Renaissance
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À la fin du XVe siècle, l’Europe voit surgir une maladie nouvelle, la vérole, et avec elle son lot de questions. Mal français, italien ou américain, comment nommer un fléau mondial qui fait fi des frontières géographiques ? Comment traiter une affection inconnue des Anciens ? Comment prendre en charge des malades honteux et rebutants ? Si la vérole a suscité la panique et la condamnation morale, la confrontation des discours littéraires et médicaux produits entre 1495 et 1633 fait apparaître des réactions affectives complexes voire contradictoires à l’égard des victimes de la première épidémie vénérienne de l’âge moderne. À côté des plaintes et des admonitions sur les dangers du coït, bien des textes font résonner un rire servant tour à tour d’outil parodique, d’arme polémique et d’étendard obscène à opposer au bon goût. Illustrant la plasticité du stigmate vénérien, les auteurs interrogent les fonctions de l’écriture lorsque la sexualité, notamment masculine, se trouve mise en péril.
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Une réflexion sur les valeurs (logos)
L'expression des affects (pathos)
La représentation de soi (èthos)
Les modèles
Carmina, lib. VI
VI, 1 Au cardinal Charles de Lorraine à Trente, 1563
VI, 2 À mes amis
VI, 3 À Charles, cardinal de Lorraine
VI, 4 Satire
VI, 5 Discours sur la liberté dans l'écriture
VI, 6 Sur la guerre civile, à Christophe de Thou, président du parlement
VI, 7 À Arnaud Du Ferrier
VI, 8 À Guy Du Faur
VI, 9 À Arnaud Du Ferrier
VI, 10 À Adrien Turnèbe
VI, 11 À Guy Du Faur
VI, 12 À Jacopo Corbinelli
VI, 13 À l'Italien Antonio Vacca
Abréviations
Index des noms de lieux et de personnes
Le livre VI des Carmina de Michel de L’Hospital comprend treize épîtres hexamétriques composées entre 1562 et 1572, soit du début des guerres de religion au seuil de la Saint-Barthélemy. Deux épîtres sont adressées au cardinal de Lorraine et marquent la fin de la relation entre les deux hommes ; huit autres sont adressées à des serviteurs du roi (De Thou, Pibrac, Du Ferrier, Du Faur), à des juristes (Vacca) et à des philologues (Turnèbe, Corbinelli) ; enfin, trois sont dépourvues de destinataire précis. L’Hospital développe de profondes réflexions politiques, philosophiques, littéraires et religieuses. En sage observateur de son époque, dont il déplore les vices, il laisse une place de plus en plus ample à son idéal éthique et évangélique. La disgrâce du chancelier en 1568 nourrit une méditation sur la vieillesse et le salut. La mise en scène de la violence, physique ou verbale, offre au lecteur un miroir pour notre temps.
L’édition fournit le texte latin établi sur les manuscrits collationnés avec les éditions imprimées de 1558 et 1732, une nouvelle traduction, en stiques, une présentation du contexte, une analyse et un commentaire. Le volume est complété d’une introduction, d’un index des lieux, des personnes et des matières.
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Table des matières
Mot de l'éditeur
Mireille HUCHON, « Louise Labé et ses poètes. Vade-mecum »
Stéphan HELLIN, « Louise Labé : signature, patronyme et identité »
Jean Paul BARBIER-MUELLER, « Ne vouloir rien fors que toy comprendre. Défense et illustration de Louise Labé »
Jean VIGNES, « Compte rendu de Louise Labé. Une créature de papier »
Emmanuel BURON, « Le réemploi dans les Escriz de divers poëtes à la louenge de Louize Labé (Baïf, Tyard et Scève) »
Donald STONE JR, « Labé’s sonnet 12: a new reading »
Sharlene May POLINER, « “Signes d’amante” and the dispossessed lover: Louise Labé’s poetics of inheritance »
Georges TRICOU, « Louise Labé et sa famille »
La Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance a publié depuis près de quatre-vingts ans une dizaine d’articles consacrés à Louise Labé, à sa famille, aux Euvres de 1555, à ses poètes, à quelques interprétations et réemplois. La quasi-majorité d’entre eux est rassemblée dans ce volume de la collection Courant critique. Il a en effet semblé important de rassembler ces pages soumises naguère ou très récemment au Comité de la revue. Celles-là offrent une histoire partielle, mais originale et non banale, de la réception du volume publié par Jean de Tournes au milieu du XVIe siècle et des questions plus récentes de la persona littéraire de l’auteure ou des auteurs des Euvres, de Louise Labé et de ses poètes.
