Renaissance
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Enseigner le latin, certes, mais aussi former les écoliers dans les bonnes mœurs, tels sont les buts que poursuivent ces humanistes pédagogues, auteurs de colloques, que sont Erasme, Vivès ou encore Castellion.
Avec ses Dialogi sacri, dont David Amherdt et Yves Giraud éditent le premier livre, Sébastien Castellion se révèle un maître audacieux et soucieux de la formation de ses élèves genevois. Craignant que les comédies de Térence ne corrompent l’âme des écoliers, il a choisi la Bible pour thème ; désirant mettre la langue latine à la portée des plus jeunes, il a simplifié la syntaxe latine et adjoint une traduction française. Il propose ainsi un outil pédagogique dont les intérêts sont multiples : livre de lecture, manuel de langue pour le latin tout aussi bien que pour le français, dans la mesure où les Dialogues fournissent des modèles de conversation à voix haute et se prêtent à l’interprétation de saynètes par les élèves eux-mêmes, autant qu’ils servent à linstruction morale et religieuse.
Les Dialogi sacri, dont la version définitive réunira quatre livres en latin, connaîtront un immense succès. En 1844, Charles Nodier les qualifiait encore de " joli abrégé de l’Ecriture Sainte, composé sous u forme dramatique assez singulière, et qu’on appellerait romantique aujourd’hui ".
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K. ALMQUIST,
Jean BALSAMO,
Dominique BRANCHER,
Gérard DEFAUX,
Marie-Luce DEMONET-LAUNAY,
Philippe DESAN,
Stéphan GEONGET,
S. GIOCANTI,
T. GONTIER,
O. GUERRIER,
M. HABERT,
Alain LEGROS,
Jean-Claude MARGOLIN,
Emmanuel NAYA,
John O'BRIEN,
Nicola PANICHI,
Bruno PINCHARD,
K. SELLEVOLD,
J.L. VIEILLARD-BARON
Sommaire: A.Legros "Que sais-je de Montaigne?"; J.O'Brien "Si avons nous une tres-douce medecine que la philosophie"; K.Sellevold "Phônai skeptikai et expressions modalisantes, ressemblances et différences"; A.Legros "Colloque pour voix sceptiques et parole(s) divine(s) entre librairie et 'Apologie'"; S.Giocanti "Quelle place pour Dieu au sein du discours sceptique de Montaigne?"; M.Habert "Aspects sceptiques de la traduction de Sebond"; J-C.Margolin "D'Erasme à Montaigne: l'écriture de l'opinion et la double voie de la croyance"; B.Pinchard "Humanisme de la chose, humanisme de la glose. Cajétan et Montaigne"; S.Geonget "Perplexité et scepticisme dans les Essais ou la souris et le ver à soie (III, i)"; O.Guerrier "Le champ du 'possible': de la jurisprudence aux Essais"; K.Almquist "Du prêt et de l'usufruit des images. Le droit de la propriété dans la pensée sceptique de Montaigne"; P.Desan "Montaigne et le doute judiciaire"; J-L.Viellard-Baron "Croire ou ne pas croire? Montaigne et la foi"; E.Naya "Le doute libérateur: préambules à une étude du discours fidéiste dans les Essais"; T.Gontier "L'essai et l'expérience. Le scepticisme de Montaigne par-delà le fidéisme"; N.Panichi "La raison sceptique comme figure de l'ethique"; A.Tournon "La question du Préteur"; J.Balsamo "La critique des dispositions testamentaires: un scepticisme peu philosophique; G.Defaux, "Montaigne et l'expérience: réflexions sur la naissance d'un philosophe sceptique - et 'impremedité'"; D.Brancher "'N'y plus ne moins que la rubarbe qui pousse hors les mauvaises humeurs': la rhubarbe au Purgatoire"; M-L.Demonet "Du jeton à l'éponge"
A ceux qui cherchent sa "matière", Montaigne offre sa "manière"; ceux qui s'arrêtent à son style, il les renvoie à sa pensée. Terrain de la rencontre: l'art de douter et/ou de croire, le doute comme art et comme hygiène, le scepticisme comme écriture, le traitement que cette écriture fait subir aux trois grandes sciences de l'époque, théologique, juridique, médicale. Il est question dans ce volume, autour de Montaigne et avec lui, de Sextus Empiricus et de Diogène Laërce, de Raymond Sebond, d'Erasme, de Cajetan, de La Boétie, de Ponce Pilate et de Dieu, mais aussi de souris et de vers à soie, de rhubarbe purgative, de jurisprudence et de testaments; sans oublier les grand sujets attendus: éthique, raison et expérience, foi et "fidéisme", opinion et croyance... Quatre sections: traits (J. O'Brien, K. Sellevold, A. Legros, S. Giocanti, M. Habert), conférences (J.-C. Margolin, B. Pinchard, S. Geonget, O. Guerrier, K. Almquist, P. Desan), dogmes (J.-L- Vieillard-Baron, E. Naya, T. Gontier, N. Panichi), expériences (A. Tournon, J. Balsamo, G. Defaux, D. Brancher); avec une bibliographie générale et un index des noms.ms.
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Ce volume rassemble quelque cinquante des articles, publiés ou encore inédits, de Michel Simonin, Professeur de Littérature française de la Renaissance au CESR de Tours, prématurément disparu en novembre 2000.
