Renaissance
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Magistrat humaniste et moraliste prisé de son siècle et réimprimé sans cesse durant le suivant, Guy Du Faur, seigneur de Pibrac, aboute la première Renaissance et le temps des guerres de religion comme il marie la République des Lettres et le monde des praticiens du droit.
Avocat général du roi puis président au Parlement de Paris, il est un membre très actif de l'Académie du Palais de Henri III. Auteur de Plaisirs de la vie rustique et de Quatrains qui seront constamment récités et mémoris©s au XVIIe siècle – notamment par le futur Louis XIII – et seront encore imités par Voltaire, Pibrac est un modéré proche de Michel de L'Hospital, qu'il met en scène dans son poème rustique.
Donnant la première édition critique de cet humanite gallican, Loris Petris décrit et localise enfin toutes les éditions parues du vivant de l'auteur. Il fournit une introduction biographique, l’analyse littéraire des textes édités, le texte annoté des Quatrains, des Plaisirs de la vie rustique et des sonnets.
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Dès les premières séances du Consistoire, certains Genevois trouvaient que le joug disciplinaire "frottait". Cependant, comme le chroniqueur Michel Roset l'a noté, ce n’est qu’au début de 1547 que François Favre et d’autres Genevois de premier rang, enflammés par les mesures disciplinaires, commencèrent à s'opposer ouvertement à Calvin. Certes, le Consistoire s’occupait toujours des affaires matrimoniales et des résolutions de conflits. Quelques personnes qui firent boire des aphrodisiaques à de jeunes mariées font leur apparition dans le présent tome. Certes, le Consistoire réprimandait ceux qui célébraient les fêtes "papistes" et qui préféraient prier en latin. Les gens qui emportaient le pain de la sainte Cène et tel ivrogne qui avait vomi pendant le sermon furent tous traînés devant le Consistoire. Ce volume reste donc une source riche et variée pour l’histoire sociale. Cependant, l’historien de la Réforme calvinienne y verra aussi l’amoncellement des nuages qui vont déchaîner l’orage de 1555, dont Calvin sortira victorieux. Les contestations de l’autorité consistoriale deviennent fréquentes, les remarques contre les réfugiés français communes. Il devient de plus en plus clair que l’avenir de la Réforme genevoise est en jeu. C’est un moment charnière, que cet ouvrage dévoile dans tous ses détails, et pour la première fois en forme accessible.
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Non de Venus les ardentz estincelles,
Et moins les traictz, desquelz Cupido tire :
Mais bien les mortz, qu’en moy tu renovelles
Je t’ay voulu en cest Oeuvre descrire.
D’entrée, Scève définit la singularité de son canzoniere. Comme la traduction de La Deplourable fin de Flamete, sa Délie est d’abord leçon, avertissement, salutaire mise en garde. Elle se veut exemplaire et commune. Nourrie d’Hésiode et de Virgile, de Dante, de Pétrarque et de Marot, de Platon, de Ficin et de Léon l’Hébreu, mais également – aussi étrange que cela puisse nous paraître –, de la poésie mariale du Puy de Rouen, elle propose d’illustrer pour le plus grand bénéfice du lecteur les dangers guettant tous ceux qui, imprudents mariniers, osent s’aventurer dans les " gouffres amers " de " la naufrageuse mer d’amour ". Elle est surtout, par-delà le " travail ", les " angoisses ", les " souffrances " et les " morts ", le plus bel hymne jamais composé par un poète de notre Renaissance à la gloire de l’amour humain, cette " flamme si saincte " qu’elle peut vaincre à la fois la Mort et le Temps.
Le texte reproduit est celui de l’édition publiée à Lyon en 1544 par Antoine Constantin. Etablies à partir de l’édition parisienne de 1564, les variantes figurent en tête de chacune des Notices regroupées dans le second volume.
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Dans son désir de décliner toute la gamme lyrique et de faire la preuve de sa compétence dans tous les genres, Flaminio de Birague, exploitant l'engouement que connaît depuis Belleau le genre bucolique, crée dans l'édition de 1585 une section intitulée Bergeries, à la façon de Desportes qui l'avait précédé en 1583, placée sous le signe de la diversité et du disparate, sans lien narratif, qui lui permet de s'inscrire comme le digne disciple et le légataire direct de Ronsard. Suit la section des Meslanges, libellus constitué de soixante-cinq pièces, extrêmement structuré, album aulique et encomiastique, dont l'organisation méthodique, systématique et protocolaire cherche à reproduire l'image de la société valoisienne d'alors et se veut l'icône des forces en présence, pesant et soupesant les fragiles équilibres politiques. Dans l'ultime section, Epitaphes, Birague semble vouloir faire la preuve de sa maîtrise du genre funèbre en en exploitant tous les possibles, en même temps qu'il met cette comnpétence littéraire au service d'une stratégie curiale et politique qui laisse deviner ses préférences pour les Guise et la Ligue.
