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Encore une édition de Nostradamus, peut-être, mais quelle édition! Pierre Brind’Amour, dont il s’agit malheureusement du dernier travail, a parfaitement édité le texte de 1555, le débarrassant de ses fautes et scories, le ponctuant de manière intelligible, lui adjoignant une paraphrase et les variantes significatives des éditions successives. Des remarques sur la prosodie, un lexique précis pour chaque quatrain et un commentaire pertinent donnant les sources littéraires ou la conjoncture historique qui ont pu inspirer l’auteur parachèvent l’édition. Apparaît ainsi un Nostradamus tout différent du charlatan, grand débiteur de sornettes que des cercles ésotériques et des médias suffoqués par l’irrationnel du quotidien honorent. Voici un poète aux intérêts multiples, un lecteur des classiques, un penseur en prise avec son temps, un bon manieur de mots et un habile évocateur d’images. L’éditeur pouvait dès lors placer en exergue ce quatrain: Nostradamus cautement publié - Plus n’est obscur, gagne en intelligence, - Mais l’érudit sera vite oublié - Qu’on reprendra la folle interprétence.