L’itinéraire intellectuel du biographe et éditeur de Ronsard, du spécialiste de Montaigne est ici restitué, qui l’a conduit des conteurs (Boaistuau, Belleforest, Bouchet, Poissenot…) aux Essais et aux problèmes posés par leur édition, en passant par le maître de la Pléiade. Itinéraire et points de vue sont des plus variés, mais les permanences sensibles dans ces travaux: quête des sources, genèse de l’écriture, intérêt pour l’auteur éditeur de son œuvre, politique éditoriale des libraires, diffusion du livre, problèmes de réception, autant de questions capitales pour l’intelligence de l’objet littéraire que Michel Simonin a affrontées avec la passion et l’énergie qu’on lui connaissait.
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Italique, Poésie italienne de la Renaissance, n°7 (2004).
Francisco RICO. Pétrarque au partage de midi, pp.9-26
Daniel MAIRA. Sannazar entre Olvier de Magny et Hugues de Salel dans les Amours (1553), ou la complicité du dédicataire. Étude d'une source inédite, pp.27-42
Giuliano TANTURLI. Una gestazione e un parto gemellare: la prima e la seconda parte dei Sonetti di Benedetto Varchi, pp.43-100
Stefano PRANDI. Il volo, il desiderio, la caduta: Icaro nella lirica italiana e francese del XVI secolo, pp.101-136
Isabelle DE CONIHOUT. À propos de la bibliothèque aux cotes brunes des Laubespine-Villeroy: les livres italiens chez les secrétaires du Roi dans la seconde moitié du XVIe, pp.137-159
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La Renaissance fut-elle vraiment " l'âge du dialogue " ? La forme dialoguée répartissant le discours entre deux personnages ou plus serait-elle l'instrument d'une nouvelle ouverture à l'Autre ? Telles sont les questions auxquelles les travaux d'Eva Kushner s'efforcent de répondre. En France et en Europe, l'omniprésence de la forme discursive ne fait pas de doute. Certes, le dialogue pratique avant tout l'imitation de ses trois grands modèles antiques : Platon, Cicéron et Lucien de Samosate. Mais il s’astreint également à l’adaptation des formes statiques de la dispute médiévale ou des colloques scolaires, avec un mode d'argumentation s’appropriant la divergence. Dans ce sens, il reflète la fragmentation courante de l'autorité non sans pour autant manifester la subjectivité des auteurs. La mimésis, qui met en scène des personnages identifiables et s’exprimant avec animation, le plus souvent en langues vernaculaires, permet aux auteurs d'offrir aux lecteurs une image vivante de leur société, tout en favorisant la persuasion, le dialogue ne cessant jamais tout à fait d'être un instrument rhétorique. En France, un des moments majeurs de l'histoire du dialogue est la décennie inaugurée en 1550, quand il se produit autour de la Pléiade un " dialogue de dialogues " établissant en fait une Pléiade philosophique.
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Ce livre a pour objet le " corpus huguenot " des textes sur l'Amérique. Au XVIe siècle, la plupart des entreprises conduites par la France au Nouveau Monde sont le fait des protestants, Roberval au Canada, Villegagnon au Brésil, Ribault et Laudonnière en Floride. Or les protestants français apparaissent en butte à une contradiction qui confère à leur action et à leur réflexion un caractère spécifique. D'un côté ils combattent l’impérialisme espagnol et divulguent la " légende noire " de la conquête de l'Amérique. Mais à partir du moment où, chassés de France par les persécutions et la guerre civile, ils s'efforcent eux-mêmes de prendre pied au Nouveau Monde, ils se trouvent à leur tour confrontés au problème de l’altérité indienne. De cette surprise naît une attitude embarrassée, qui oscille entre l'exaltation du libre sauvage et sa condamnation comme héritier de la malédiction de Cham.
Dans l’histoire de la colonisation, l'expérience huguenote aux Amériques annonce la Virginie de Raleigh et à plus longue échéance la Nouvelle-Angleterre des Puritains et la Pennsylvanie des Quakers. Par-delà le mythe du Bon Sauvage qu'il esquisse et les utopies qu'il invente, cet ensemble incomparable de textes procédant de témoins, d'historiens, de théologiens et de polémistes ouvre des perspectives d'une étonnante modernité.
À côté de l’histoire événementielle, diplomatique et littéraire, ce livre réserve une large place à ce que La Popelinière appelait " l’histoire des histoires ", la critique de l’histoire par les historiens. De la trame des événements et des écrits, retracée en huit chapitres, se détachent des études monographiques consacrées à Jean de Léry, Urbain Chauveton, René de Laudonnière, Jacques Le Moyne de Morgues, Richard Hakluyt, ainsi qu’à l’œuvre américaine de Montaigne et du cosmographe André Thevet.
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En 1565 paraît ce mystérieux petit livre, une suite de cent vingt planches qui, de caprices en métissages, modulent, avec une incroyable inventivité, le thème du monstre. Hormis un préambule qui n'explique pas grand-chose, les images règnent sans partage. Dans leur introduction et postface, un historien de la littérature, Michel Jeanneret, et un historien de l'art, Frédéric Elsig, rappellent l'origine probable des Songes drolatiques : le milieu parisien des imprimeurs, des brodeurs et des décorateurs. Ils les rapprochent de la mode des grotesques et les replacent dans la tradition des drôleries gothiques et flamandes, celle de Bosch et de Bruegel. Ils rappellent que l'univers mental de la Renaissance est peuplé de monstres et, pour saisir l'enjeu de ces gravures étranges, proposent une réflexion sur le rapport qu’entretiennent la peur et le rire, suggérant que, si l'attribution à François Rabelais est historiquement fausse, elle rejoint pourtant, dans l'esprit, les joyeuses aventures des Pantagruélistes.