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La B.I.H.R. est le fruit de la coopération internationale entre dix-huit pays où la Fédération est représentée (pour l’Europe : Allemagne, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Suisse ; sur les autres continents : Amérique hispanique et Brésil ; Etats-Unis d’Amérique, Japon). Chaque contributeur procède, année après année, au recensement de tout ce qui a paru dans son pays, à savoir les monographies et les articles contenus dans des revues et des collectifs (mélanges, actes de congrès, etc.), à l’exception toutefois des comptes rendus. La Rédaction centrale se charge de collecter les différentes contributions en vue d’une publication annuelle. Les termes Humanisme et Renaissance y sont entendus dans leur sens le plus large; ils embrassent toute l’activité humaine – économique, juridique, scientifique, technique, littéraire, philosophique, religieuse, artistique, au cours des XVe et XVIe siècles. Nous avons toutefois conservé une certaine souplesse à ces limites chronologiques, compte tenu du développement asynchrone de ces mouvements culturels dans les différents pays concernés.
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Le volume de 1537 de la nouvelle série de publication des registres du Conseil est d’une grande richesse pour l’histoire juridique, économique, sociale et religieuse de Genève. Sur le plan de la politique extérieure, la situation par rapport à lannée précédente est toujours aussi pesante, sinon davantage. La Seigneurie doit lutter simultanément sur trois fronts pour sauvegarder son indépendance politique et défendre ses intérêts économiques : elle doit obtenir la reconnaissance des ens des institutions ecclésiastiques sécularisées, lutter pour sauvegarder le mandement de Thiez contre les prétentions de la duchesse de Nemours et contenir les visées expansionnistes des Bernois. En matière de politique intérieure, la Réforme est source de nombreux réglements qui suscitent un malaise parmi la population, d’autant qu’ils sont accompagnés de mesures disciplinaires impopulaires. Au fil du registre 1537, il devient manifeste que le climat de confiance se détériore entre le Petit Conseil qui, dans sa grande majorité, soutient les ministres d’une part et d’autre part la population qui s’oppose à la discipline ecclésiastique dictée et imposée par des ministres étrangers. La révolte gronde dans la rue et les syndics sont tiraillés entre les ministres et la population. Le mouvement de réforme semble fort compromis, car pour regagner la confiance de ses sujets, la Seigneurie ne peut que se désolidariser de l’action menée par les ministres, en refusant d’empêcher les citoyens qui n’ont pas signé la confession de foi de se présenter à la sainte Cène.
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Pour les Eglises réformées de France, l’année 1584 marque un faux calme avant la tempête que sera celle de la Ligue, car le duc d’Anjou, frère d’Henri III et son héritier, meurt et le huguenot Henri de Navarre, le futur Henri IV devient l’h©ritier du trône. Bèze a donc toutes les raisons de se réjouir: la paix règne en France, l’héritier présomptif est un prince protestant dont il a toujours suivi avec grande sympathie l’éducation et la formation. L’inquiétude pointe cependan: ce prince saura-t-il résister aux pressions? Déjà, Epernon, au nom d’Henri III, l’avertit: Henri ne succèdera que s’il se convertit. Et cette paix si souhaitable que cache-t-elle? Inquiétudes aussi et surtout pour l’Ecosse, dont le roi veut rendre l’Eglise aux évêques, en sacrifiant l’organisation presbytérienne. Pour l’Angeterre, où l’on n’aime pas non plus la discipline ecclésiastique que prône Bèze. En Allemagne, la belle aventure de l’archevêque de Cologne qui passe à la Réforme, tourne au désastre. Mais le Palatinat revient au Calvinisme avec Jean Casimir. Bèze encourage son ami Grynaeus à terminer sa tâche à Heidelberg alors que l’année précédente il lui reprochait de quitter trop longtemps son poste bâlois.
¢lois.