« Amies lectrices et compagnons lecteurs, lisez les articles et les livres favorables à une thèse ou à une autre, et forgez-vous votre opinion, c’est la liberté et l’incertitude qu’offre la littérature, puis lisez et relisez les sonnets parus sous le nom de Louïze Labé, ainsi que ceux de “ses poètes”, ils sont parmi les plus beaux écrits au siècle des Valois. » (extrait de la préface)
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Pendant soixante-dix ans, Jean Paul Barbier-Mueller a aimé la poésie et les livres. En quarante ans, il a publié le catalogue de la plus importante collection de livres de poésie de la Renaissance jamais constituée, Ma bibliothèque poétique. Ce catalogue est devenu un usuel dans de très nombreuses bibliothèques. Aux descriptions bibliographiques précises, Jean Paul Barbier-Mueller a toujours ajouté des éléments biographiques et historiques à ses notices, et il a souhaité développer dans un dictionnaire une masse de renseignements tirés de documents rares, de pièces liminaires, d’épîtres dédicatoires… Avec le concours de Nicolas Ducimetière et de Marine Molins, il a donc rédigé un Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle, qui comptera près de cinq mille pages en six volumes. Il a ainsi sorti de l’ombre un grand nombre de poètes peu connus du XVIe siècle, plus de cinq cents, tout en donnant une quarantaine de grandes notices sur des poètes majeurs. Sa contribution sur Louise Labé, remarquable, nourrie de toute la recherche contemporaine et livrant une interprétation personnelle, risque de s’imposer parmi les seiziémistes. Chaque auteur est replacé dans le contexte historique de sa vie d’adulte et de sa région (situation politique, guerres de religion, etc.). Des généalogies et des notes biographiques de personnages influents, français et étrangers, ou de chefs militaires, chantés par « ses » poètes, sont données. Il s’agit du complément naturel et indispensable à Ma bibliothèque poétique.
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TABLE DES MATIÈRES
Préface d’Ulrich Pfisterer
Avant-propos
Introduction
L’image féconde
L’évidence visuelle
Microhistoire
Corrège
Voir une image
« Naître de l’image »
PREMIÈRE PARTIE
AUTOUR DE LA PALAZZINA DELLA PALEOLOGA
La lettre aux dix tableaux
CHAPITRE PREMIER. Un cassone monumental
Le nouveau et l’ancien
La Grotta
La maison, le nom et les blasons
CHAPITRE II. Art, imagination et descendance
« Ce grand tableau que messire Giulio fera »
« Le tableau du Pape Léon »
« Le tableau de Votre Excellence qui a été fait par Titien »
« Celui de Votre Excellence qui a été fait par Raphaël d’Urbino à Rome »
« Ce tableau que Votre Excellence connaît, qui lui a été donné par un Vénitien, et qui représente une femme au putto, qui a été très loué par messire Giulio »
« Une très belle peinture à l’huile de saint Jérôme faite en Flandre, que Votre Excellence a achetée et qui est belle »
« Comme ces tableaux que Mantegna a peints du Christ en raccourci »
« Celui de saint Jérôme par messire Titien »
« Celui que Messire Giulio a fait de sainte Catherine »
« Celui de Léonard de Vinci que le Comte Nicolas a donné à Votre Excellence »
CHAPITRE III. Cadres, miroirs, fenêtres
Aux confins de la forme et du contenu
Pouvoirs du miroir
Le miroir et le lit
Miroirs – fenêtres – tableaux
Multiplications
