à travers son testament et quelques actes notariés » ; S. ALYN STACEY, « Du nouveau sur la bibliothèque de Jean de Piochet. Un tome annoté du Perceforest (Gilles de Gourmont, 1532 ; Archives départementales de la Manche, BIB ANC C257) ; J. NATHAN, « Un Arnétois à Bâle. Lieu de naissance de Bonaventure Des Périers » ; T. MARTÍNEZ MANZANO, « Los libros del humanista : autógrafos de Antonio De Nebrija en humanística cursiva » ; A. GODERNIAUX et A. PETIT, « Antoine de Nervèze dans la tourmente des guerres de Rohan. Le Triomphe des justes armes du roy (1622) » – EN MÉMOIRE DE MARIE MADELEINE FONTAINE – R. COOPER, « Marie Madeleine Fontaine (1940-2024) ; E. KAMMERER, A.-H. KLINGER-DOLLÉ, M. MOLINS et A.-P. POUEY-MOUNOU, « Paroles d'élèves » ; M. M. FONTAINE, « La bonté du rire. Entretiens avec Pierre Tchernia » – COMPTES RENDUS.
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TABLE DES MATIÈRES
Remerciements
Introduction
Un projet, onze textes
De la mort de François d’Alençon à l’ouverture des États
Faire pièce à la Ligue, séduire les ligueurs
Un roi en majesté
Le serment sur l’édit d’Union
La mise en scène d’un compromis
Le recours aux trois rhétoriques
L’exploitation de lieux communs
Un texte écrit à quatre mains
Conclusion
Principes d’édition
TEXTES
Mandement du roy, pour la convocation des Estats generaux de ce royaume en la ville de Bloys, au XV. jour de septembre 1588
La harangue faicte par le roy Henry troisiesme de France et de Pologne, à l’ouverture de l’assemblee des trois Estats generaux de son royaume, en sa ville de Bloys, le seizieme jour d’octobre, 1588
Remonstrance faicte par monsieur le garde des seaux de France en l’assemblee des Estats
Remerciement fait au roy par monsieur l’archevesque de Bourges, patriarche et primat d’Aquitaine, au nom des
Estats de ce royaume, sur la proposition faicte par Sa Majesté à l’ouverture des Estats pour la declaration de sa
bien-vueillance envers ses subjects, le dimenche XVI. d’octobre 1588, jour de l’ouverture des Estats
Remerciement faict au nom de la noblesse de France, par le baron de Senecey
Harangue de monsieur le prevost des marchands president pour le tiers Estat
Actes de la seconde seance des Estats generaux de France tenus à Bloys, la mardy XVIII. du mois d’octobre 1588
Declaration du roy, sur son edict de l’Union de tous ses subjects catholiques
Briefve exhortation faicte aux Estats de ce royaume par monsieur l’archevesque, patriarche de Bourges, par commandement du roy, sur le serment solemnel presté par Sa Majesté ; et par luy requis de ses subjects, pour l’entretenement de l’edict d’Union, le mardy XVIII. d’octobre, 1588, apres l’ouverture des Estats
La remonstrance susdicte faicte, Sa Majesté reprint la parolle disant
Au roy. Nostre souverain prince et seigneur
Glossaire
Index des sources bibliques
Index des sources non bibliques
Index nominum
Bibliographie
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« Ah ! si le genre humain tout entier pouvait ne parler que deux langues ! », à savoir le grec et le latin, soupirent les deux interlocuteurs du De recta pronuntiatione, un lion et un ours particulièrement érudits. Sous couvert d’un dialogue animalier, Érasme aborde des enjeux cruciaux aussi bien en son temps qu’aujourd’hui : comment faire du latin et du grec des langues toujours vivantes, des langues qui permettraient à tous les hommes de bonne volonté de communiquer ensemble, quelle que soit leur origine ? Il faut pour ce faire restaurer une prononciation correcte – celle que l’on qualifie, encore aujourd’hui, d’« érasmienne ». Le dialogue entre Leo, désireux que son lionceau ait « l’air d’un véritable petit d’homme », et Ursus est un prétexte à une réflexion plus vaste sur l’éducation, mais aussi à un panorama amplement informé des prononciations nationales contemporaines. Sous des dehors techniques, se révèlent des enjeux profondément éthiques, mais aussi un témoignage exceptionnel sur les pratiques orales de la Renaissance.
