Religion
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Dans l’œuvre aussi diverse que déconcertante de Guillaume Postel, infatigable savant, penseur illuminé dont les historiens des religions, des langues, des voyages et même du genre se servent pour mesurer toutes les audaces de la Renaissance, le Livre de la concorde entre le Coran et les Évangélistes est l’une des pièces les plus curieuses.
Le parallèle en vingt-huit axiomes qu’il dresse entre l’islam et le protestantisme, afin d’avertir les chrétiens des calamités qui les menacent, forme un précieux document sur la controverse confessionnelle vers le milieu du XVIe siècle. Il nous renseigne sur ce qu'on sait de la religion musulmane alors que l’humanisme français est dans la fleur de l’âge. Il nous frappe par une certaine qualité d’indignation et nous touche par les maladresses même de son opportunisme.
Souvent à contre-temps, quoique entièrement conçu pour être de son temps, le livre de Postel s’élève sur le fond d’une pensée qui, elle, est en avance d’un temps et qui n’arrive pas à le dissimuler.
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