CHAPITRE IV. Un fils dans le moule du père : portraits
Le père dans le fils
L’imagination des parents
Deucalion et Pyrrha
Les oeuvres-enfants de l’artiste
CHAPITRE V. Vénus, putti et la Sainte Trinité
Donne
Nostre donne et putti
Chasteté et piété : saint Jérôme, le Christ et le rosaire
Corps, sacrifice et infusion de l’âme
SECONDE PARTIE
LES AMOURS DE JUPITER DE CORRÈGE
Sources écrites
CHAPITRE VI. Léda
Les pouvoirs du « visage » de l’œuvre
Léonard et Michel-Ange
Les quatre éléments et les cinq sens
Nifo, Castiglione et Alberti
CHAPITRE VII. Io
« Mon âme a soif de Dieu »
Une main dans la nuée
Le corps et le vase
Capelli d’oro
CHAPITRE VIII. Ganymède
Le tronc et le chien
Un « double »
L’aigle
CHAPITRE IX. Danaé
La draperie
Aux confins du profane et du sacré
Image et imagination
Les « putti »
Un lit, orné « d’or et de sable »
CONCLUSION
Un ensemble harmonieux
D’un quadro à l’autre
L’ancien Studiolo d’Isabella d’Este
La Palazzina della Paleologa
Éros et dynastie
Une lettre – un cycle
Pouvoirs de l’imagination
Figure – surface – efficace
Le lit nuptial
Les putti et le flanc féminin
« Lascivi ma onesti »
L’amour, « cosa principale della spetie »
Sources et bibliographie
Table des illustrations
Index
Le thème de la relation entre l’image et le désir érotique est central. Combinant l’inventivité de l’interprétation avec la rigueur impeccable de la meilleure histoire de l’art, l’ouvrage se déplace avec élégance et perspicacité entre les sources anciennes et modernes, entre les textes théoriques et les récits historiques, entre les catalogues et les archives des musées, peignant une fresque à la fois pleine de nuances et toujours cohérente, capable de donner à l’observateur une vue d’ensemble, le tout sur fond de croyance ancestrale selon laquelle une image au moment de la conception pouvait influencer l’enfant à naître. En procédant de détail en détail, de ceux-ci à la construction picturale de l’œuvre, et de l’œuvre à son contexte, puis en revenant, avec une volée herméneutique, sur l’œuvre et ses spécificités, L’Image féconde fait revivre une époque et ses humeurs les plus profondes, retraçant les liens entre ses artistes et ses mécènes, exaltant ses protagonistes et leur aspiration à une sublime descendance.
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Bien vite au XVIe siècle, les protestants réformés se mirent à chanter des psaumes haut et fort dans les églises, mais aussi dans les rues, sur les places, par les champs. Pendant plus de quatre siècles, les textes et les mélodies ont été modifiés, adaptés, transformés. On revient ici au texte édité en 1562, tout en en modernisant l’orthographe, la ponctuation et quelques expressions vieillies ou inadaptées. On chante ainsi le Psaume 42, « Comme un cerf altéré brâme Après le courant des eaux » avec les paroles originales : « Comme on entend le cerf bruire Pourchassant le frais des eaux ».
Après la première édition critique du Psautier protestant réformé paru dans la même collection (Texte courant 9), Max Engammare propose une transcription en français moderne avec la musique à une voix transcrite par Alice Tacaille. Ainsi, peut-on à nouveau entonner, dans ou hors une église réformée, les Psaumes versifiés par Clément Marot puis Théodore de Bèze, comme on les chantait à Genève, La Rochelle, Londres ou Francfort, au XVIe siècle.