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Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la Sorbonne fut le lieu de façonnement d’une idéologie sacerdotale qui, dès avant la réception du concile de Trente, fit corps avec le désir de réforme de l’Église. Thierry Amalou met ici en lumière la façon dont un modèle clérical, le « lévitisme », combina progressivement trois dimensions : celles du prêtre-sacrificateur, du prophète biblique et du prédicateur. Les livres historiques de l’Ancien Testament constituaient un matériau particulièrement adapté pour penser la lutte contre l’hérésie et encourager les violences criminelles. Le parallèle entre le zèle des catholiques et celui des Hébreux fut alors déterminant pour légitimer l’ingérence des théologiens parisiens dans l’espace public. Contrairement à une légende noire, la Sorbonne sut mettre au service de ses combats les armes forgées par l’humanisme biblique. Ainsi, un spectaculaire basculement ecclésiologique, jusque-là sous-estimé par l’historiographie, affecta l’institution universitaire : la promotion de la primauté pontificale au détriment d’une tradition conciliariste ancienne que le détachement à l’endroit de la figure paternelle du roi rendait moins vivace.
Thierry Amalou est professeur d’histoire moderne à l’Université d’Artois.
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SOMMAIRE
Brice Evain,
Anatomie de la mauvaise langue
Ullrich Langer,
Le déictique, validation de l'écrit par la parole du Grand
João Aidar,
La séduction du lecteur: les paratextes des recueils poétiques de Du Bellay (1549, 1550) et Montemayor (1554)
Igor Melani,
Espaces, cultures, identités: la longue Renaissance européenne et la définition de l'Occident
Oury Goldman,
Collecter la nature depuis Lyon au XVIe siècle: les illustrations, observations et spécimens naturalistes du médecin Jacques Daléchamps(1513-1588)
ÉDITER LES ŒUVRES COMPOSITES DE LA RENAISSANCE
Anne Réach-Ngô,
Perspectives d'analyse
Michela Lagnena,
Éditer le Receuil des rymes et proses (1555) d'Étienne Pasquier: composition éditoriale et circuits de diffusion
Romane Marlhoux,
Éditer les Diverses Leçons d'Antoine du Verdier: montage, démontage et intertextualité
Anne Réach-Ngô,
Éditer une bibliographie de troisième main: le Trésor des bons esprits françois, une nouvelle entrée dans l'histoire littéraire de la Renaissance
Yanet Hernández,
Rééditer la correspondance de Calvin par Jules Bonnet à l'ère numérique: la refonte éditoriale comme pratique d'investigation
Jorge Morales,
Chronique musicale
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Avant-propos
Gaëlle ARPIN-GONNET et Jean-Pierre WARNIER,
Introduction. Lucinge en sa retraite: doutes et écriture
Cédric MOTTIER,
Vivre après le traité de Lyon, ou le prix de la paix
Laurent D'AGOSTINO Évelyne CHAUVIN-DESFLEURS,
Le refuge de l'écrivain: restitution archéologique du château des Allymes
Volker MECKING,
Les trésors d'écriture de Lucinge
Gaëlle ARPIN-GONNET,
Du visage de l'Ambassadeur à la figure du Prince: de la raison d'État à la raison de l'État
Jessie DUVAL,
Comment préserver l'État du déclin et de la chute
Montserrat PERRET,
Le Missel de Lucinge et le chemin vers l'humilité
Emmenuel COUX,
Contextes et conséquences du traité de Lyon
Guy DE BRANTES,
Postface. Gaspard de Coligny (1519-1572) et René de Lucinge (1553-1624): une chronique familiale
Bibliographie générale
Les auteurs
Index
En 1601, René de Lucinge (1553-1624), ambassadeur du duché de Savoie auprès de la cour de France, prit sur lui de parapher le traité de Lyon, par lequel les pays de l’Ain furent donnés au royaume en échange du marquisat de Saluces, proche de Turin, la capitale du duché. Le duc ne le lui pardonna pas. Disgracié, René de Lucinge passa le reste de sa vie dans la solitude, la gêne et l’écriture en son château des Allymes et à Ambérieu. C’est aux années de retraite forcée de ce diplomate clairvoyant, théoricien subtil de la rationalité étatique et homme de lettres servi par une plume superbe, que sont consacrées les interventions rassemblées dans ce recueil, à l’occasion du quadricentenaire de sa mort.